Dans un hôpital sur Seine-Saint-Denis, on propose de sevrer la dépendance enfants aux écrans et à la télévision avec une consultation chez le pédiatre. On y reçoit les parents souhaitant « soigner » leurs petits déjà sujets aux revers de cette surexposition : troubles de langage, passivité et autisme.
Dépendance enfants aux écrans : déjà des victimes dès 3 ans
Bien que les avis soient mitigés sur l’intérêt du numérique pour les plus jeunes, il est clair qu’une dépendance enfants aux écrans n’apporte rien de bon. Le cas de Cheickna Ousmane le prouve.
À l’âge de 3 ans et demi, le jeune garçon éprouvait des troubles de langage (difficultés à articuler des phrases claires), révèle son père, Ousmane, professionnel de la logistique. Cette lacune linguistique est notamment attribuée à son addiction aux dispositifs technologiques, une habitude acquise dès son plus jeune âge. Il semble en avoir directement encaissé les effets néfastes sur son développement verbal.
Hôpital Jean-Verdier de Bondy : soigner le mal via une consultation chez le pédiatre
À l’hôpital Jean-Verdier de Bondy, on propose comme solution à cette dépendance enfants aux écrans une consultation chez le pédiatre.
Notamment, la Dr Sylvie Dieu Osika y dispense d’un soutien crucial aux parents confrontés à ce dilemme de surexposition. Chaque lundi matin, elle anime la seule consultation hospitalière dédiée à cette problématique chez les moins de 4 ans.
Mise en place en 2019, cette initiative est née de la prise de conscience de l’impact des dispositifs numériques sur le développement infantile. Les parents, après avoir attendu plusieurs mois pour un rendez-vous, remplissent un questionnaire évaluant la surexposition de leur enfant.
À la suite d’un examen clinique, la docteure guide les parents sur le « sevrage ». En plus, elle fournit un suivi régulier afin d’aider la famille dans ce processus de désaccoutumance.
De simples crises à un soupçon d’autisme : il est temps de réagir et de consulter !
Comme susmentionnée, l’addiction du jeune Cheickna Ousmane ne date pas d’hier. Cela a commencé quand il avait 9 mois. Il passait de longues heures devant la télévision. C’était une habitude qui a fini par inquiéter ses parents, surtout durant la période de confinement de la pandémie de Covid-19.
Pour les adultes, les programmes télévisés captivaient l’enfant. Cependant, cela déclenchait de grosses crises dès lors qu’on l’éteignait le poste de télévision. Cette réaction a alerté ses parents qui, parallèlement, ont constaté un arrêt du développement de son langage. Admis aux urgences pour une otite en août 2023, le garçon faisait des crises qui ont laissé planer des soupçons de troubles sous-jacents, potentiellement liés à l’exposition à la TV.
Mais ce qui a réellement ouvert les yeux des parents, c’est lorsqu’un oncle médecin a évoqué des symptômes semblables à ceux de l’autisme. Ce qui les a carrément épouvantés.
Troquer la télévision contre des jeux : une initiative saluée par la docteure
En septembre 2023, les parents du jeune garçon, ont opté pour une mesure drastique : expédier la télévision à la cave. À la place, ils l’ont troquée contre des jeux. Pour la mère, c’était une décision à prendre, soucieuse de ne pas répéter les mêmes erreurs avec sa petite sœur âgée de 2 ans.
Depuis cette initiative, Cheickna Ousmane est désormais capable d’établir de nouveau un contact visuel et de s’ouvrir aux autres, ce qui réjouit ses parents.
La Dr Dieu Osika a applaudi cette initiative, bien que difficile à prendre. Elle encourage aussi les parents à persévérer sur cette voie. Elle préconise le bannissement des dispositifs numériques en sa présence et la disponibilité absolue.
Plateformes et chaînes TV jeunesse : plus source de passivité que de loisirs
La femme médecin explique que sur les plateformes et les chaînes pour jeunesse, l’on pense que les tout-petits sont stimulés intellectuellement. C’est justifiable vu que celles-ci apprennent des concepts pédagogiques comme l’alphabet, des comptines ou même une langue étrangère.
Mais de son point de vue, l’effet obtenu est totalement contraire. Au lieu de s’activer intellectuellement, leur cerveau entre dans un état de passivité. Dès lors, elle met en garde contre cette illusion de stimulation cognitive. Elle souligne que la consommation excessive de contenus télévisuels ou numériques peut avoir des effets néfastes sur le développement infantile.
Repli sur soi et retard de langage comme autres conséquences à cette addiction
Liam, 2 ans et demi, figure également parmi les victimes de cette « dépendance enfants aux écrans ». En effet, il présente des signes de repli sur soi et de retard de langage. Il fait aussi fréquemment des crises.
Pour donner suite à une alerte de la crèche, sa mère, Ahlan, a pris la décision de lui priver de téléphone ou de tablette. Mais, à la place, le garçon regarde la télévision le matin, allumée par son frère âgé de 6 ans.
Face à cette situation, la pédiatre prévient les parents que décrocher de cette habitude exigera l’implication de toute la famille et pourrait impliquer quelques mois difficiles.
Une exposition aux dispositifs technologiques de plus en plus précoce
Initialement destinée aux enfants de moins de 11 ans, cette consultation chez le pédiatre a dû baisser progressivement le niveau d’âge pris en charge. De 11 ans, c’est passé aux moins de 6 ans, puis aux moins de 4 ans. Ces modifications répondent entre autres à une demande croissante.
Compte tenu de ce schéma, la docteure alerte tout un chacun qu’il s’agit désormais d’un problème de santé publique. Elle espère que la mission confiée par l’Élysée à un groupe d’experts aboutira enfin à des mesures concrètes d’ici avril 2024. Pour rappel, ces dernières sont chargées d’évaluer l’impact des dispositifs numériques sur les jeunes.
En mars 2023, une proposition de loi visant à prévenir la surexposition des jeunes au numérique a été adoptée par l’Assemblée nationale. Cependant, elle doit encore être examinée au Sénat.
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Avec ETX Daily Up
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