Mortalité infantile au plus bas, mais des efforts sont encore à faire ! 

Une jeune fille en train de se faire vacciner, un des moyens minimisant le taux de mortalité infantile.

Ces dernières années, la mortalité infantile ne cesse de régresser. Et pourtant, malgré une baisse de taux notable, les progrès sont lents et différents par pays. Les chances de survie des bébés varient selon la contrée. La prise en charge des complications à la naissance n’est pas du même niveau partout. 

Mortalité infantile : enfin en-dessous la barre des 5 millions ! 

L’année 2022, la mortalité infantile avait atteint un plancher historique. Elle fut enfin réduite à moins de 5 millions de décès comptabilisés, selon un rapport de l’ONU.  

Helga Fogstad, responsable des questions de santé de l’Unicef, parle de record historique pour le nombre d’enfants morts de moins de 5 ans. Pour la première fois depuis des années, on est passé sous le seuil des 5 millions avec 4,9 millions de décès en 2022. Une bonne nouvelle en tout point !  

Cela dit, l’ONU voit ce progrès comme « précaire ». En effet, les Nations Unies exhortent tout un chacun de fournir des efforts supplémentaires.  

Ce rapport fut élaboré en collaboration avec l’OMS et la Banque mondiale. Il met en évidence l’importance de poursuivre les initiatives pour maintenir cette tendance positive et réduire davantage la mortalité infantile dans le monde. 

Une baisse historique rendue possible grâce aux efforts des personnels de santé 

Avec environ 4,9 millions d’enfants morts, la mortalité infantile en 2022 a diminué de 51 % depuis 2000 et de 62 % depuis 1990. Malgré cela, ces chiffres de l’ONU restent sujets à une certaine marge d’erreur comme à chaque rapport annuel. Ils ne doivent pas être pris comme une garantie absolue.  

Les efforts fournis pour renverser la donne s’avèrent remarquables dans les pays en développement tels que : Malawi, Rwanda, République démocratique du Congo, Cambodge et Mongolie. On y observe une spectaculaire baisse du taux mortalité infantile de plus de 75 % depuis 2000.  

Catherine Russell, à la tête de l’Unicef, explique que cet exploit est le fruit du travail des sage-femmes et du personnel de santé qualifié. Leur contribution a renforcé la sécurité des accouchements, la vaccination et la protection des enfants contre les maladies mortelles. De plus, ils ont amélioré la surveillance de la santé et de la nutrition des enfants à domicile. 

Des progrès « précaires » à prendre avec des pincettes 

Bien que positif, le rapport de l’ONU met en garde contre une réduction de la mortalité infantile vacillante. Les progrès réalisés pourraient être compromis, voire réversibles. Il est crucial de redoubler d’efforts pour contrer les multiples menaces pesant sur la survie des bébés et des enfants.  

Des signes alarmants se manifestent déjà. Les avancées réalisées ont perdu en allure certaines régions, notamment en Afrique subsaharienne, et à l’échelle planétaire. Entre 2000 et 2015, la mortalité infantile a régressé deux fois plus vite qu’entre 2015 et 2022.  

Ces tendances soulignent l’urgence d’intensifier les interventions et les investissements pour maintenir et renforcer les efforts déployés pour préserver la santé des enfants. 

Les complications à la naissance comme facteurs favorisant les décès d’enfants 

Depuis l’an 2000, 162 millions d’enfants de moins de 5 ans sont décédés. Parmi ceux-ci, 72 millions sont des bébés dans le premier mois suivant leur naissance. Par quoi expliquer ce phénomène ? Les complications à la naissance telles que les naissances prématurées, les asphyxies ou les anomalies congénitales demeurent les causes premières de mortalité infantile. 2,3 millions de bébés de moins de 1 mois en sont morts en 2022.  

Entre l’âge de 1 mois et 5 ans, ce sont plutôt les infections respiratoires (pneumonie notamment), le paludisme et la diarrhée qui priment comme facteurs de décès.  

Toutes ces pertes sont particulièrement déchirantes, car elles sont à la fois précoces et évitables. Cela met aussi en évidence l’impérieuse nécessité d’intensifier les efforts pour prévenir ces décès tragiques. 

Doubler les efforts fournis pour assurer la survie des bébés 

Sans investissements urgents pour la santé des enfants, 59 pays risquent de ne pas atteindre l’objectif de l’ONU consistant à réduire la mortalité infantile à 25 décès pour 1 000 naissances d’ici à 2030. Et, 64 pays pourraient manquer l’objectif spécifique lié aux décès du premier mois qui est de l’ordre de 12 pour 1 000.  

Ces chiffres ne représentent pas seulement des statistiques, mais des vies raccourcies. Si les tendances actuelles perdurent, le rapport souligne que 35 millions d’enfants pourraient perdre la vie avant leur cinquième anniversaire entre aujourd’hui et 2030.  

Il est donc crucial d’intensifier les efforts pour garantir la survie des bébés et des enfants. Ainsi, chaque enfant aura la chance de grandir en bonne santé, sans avoir constamment une faucheuse au cou. 

Des inégalités en matière d’avancées selon les pays 

Malgré ces progrès notables, la réduction de la mortalité infantile cache des fossés énormes entre les pays. En l’occurrence, l’Afrique subsaharienne enregistrait à elle seule plus de la moitié des décès d’enfants de moins de 5 ans en 2022.  

De loin, un pays avec un haut taux de mortalité infantile (100 morts pour 1000 naissances) comme le Tchad, Niger, Nigeria, Sierra Leone ou Somalie aura une situation moins enviable que les pays avec 2,5 décès pour 1 000 naissances tels que l’Estonie, Finlande, Japon, Norvège, Singapour, Saint-Marin, Slovénie ou Suède. Un enfant dans ces contrées « précaires » 80 fois plus de chance de mourir avant ses 5 ans qu’un bébé né bien loti.  

Pour le directeur de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, il faudrait offrir des services de santé de qualité pour chaque femme et chaque enfant, même dans les régions isolées et lors d’urgences. 

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Avec ETX Daily Up 

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