Si en Occident on parle peu de paludisme, cela ne veut nullement dire qu’il n’en est pas moins une maladie grave. En Afrique, il touche d’innombrables femmes enceintes, jeunes enfants et nourrissons. Il figure même parmi les principales causes de mortalité infantile sur le continent en dépit des campagnes de vaccination.
Le paludisme : un fléau mondial affectant les plus vulnérables
Le jeudi 25 avril 2024, l’on célébrait la journée mondiale du paludisme. Ce fut une occasion de rappeler à tous qu’il s’agit d’un fléau mondial qui continue de sévir en Afrique malgré les campagnes de vaccination.
Dr Daniel Ngamije de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) souligne qu’en dépit des efforts fournis, cette maladie reste un grave problème mondial, affectant durement les populations vulnérables.
De ce que l’on sait sur cette infection causée par un minuscule parasite transmis par les piqûres de moustiques, elle provoque fièvre, maux de tête et frissons. Elle peut même devenir mortelle sans traitement.
Bien que les campagnes de vaccination sur le continent montrent des progrès, le paludisme persiste en raison de divers facteurs, dont la résistance aux médicaments et le manque d’accès aux soins.
Une maladie grave ayant fait plusieurs centaines de milliers de morts en 2022
En 2022, la malaria, également appelée paludisme, a entraîné le décès de 608 000 personnes dans le monde. Comme le rapporte l’OMS, environ 250 millions de cas ont été recensés en tout. Cela équivaut à une augmentation de 2 % par rapport à l’année 2021, avec 249 millions de personnes touchées.
Cette recrudescence est attribuable notamment à une forte augmentation des cas au Pakistan après des inondations catastrophiques, ainsi qu’à une propagation de la maladie en Éthiopie, en Ouganda et en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Ces données soulignent la persistance du paludisme comme une maladie grave d’une importance majeure, malgré les progrès réalisés.
L’Afrique, comme le continent avec le plus grand nombre de cas recensés
L’année 2022, le Nigeria fut le pays d’Afrique à avoir enregistré le plus grand nombre de cas de paludisme au monde. En effet, il recensait 66 millions de cas. Il est ensuite suivi par la République démocratique du Congo (RDC) avec 30 millions de cas.
De facto, on retrouve une part disproportionnée des cas de paludisme en Afrique. On y recense 94 % des cas et 95 % des décès, selon l’OMS. Près de 50 % des morts de la malaria concernent quatre pays africains : le Nigeria (31,1 %), la RDC (11,6 %), le Niger (5,6 %) et la Tanzanie (4,4 %).
Ces chiffres mettent en évidence la nécessité de renforcer les efforts de prévention, de diagnostic et de traitement dans ces régions afin de réduire l’impact dévastateur de cette maladie.
Nourrissons et femmes enceintes, parmi les populations les plus touchées
Les nourrissons, les jeunes enfants, les femmes enceintes ainsi que les personnes vivant avec le VIH s’avèrent les plus vulnérables aux formes sévères du paludisme.
En Afrique, cette maladie cause 78 % des décès sont des enfants de moins de cinq ans. Ces derniers sont les plus touchés.
Cependant, à l’échelle mondiale, la mortalité infantile due au paludisme tend à diminuer, avec une baisse de plus de 50 % des décès annuels chez les enfants âgés de moins de cinq ans depuis 2000. On attribue cela aux efforts de prévention, de traitement et de sensibilisation, notamment grâce à la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide et à l’amélioration de l’accès aux médicaments antipaludiques.
Changement climatique et résistance aux traitements comme facteurs d’expansion
Pourquoi ne parvient-on pas à éradiquer le paludisme compte tenu des efforts déployés ? En réalité, le changement climatique menace les progrès jusque-là réalisés contre le paludisme. Ce phénomène exacerbe entre autres la transmission de la maladie à travers des catastrophes comme les inondations et les vagues de chaleur, rapporte l’OMS. Par exemple, les inondations au Pakistan en 2022 ont multiplié par cinq les cas de malaria dans le pays.
Parallèlement, des résistances inquiétantes aux traitements à base d’artémisinine, recommandés contre le paludisme, se sont manifestées en Asie du Sud-Est et en Afrique. De plus, l’apparition en Afrique d’un nouveau moustique, Anopheles stephensi, résistant à de nombreux insecticides, suscite des inquiétudes quant à la lutte contre la maladie sur ce continent. Pour y remédier, l’OMS a mis en place une nouvelle stratégie de lutte.
Des campagnes de vaccination pour protéger petits et grands
En janvier et février 2024, le Cameroun et le Burkina Faso ont lancé les premières campagnes de vaccination systématiques contre le paludisme. À cet effet, ils ont utilisé le vaccin RTS,S de GSK. En mai 2024, le vaccin R21 du Serum Institute of India commencera à être distribué en Afrique.
Recommandés par l’OMS chez les enfants en bas âge dans les régions endémiques, ces deux vaccins offrent de nouvelles perspectives dans la lutte contre la maladie. Le Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, souligne que ceux-là permettront de mieux contrôler la prolifération de la maladie et de sauver des centaines de milliers de jeunes vies sur le continent.
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Avec ETX Daily Up
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