Dans quelques semaines, TikTok va mettre en place un dispositif d’avertissement après 60 minutes de temps d’écran afin d’amoindrir les risques d’addiction des jeunes. Il faut dire que c’est leur réseau social fétiche et qu’il leur est difficile de s’imposer une limite d’utilisation par eux-mêmes.
TikTok : un minimum de temps d’écran pour les moins de 18 ans ?
Dernièrement bombardé par des controverses et des critiques, TikTok s’est décidé à réagir. Il a notamment pris l’initiative de mettre en place un système de limitation du temps d’écran de ses utilisateurs mineurs.
Comme il l’a annoncé dans un communiqué, ces derniers devront d’ici quelques semaines saisir un mot de passe pour pouvoir continuer à utiliser le réseau social. Dans le cas d’un jumelage de comptes avec ses parents, ceux-ci pourront fixer un plafond au temps d’écran quotidien de leurs enfants. Ils peuvent en paramétrer leurs propres limites suivant les jours de la semaine : un peu plus ou un peu moins le weekend ou en jours ouvrables.
Cela dit, les utilisateurs mineurs de la plateforme peuvent éventuellement contourner cette nouvelle règle en la désactivant ou en mentant tout simplement sur leur âge.
Un avertissement en plus pour réguler l’usage du réseau social
Cette nouvelle de fonction de limitation du temps d’activité en ligne prend la forme de l’envoi d’un avertissement. Elle complète les autres fonctions de régulations de TikTok déjà mises en place. Elle cherche à apaiser les critiques sur le temps d’écran exagéré des 4 à 18 ans sur la plateforme chinoise.
En effet, nombreux sont les jeunes enfants à se laisser facilement happés par le défilement des suggestions de vidéos proposés par ses algorithmes. Ces derniers savent parfaitement comment tenir les abonnés en haleine en analysant leurs préférences et en leur proposant des contenus en cohérence avec leurs goûts.
Une récente étude mondiale de Qustodio de 2022 a notamment révélé que les mineurs passent environ 1h47 par jour sur TikTok.
Une nouvelle limite qui ne suffit toujours pas
Le 25 février 2023, la secrétaire d’Etat à l’Enfance Charlotte Caubel avait pointé du doigt le célèbre réseau social dans un tweet. Elle avait affirmé que si la Commission européenne exige de ses salariés ainsi que des agents publics qu’ils cessent d’utiliser TikTok, on devrait peut-être en faire autant pour nos enfants. Ces derniers temps, l’application fait clairement l’objet de dérives, dont de la désinformation et des challenges dangereux.
Elle a ajouté que cette nouvelle fonctionnalité est une très bonne initiative de la plateforme de ByteDance. Cependant, elle s’avère insuffisante, surtout en ce qui concerne la protection des données des utilisateurs et la nature des contenus accessibles aux plus jeunes. Selon elle, un dialogue ferme et engagé avec les réseaux sociaux est nécessaire pour éviter l’addiction des jeunes et pour protéger les enfants des dangers d’internet.
Pour le ministre délégué chargé de la Transition numérique, Jean-Noël Barrot, ce nouveau dispositif annoncé par TikTok représente une décision prévisible et qui devait se faire.
Les controverses qui ont terni la réputation du géant chinois
Au cours des derniers mois, TikTok a fait face à plusieurs controverses liées à ses jeunes utilisateurs. Voici un résumé de certains des évènements les plus marquants : prédateurs sexuels, exploitation de mineurs, cyberintimidation et partage de données
En réponse à ces controverses, TikTok a pris plusieurs mesures pour améliorer la sécurité de ses utilisateurs, notamment en renforçant les contrôles parentaux et en mettant en place des outils pour signaler et bloquer les prédateurs sexuels. TikTok a également lancé une campagne de sensibilisation pour encourager les utilisateurs à être prudents lorsqu’ils partagent des informations personnelles en ligne et à signaler tout comportement suspect.
Addiction des jeunes au numérique : un risque qui nécessite des mesures fermes
Le 7 février 2023 fut organisé un débat pour l’Internet Safer Day à Bercy. Durant celui-ci, certains jeunes participants ont évoqué la nécessité de proposer des applications moins « addictives ». Parmi ceux-ci, il y avait Alexandria. De son point de vue, des messages disant que l’on a passé trop de temps en ligne est insuffisant. Il faudrait plutôt arrêter de poster des contenus accrocheurs pour réduire l’addiction des jeunes à TikTok.
Comme alternative, on peut prendre exemple sur Douyin constituant un TikTok en version chinoise. Il s’agit d’une plateforme dont le temps d’écran est limité à 40 minutes par jour et est accessible de 22 heures à 6 heures le lendemain pour ses utilisateurs de moins de 14 ans.
Concrètement, une proposition de loi du député Horizons, Laurent Marcangeli, a récemment discuté à l’Assemblée nationale. Celui-ci préconise la « majorité numérique » à 15 ans obligeant les jeunes en dessous de cette barre à disposer d’une autorisation parentale avant de pouvoir s’inscrire sur tel ou tel média social.
Découvrez d’autres actualités sur les enfants et leur usage d’internet en nous suivant sur notre page Facebook.
Actualité à écouter
Avec ETX Daily Up
Laisser un commentaire