Comment un simple test sanguin aide à comprendre les fausses couches 

Une femme en train de subir une prise de sang dans le but de donner une explication à ses fausses couches.

Des fausses couches, cela peut arriver n’importe quand, mais pas à n’importe qui. Selon une étude danoise, des prises de sang peuvent aider à expliquer le phénomène. Cet examen permettrait d’identifier l’anomalie en cause et de prendre les mesures de prévention nécessaire à une nouvelle grossesse.  

Fausses couches : conséquence d’une anomalie génétique ?  

Environ une femme sur dix a vécu la triste expérience d’une grossesse qui ne parvient pas à terme ou de ce que l’on appelle des « fausses couches ». C’est un phénomène dont la récurrence s’avère parfois même plus importante dans les pays où l’âge de procréation est très tardif.  

Non loin de Copenhague, Henriette Svarre Nielsen et son équipe se sont récemment intéressées à ce sujet. Publiés dans la revue scientifique The Lancet, leurs travaux consistaient à déterminer si la cause de ces grossesses inabouties était attribuable à une anomalie chromosomique. 

Cette étude fut réalisée dans le cadre du projet COPL lancé en 2020. Ce dernier est encore en cours et consiste à établir une incomparable base de données en se servant des informations relatives à diverses pathologies. Des informations qu’il va collecter auprès du plus grand groupe de femmes jamais sondées. De par son ampleur, cette base de données sera suffisamment fiable pour fournir des réponses adéquates aux questions sur les fausses couches, la procréation et la santé des femmes. 

Des prises de sang comme base de test 

Pour déterminer donc si les fausses couches découlent d’une anomalie génétique, les scientifiques se sont basés sur les résultats de prises de sang. C’est un examen couramment pratiqué au Danemark.  

Auparavant, l’on s’y adonnait uniquement qu’après trois fausses couches consécutives et si les grossesses sont allées jusqu’à au moins dix semaines de gestation. Aujourd’hui, la donne a changé. Le test est désormais utilisable dès le début de la grossesse ou plus précisément dès la cinquième semaine. Mme Svarre Nielsen explique qu’au moment même où la grossesse est interrompue, il est possible de réaliser la prise sanguine afin de déterminer les caractéristiques génétiques du fœtus. Les informations obtenues permettraient d’identifier les éventuelles anomalies en cause.  

Dans cette optique, toutes les femmes sujettes à des fausses couches à Hvidovre se voient proposer le test quand elles débarquent aux urgences. Et en général, 75 % d’entre elles y consentent.  

Un examen proposé en guise de prévention 

Une des femmes emmenées aux urgences s’est confiée sous couvert d’anonymat sur son expérience personnelle. Pour elle, prendre part à cet examen sanguin coulait de source. C’était un moyen de comprendre pourquoi tout cela lui arrivait. 

Dans la pratique, l’ADN de l’embryon ou du fœtus est isolé et séquencé à partir d’un échantillon de sang. Celui-ci est alors analysé de sorte à savoir s’il comporte une anomalie chromosomique importante. Si le test s’avère positif, cela traduit une viabilité improbable. Et dans 50 à 60% des cas de fausses couches étudiées, les résultats s’avèrent positifs. 

Lene Werge, technicienne de laboratoire, explique que les médecins vérifient s’il y a davantage de chromosomes anormaux dans l’échantillon analysé. Cela permettra de définir les risques à l’avenir. 

Sans anomalie chromosomique détectée en abord, les médecins réalisent une enquête plus poussée.  

Un moyen d’apaiser la douleur de la perte chez les mères 

Les fausses couches, qui représentent 25% de toutes les grossesses, ont longtemps été négligées sur le plan médical, selon le Dr Rikke Hemmingsen. Après avoir vécu trois fausses couches elle-même, elle s’est engagée à changer les pratiques médicales et à sensibiliser sur les impacts de ces pertes sur la santé mentale des couples.  

En réalité, ce phénomène demeure un sujet tabou, peu évoqué en public. Le fait qu’il soit considéré ainsi rend peu ou prou difficile l’accès aux traitements appropriés. Compte tenu de cela, Dr Hemmingsen encourage ouvertement la discussion sur cette problématique et souligne l’importance de reconnaitre la souffrance que représente chaque perte de grossesse. En prévention, elle espère que son projet permettra de réduire les 30 millions de fausses couches annuelles dans le monde, en fournissant des informations précieuses et un soutien adéquat aux couples concernés. 

Les quelques facteurs connus pour favoriser une interruption de grossesse 

Les fausses couches peuvent être influencées par divers facteurs externes, tels que : 

  • Âge de procréation avancé jusqu’à 35 ans. 
  • Problèmes de santé maternels (diabète, hypertension artérielle, maladies auto-immunes). 
  • Consommation de substances nocives (tabagisme, alcoolisme et usage de drogues). 
  • Exposition à des toxines environnementales (plomb, mercure, solvants). 
  • Traumatisme physique ou blessures graves. 
  • Infections (listériose, rubéole, toxoplasmose). 
  • Anomalies utérines structurelles (fibromes ou polypes). 
  • Facteurs génétiques chez les parents. 
  • Problèmes hormonaux associés à des troubles de la thyroïde, peuvent influencer les risques de fausse couche. 

Il faut souligner que chaque cas de grossesse est unique. Il est recommandé de consulter un professionnel de la santé pour évaluer les risques individuels et obtenir des conseils appropriés. 

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Avec ETX Daily Up 

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