Cela a commencé avec les hôtels. Puis, les trains ont suivi la tendance. Aujourd’hui, c’est au tour des avions d’adopter des sièges pour les voyageurs sans enfants. Le premier à s’y mettre est Corendon Airlines avec sa nouvelle zone réservée. C’est une façon de limiter tout désagrément durant un vol.
Voyageurs sans enfants : le transport aérien s’y met également
Voyager dans le calme et le silence est devenu un luxe recherché par de nombreux voyageurs sans enfants. C’est tout particulièrement le cas de ceux souhaitant échapper aux tumultes causés par les plus jeunes à bord des avions. Cette quête de quiétude a incité des transporteurs à innover.
En début d’année 2023, une compagnie ferroviaire belge avait introduit l’idée des zones de tranquillité à bord de ses trains. Surfant sur la même vague, une compagnie aérienne turque a repensé l’aménagement de ses avions pour créer une zone exclusivement réservée aux adultes. Cela écarte le risque de désagrément dû aux « bambins » turbulents et hyperactifs.
Une décision qui en ravit certains. En effet, le débat sur la nécessité de vols exclusivement réservés aux adultes a récemment pris de l’ampleur. Une touriste américaine, @moorganic, que payer davantage est un luxe qu’elle s’offrirait après avoir vécu un éprouvant vol de 3 heures.
Corendon Airlines : des avions avec des sièges pour adultes uniquement
Visiblement, l’industrie aérienne semble emprunter la même voie que l’industrie hôtelière, qui a établi un vaste répertoire d’établissements « adults only ».
Loin d’être nouvelle dans l’aérien, cette tendance a notamment vu le jour en Asie il y a plusieurs années, avec des compagnies telles qu’AirAsia X, Malaysia Airlines et Scoot (depuis 2013). Ces compagnies ne proposent pas des vols sans mineurs. Elles fournissent plutôt des espaces où ces derniers ne sont pas autorisés dans les avions.
En Europe, jamais aucune compagnie n’avait encore adopté cette approche jusqu’à aujourd’hui. Corendon Airlines, un transporteur turco-néerlandais, est devenu le premier opérateur européen à offrir ce privilège. En août 2023, il annonce qu’il réserverait 93 sièges de son A350-900 à des passagers âgés de 16 ans et plus, à des voyageurs sans enfants en d’autres termes.
Un espace « Adults Only » encore loin d’être optimal
L’avion en question, dépourvu de classes business ou première, prévoit d’inaugurer à partir du 3 novembre 2023 une zone spéciale accueillant à la fois les passagers souhaitant voyager sans jeunes chenapans aux alentours.
Cependant, ceux qui espèrent un isolement complet doivent tempérer leurs attentes. Cette zone réservée est juste séparée du reste de la cabine par un simple rideau et un panneau. C’est similaire à la séparation entre les classes « premium economy » et économie des autres avions. En cas de crise de larmes d’un tout-petit, rien ne garantit que les voyageurs sans enfants soient épargnés des nuisances sonores. Naturellement, ce privilège n’est pas gratuit. Il faudra débourser environ 45 euros pour en profiter. Pour un confort accru avec davantage d’espace pour les jambes, 100 euros supplémentaires sont à prévoir.
Zone réservée : une façon de limiter tout désagrément infantile durant le vol
De fait, de nombreux voyageurs sans enfants ont déjà vécu des déplacements déplaisants en avion à cause de jeunes impétueux. On dénote des sièges qui se font constamment secouer sous les coups de pied d’un enfant que ses parents peinent à maîtriser. Il y a aussi l’irritation causée par l’absence d’intervention parentale. C’est sans compter les cris et les pleurs au décollage, lorsque les petits passagers sont contraints de rester attachés.
D’après la dernière enquête menée par le site de conseils de voyage Only Wanderlust, qui a interrogé 1 500 passagers, les perturbations sonores provoquées par les plus jeunes représentent le sixième désagrément le plus agaçant durant un vol. En tête de liste se trouvent les coups dans le siège.
Des parents plus compréhensifs qu’on ne l’aurait cru
De manière générale, cette réforme choque de moins en moins. En 2017, un sondage mené par le site britannique AirFareWatchDog avait déjà révélé que la majorité des répondants étaient pour à la création de zones pour voyageurs sans enfant à bord des avions.
Une autre enquête réalisée auprès de 1 666 adultes britanniques pour Jetcost.co.uk indique que 53 % d’entre eux soutiennent l’idée d’un vol sans enfant. De plus, une étude de Tripadvisor révèle qu’un peu plus d’un tiers des Britanniques seraient prêts à payer un supplément pour voyager sans « bambins » aux alentours.
Aux États-Unis, un sondage de Newsweek par Redfield and Wilton Strategies révèle qu’environ 60 % des gens pensent qu’une zone réservée aux adultes serait une bonne initiative. 27 % étaient contre. En réalité, ce qui a évolué et a favorisé ce point de vue, c’est la vision des parents. Ils se montrent de moins en moins réticents à cette approche.
Les autres compagnies aériennes européennes moins réceptives à cette réforme
En dépit de ces bouleversements, la plupart des grandes compagnies aériennes européennes restent réfractaires à cette approche. Officiellement, aucun autre transporteur de l’UE n’a encore envisagé de créer des zones réservées aux adultes.
Au micro du média hollandais Nu.nl, des compagnies telles que TUI, KLM et Transavia ont clairement indiqué qu’elles ne comptent pas réserver une partie de leurs avions aux voyageurs sans enfants. Elles craignent probablement les remontrances et les accusations de discrimination.
Comme l’a précisé Simon Calder, rédacteur en chef du quotidien britannique The Independent, à la BBC, les gens doivent faire preuve de tolérance. Ceux qui ont des soucis avec la présence de petits à bord doivent trouver eux-mêmes des solutions. S’ils n’apprécient pas la situation, ils devraient se contenter de bouchons d’oreilles.
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Avec ETX Daily Up
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