Comment l’environnement influence-t-il l’autisme chez les enfants ?

Un jeune garçon apeuré présentant probablement un cas d’autisme ou un TND.

Entre la pollution, les pesticides ou encore les médicaments, quel rôle jouent les facteurs environnementaux dans l’autisme des enfants ? Au vu de la prévalence et de l’augmentation des cas de troubles du neuro-développement, une vaste étude de 10 ans fut instiguée en France au début d’avril 2023.

Autisme : une nette augmentation des cas ces dernières années

Au micro de l’AFP, Camille Nicolas, une ingénieure biomédicale, confie que son fils avait été déclaré autiste en 2014. À l’époque, 1 enfant sur 150 était concerné. Aujourd’hui, nous avons passé le cap de 1 enfant sur 40. Du point de vue des parents, cette recrudescence des cas d’autisme ne s’explique plus par la génétique. D’autres facteurs peuvent favoriser un tel handicap, dont possiblement l’environnement.

Selon la délégation interministérielle à la stratégie nationale pour l’autisme, on dénote un taux de prévalence des troubles du spectre autistique (TSA) de 2% à la naissance avec une augmentation significative dans les pays occidentaux. Les chiffres du ministère chargé des Personnes handicapées montrent que 1 enfant sur 6 souffre d’un trouble du neuro-développement (TND). Ce dernier englobe divers maux : autisme, trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), troubles de communication, de motricité ou d’apprentissage (dysphasie, dyslexie, dyscalculie, dysorthographie, etc.) et trouble du développement intellectuel. 

Une étude de longue haleine pour mesurer l’impact des facteurs environnementaux

Devant l’Académie de médecine, la déléguée interministérielle à l’Autisme, Claire Compagnon, a déclaré que les avancées dans le dépistage n’expliquent cette augmentation que partiellement. Des facteurs environnementaux comme l’alimentation ont aussi leur influence sur cette hausse de prévalence.

Pour en avoir le cœur net, les ministères de la Recherche et des Personnes handicapées ont lancé la « cohorte Marianne ». Ce fut à l’occasion de la Journée internationale de l’autisme le 2 avril 2023. Il s’agit d’un dispositif de suivi étalé sur dix ans et observant 1 700 familles françaises. Il consiste à réaliser des prélèvements biologiques, des suivis pédiatriques ainsi qu’une observation des soucis de santé et d’interactions sociales. Les mères à leur second trimestre de grossesse ont été invitées à participer. On recherche surtout celles ayant déjà un enfant avec un cas d’autisme. Il faudra aussi qu’elles habitent l’Eure, Gard, Haute-Garonne, Hérault, Loire, Nord, Rhône, Seine-Maritime, Tarn et Tarn-et-Garonne. 

En quête d’une explication de la hausse de prévalence des troubles

La Pr Amaria Baghdadli, responsable scientifique de la cohorte Marianne, explique qu’un enfant avec un frère ou une sœur autiste a 50% de risques de contracter également des troubles du neuro-développement.

Il y a 30 ans, l’autisme était réduit au rang des maladies rares. L’on se demande alors comment sa prévalence ait connu une augmentation aussi fulgurante ? L’étude permettra de connaître les facteurs déterminants de ce trouble et son mécanisme. Cela rendra l’établissement de diagnostics plus adaptés.

En ce sens, la Pr Baghdadli souligne que l’étude aétudier les 1 000 premiers jours de l’enfant, de sa vie fœtale à ses premiers mois de vie. Pour cause, ces troubles en question se développent surtout à cette période précoce de la vie.

Plusieurs causes externes à prendre en considération

La responsable du centre d’excellence autisme à Montpellier précise que les facteurs répréhensibles peuvent être divers. On dénote une exposition précoce à des substances toxiques, des métaux lourds, des pesticides, des médicaments et polluants chimiques tels que le bisphénol, des phtalates, etc. Les études scientifiques supposent que ces éléments jouent un rôle dans la contraction des troubles du développement chez les enfants, sauf que ces allégations restent encore à prouver.

Certains de ces produits chimiques susmentionnés sont capables de traverser la barrière placentaire et affecter le bébé in utero. Or ce dernier se trouve encore dans un état vulnérable avec des organes essentiels comme le cerveau en pleine construction.

Un diagnostic et un suivi rapproché pour les enfants sujets

Les enfants des familles prenant part au dispositif de la cohorte Marianne bénéficieront d’un diagnostic précoce. Ils bénéficieront d’un suivi auprès de cinq centres dédiés.

En général, le médecin pose le diagnostic de l’autisme à environ quatre ans *. Cela se fait dans le cadre d’un dépistage visant à réduire le handicap. 

Les bases de données collectées à travers cette étude seront accessibles aux chercheurs et à des entreprises souhaitant concevoir des outils de diagnostic ou des traitements pour cette maladie. Elles serviront dans la foulée à la prévenir au stade de grossesse. De plus, elles feront office d’indicateurs fiables pour établir des politiques de santé publique.

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Avec ETX Daily Up

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