L’influence néfaste des écrans sur les enfants remise en question 

Un petit garçon visionnant des vidéos en ligne sur sa tablette, une utilisation remettant en question l’influence néfaste des écrans chez les plus jeunes.

Beaucoup pensent que regarder trop longtemps téléphones, tablettes et TV n’apporte rien de bon au développement des enfants. Or une vaste étude vient relativiser l’influence néfaste des écrans sur les plus jeunes. Ce n’est pas la surexposition qui pose souci, mais le contexte d’utilisation.  

Influence néfaste des écrans : une étude pour déconstruire les idées préconçues 

Une vaste étude publiée récemment s’est penchée sur l’influence néfaste des écrans sur les enfants. Pour être plus précis, elle mesure l’impact du temps qu’ils passent sur un écran sur leur développement.  

Cette étude de cohorte s’étalant sur plusieurs années a suivi 14 000 enfants. Les chercheurs ont évalué les enfants à trois moments clés de leur développement intellectuel, à 2 ans, 3 ans et demi, puis 5 ans et demi.  

Elle révèle que les effets de l’exposition aux tablettes et consorts demeuraient limités. Ceux-ci dépendaient en grande partie de la manière dont les petits y étaient exposés.  

Un lien entre usage et développement cognitif limité chez les enfants 

Dans un communiqué, l’Inserm (Institut national français de la santé et de la recherche médicale) confirmait l’influence néfaste des écrans chez les jeunes enfants. Une exposition prolongée à l’âge de 3,5 ans et 5,5 ans s’associe à des scores de développement cognitif global moins élevés, particulièrement dans les domaines de la motricité fine, du langage et de l’autonomie.  

Cependant, l’étude de cohorte menée a montré que cette relation négative perd de son ampleur lorsqu’entrent en jeu des facteurs liés au mode de vie affectant ce développement intellectuel. 

Les chercheurs en concluent que le contexte d’usage de ces appareils influe davantage sur le développement des enfants par rapport à la simple exposition. L’étude souligne l’importance de prendre en compte l’environnement et la qualité de l’interaction avec ces supports numériques dans l’évaluation de leur impact sur les jeunes enfants. 

Plus le contexte que la surexposition des jeunes comme source de problème 

L’influence néfaste des écrans chez les enfants fut longtemps associée à la surexposition. Qu’il s’agisse d’ordinateurs, de smartphones ou de télévisions, certains responsables politiques et professionnels de la santé ont pointé du doigt cette relation des enfants avec le numérique pour ses effets négatifs sur la santé. Certains parlent même d’un lien potentiel avec l’autisme.  

Cependant, le consensus scientifique reste plus nuancé. Une étude de l’Inserm et d’autres recherches remettent en question les problèmes découlant de l’utilisation de média numérique. Elle se veut de les replacer dans un contexte plus global. 

Selon cette étude, le contexte dans lequel les enfants usent du numérique aurait davantage un impact majeur sur leur développement. Ce n’est pas exclusivement la simple durée d’exposition ou la surexposition, comme on le prétend souvent.  

Tout dépend de l’utilisation qu’on fait du smartphone, de la tablette ou de la TV

L’influence néfaste des écrans sur le développement de l’enfant ne provient pas forcément de la présence de ces supports numériques. Cela relève davantage de la manière et du moment où ils sont utilisés.  

Pour illustrer cela, les enfants de l’étude semblaient particulièrement affectés par le fait de regarder fréquemment la télévision en famille durant les repas. Selon l’épidémiologiste Shuai Yang, principal auteur de l’étude, la TV captant l’attention des membres de la famille. Cela perturbe la qualité et la quantité des interactions entre les parents et l’enfant. Or ce rapport est essentiel à cet âge pour l’acquisition du langage.  

Cela confirme le fait que l’impact des téléphones, tablettes et téléviseurs dépend en grande partie du contexte d’utilisation. 

Une perte de QI chez la jeune génération comme autre effet négatif ?  

L’impact majeur du numérique chez les jeunes enfants se manifeste principalement dans le domaine du langage.  

Les chercheurs ont ainsi examiné l’effet de la télévision allumée pendant les repas. Pour infromation, cette situation concerne 41 % des petits de 2 ans. Dans ce cadre, il existe une disparité de langage significativ. Celle-ci correspond à un écart de 1,5 point de QI entre les enfants regardant la télévision pendant les repas et ceux qui ne la regardent pas.  

Cela peut sembler modeste à l’échelle individuelle. A l’échelle générationnelle, si aucun enfant ne regardait la télévision à table les repas, cela pourrait entraîner une amélioration de l’intelligence pour environ 8 000 d’entre eux. Ils dépasseraient le seuil des 85 points de QI considéré comme le développement moyen.  

Écran au quotidien : les petits y trouvent aussi des bénéfices  

Outre l’influence néfaste des écrans, leur usage peut tout de même avoir des effets positifs pour l’enfant. Cependant, c’est seulement dans certaines situations spécifiques. L’utilisation encadrée du numérique peut être bénéfique sur l’apprentissage des jeunes présentant ou non des troubles du développement cognitif comme ceux atteints de troubles autistiques. 

Par ailleurs, les « exergames » (jeux vidéo actifs combinant exercices physiques et cognitifs) favorisent l’amélioration des comportements (activité physique, alimentation). Ils stimulent le développement cognitif (compétences en apprentissage, langage, pensée…) et les interactions sociales.  

Ainsi, il apparaît que ces supports numériques peuvent également avoir un impact positif dans des contextes bien définis. 

Parents : les précautions à prendre 

Pour limiter l’influence néfaste des écrans chez les enfants, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) recommande de proscrire leur utilisation chez les petits de moins de 3 ans. Suivant les conseils du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) depuis 2008, il conseille aussi de limiter l’accès aux supports 3D pour les moins de 5 ans.  

Le HCSP insiste sur l’absence de moniteur dans les chambres d’enfants, l’évitement d’écran 1 heure avant le coucher et pendant les repas. Il préconise un accompagnement de visionnage en fonction de leur nature et de l’âge en équilibrant l’autorisation et l’interdiction.  

Les adultes doivent comprendre les risques et avantages, détecter les enfants vulnérables et repérer les signes d’une surexposition.  

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Avec ETX Daily Up 

 

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