Enfants : un temps d’écran dépassant les recommandations de santé

Un parmi ces enfants américains à consacrer leur temps d’écran à YouTube.

Ces dernières années, on observe une augmentation du temps d’écran chez les petits en France. Il s’avère même que leur durée d’utilisation excédait les recommandations de santé pour les enfants imposées par l’OMS. C’est ce qu’a rapporté une première étude longitudinale établie au niveau national.

Un temps d’écran dépassant l’entendement chez les enfants

Afin de mesurer le temps d’écran chez la jeune génération française, une étude d’envergure nationale a été mise en place. Il s’agit d’une enquête longitudinale qui va s’étaler sur 20 ans. Elle est instiguée par l’Ined (Institut national d’études démographiques) en partenariat avec l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale). Une première en France, celle-ci s’inscrit dans le cadre de l’étude Elfe.

Elle compte notamment analyser et suivre le temps d’écran chez les enfants sujets, de leur naissance jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge adulte. Plus de 18 000 enfants nés en 2011 y prennent part.

Grosso modo et de ce que l’on a pu observer, le nombre des enfants happés par l’univers numérique est largement supérieur chez ceux ayant des origines immigrées ou bien ayant une mère avec un niveau d’études faible.

Les recommandations de l’OMS non respectées pour les tout-petits

Parmi les principaux résultats de cette étude sur le temps d’écran des enfants français, la durée d’utilisation moyenne avoisine les 56 minutes chez les jeunes de 2 ans. Cela augmente à 1h20 chez les petits de 3 ans et demi et à 1h34 chez ceux âgés de 5 ans et demi.

Clairement, ces durées s’avèrent largement supérieures à ce que préconise l’OMS (Organisation mondiale de la santé). Cette dernière conseille notamment de respecter une limite d’exposition de 1 heure par jour chez les enfants de 2 à 5 ans. Au deçà de cet âge, elle exhorte les parents à éviter carrément toute exposition précoce.

Une durée d’utilisation variant suivant le niveau d’étude de la mère

Selon l’étude, les enfants français nés d’une mère originaire du Maghreb, de la Turquie ou de l’Afrique subsaharienne passent 30 à 50 minutes de plus pendus à un téléphone, une tablette, un téléviseur ou un PC à comparer à ceux nés d’une mère française.

Hormis l’origine de l’enfant, le niveau d’étude de la mère peut aussi faire varier la durée d’utilisation de ces supports chez les enfants. Quand celle-ci a un niveau d’étude limité au collège, leurs enfants ont un temps d’écran plus long par rapport à celle ayant un niveau bachelier ou plus (jusqu’à +5). Leurs petits de 2 ans y restent scotchés 45 minutes tandis que ceux de 5 ans et demi s’y consacrent en moyenne 1h15.

Pour ce qui est du sexe, d’infimes différences émergent à partir de l’âge de 5 ans et demi. Les garçons ont tendance à être plus accros que les filles, mais seulement à raison d’une de 10 minutes d’écart.

Une augmentation variable et non véridique

Jusqu’à présent, les auteurs de cette vaste étude confient qu’il y a des limites à leurs résultats. En effet, les mesures sur le temps d’écran des enfants sondés sont pour le moment limitées à des données déclaratives.

Ils soulignent qu’il serait présomptueux de prévoir les tendances à venir en se basant sur l’évolution récente de l’usage du numérique chez les enfants âgés de moins de 6 ans. Certes, les terminaux mobiles comme le smartphone et la tablette ayant connu une forte croissance dans les années 2010 ont favorisé cette forme d’« addiction ». Cependant, il ne faut pas non plus passer outre les messages de sensibilisation à l’intention des jeunes enfants qui ont beaucoup fait écho sur cette période.

Zoom sur l’addiction infantile au numérique

Il s’agit d’un sujet de préoccupation croissant pour de nombreux parents et experts en santé mentale. Les téléphones portables, les tablettes, les ordinateurs et les téléviseurs sont devenus une partie intégrante de leur vie quotidienne. Bien qu’ils puissent offrir des avantages en termes d’éducation, de divertissement et de communication, une utilisation excessive peut générer des problèmes, dont une dépendance.

Cette dernière se manifeste de différentes manières. Les petits peuvent par exemple passer de longues heures devant un moniteur, au détriment d’autres activités importantes telles que les interactions sociales, l’exercice physique et les tâches scolaires. Ils ont parfois du mal à se séparer de leur appareil, générant ainsi de l’anxiété ou de l’agitation lorsqu’ils ne peuvent pas y accéder. Comme symptômes d’addiction, on dénote en plus des problèmes de sommeil, de l’irritabilité et de la fatigue. Cela peut même entraîner une sédentarité accrue, ce qui peut augmenter le risque d’obésité, de diabète et d’autres soucis de santé.

Quels recours pour les parents ?

Les parents sont à même de prévenir une telle addiction chez les enfants en limitant leur temps d’écran. Comment ? En les encourageant à essayer d’autres activités telles que les sports, les loisirs créatifs et les interactions sociales. Cela ne signifie toutefois pas les couper complètement du monde numérique. Il faut leur imposer des restrictions tout en surveillant attentivement leur utilisation d’Internet.

En effet, le but est de modéliser un comportement sain en matière d’utilisation. Les parents éviteront ainsi de rester scotchés sur leur propre téléphone portable ou ordinateur en présence de leurs enfants afin de donner l’exemple.

Si votre petit reste dépendant bien que vous ayez respecté les recommandations de l’OMS, il vaut mieux consulter un professionnel de la santé mentale pour obtenir des conseils supplémentaires et un soutien.

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Avec ETX Daily Up

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