Chez Konny baby, les salariés parents sont traités avec beaucoup de considération. Cette petite entreprise de la Corée du Sud adepte du télétravail se spécialise dans les équipements pour bébés. Elle permet à ses employés, dont la plupart sont des femmes, de mieux concilier travail et parentalité.
Des salariés parents traités avec respect et bienveillance, ça existe !
En Corée du Sud, et d’ailleurs dans de nombreux pays du monde, la pandémie de Covid-19 a permis à de nombreux employés de goûter pour la première fois aux joies du télétravail. Cependant, une entreprise sud-coréenne en avait déjà donné un avant-goût à ses salariés parents.
Créée en 2017, Konny Baby est une société d’un tout nouveau genre qui a tracé la voie du travail à domicile au pays du matin calme tout en valorisant la parentalité.
Détenant aujourd’hui environ un tiers du marché des porte-bébés au pays, c’est une entreprise qui ne cesse de grandir. Ses produits au design épuré ont même percé au Japon et aux États-Unis.
Sa réussite, elle le doit d’une part à la qualité de ses produits, mais aussi à la force de son personnel, composé principalement de salariés parents. Leur compréhension des défis parentaux permet d’établir des liens forts avec les clients. Cela a le don de renforcer la croissance de Konny.
Konny Baby, une société sud-coréenne spécialisée dans la confection de porte-bébés
L’entreprise sud-coréenne Konny Baby est dirigée par Erin Lim, 38 ans. Elle emploie actuellement 55 personnes, dont la plupart sont de jeunes salariés parents et dont 92% sont des femmes. Celle-ci a vu le jour après le déclic de sa fondatrice.
Après la naissance de son premier enfant, cette entrepreneure et consommatrice exigeante avait besoin d’un porte-bébé, mais aucun modèle du marché ne la satisfaisait.
Sans expérience préalable, elle a décidé de créer le sien. Elle est allée explorer le marché de tissus de Séoul et s’est attelée à la confection d’un premier prototype. De là, sa vocation est née.
Bousculant toutes les conventions, elle a fondé sa société sans avoir recours à un bureau. Sous une approche pragmatique et non conventionnelle, cette femme déterminée a transformé une lacune et un besoin du marché en une entreprise florissante.
Une entreprise de puériculture primant la flexibilité et la parentalité
À travers Konny Baby, Mme Lim a souhaité adopter une approche différente dans cette Corée où la culture d’entreprise est intense. Dans un pays similaire au Japon voisin où les employés commencent à travailler tôt pour finir tard.
Elle a fait le choix délibéré de construire son modèle business sur le télétravail, proposant des horaires flexibles et des réunions physiques minimales à ses employés. Ce choix vise notamment à permettre à ses salariés parents de voir leurs enfants grandir et de participer à leur éducation.
Empathique et compréhensive, Mme Lim voit le fait de déposer ses enfants à l’école chaque matin comme un moment crucial. Et cette vision, elle l’a intégrée à Konny. Cette approche centrée sur la parentalité renforce sa culture d’entreprise. Cela établit un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle de sorte à favoriser le bien-être familial.
Pays du matin calme : mères et femmes sous pression dans l’univers professionnel
En Corée du Sud, le taux d’activité des femmes demeure parmi les plus bas de tous les pays développés. Seulement 62 % des femmes actives (15 ans à 34 ans) sont sur le marché du travail en 2022. C’est très peu comparé aux 79 % des hommes.
La population féminine, confrontée à une offre limitée de crèches et de services de garde, est souvent contrainte de quitter des emplois bien rémunérés après la maternité. De manière générale, les salariés parents sont désavantagés au pays du matin.
Et contrairement à certaines tendances mondiales, la période post-covid n’a pas été tendre pour ces derniers. Les grandes entreprises sud-coréennes ont largement insisté sur le retour au bureau après la pandémie, limitant ainsi les options de télétravail et ses avantages.
Quand le travail l’emporte sur le désir d’enfants, l’État sud-coréen s’alarme !
Comme le dépeint Mme Lim, une entreprise sud-coréenne lambda impose des heures de travail excessives à ses employés, y compris les salariés parents. Ces derniers débutent tôt le matin et terminent tard le soir, avec parfois l’obligation d’assister à des dîners entre collègues.
Pour l’entrepreneure accomplie, c’est un système qui n’est plus viable. Avec l’un des taux de natalité les plus bas au monde, la Corée du Sud a besoin de se réveiller.
La pression professionnelle intense pousse notamment de nombreuses femmes à ne pas vouloir d’enfants malgré les incitations gouvernementales. Les jeunes, craignant de sacrifier leur temps, leurs économies, voire leur avenir, hésitent à fonder une famille.
Mme Lim met en lumière ainsi la nécessité de repenser la culture du travail au pays pour encourager l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle, notamment vis-à-vis de la parentalité.
Conditions professionnelles des employés avec enfant : une Corée du Sud sous œillères
La cheffe d’entreprise souligne l’urgence d’une culture qui valorise l’éducation des enfants. En novembre 2023, le Chosun Ilbo avait déjà vanté les pratiques internes de l’entreprise de Mme Lim comme une possible solution au faible taux de natalité en Corée du Sud. Il incite les entreprises du pays à s’en inspirer bien qu’il sait pertinemment que sa voix peine à se faire entendre.
Cependant, on reste optimiste. Bien que le nombre de naissances diminue au pays, les dépenses dans le secteur des produits pour bébés augmentent. Ces tendances suggèrent peu ou prou un changement dans la perception sociale de la parentalité. Cela pourrait même insuffler l’idée que concilier vie professionnelle et éducation des enfants est essentiel pour l’avenir du pays.
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Avec ETX Daily Up
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