La charge mentale des vacances, vous connaissez ? Les Français, eux, savent que partir pour quelques jours est plus fatigant que reposant. Pour une famille nombreuse et les femmes, voyager stresse quand il faut s’occuper de la logistique et de la planification de chaque détail, dont les activités des enfants.
Charge mentale des vacances : quand partir stresse plus que de rester
Prendre quelques jours à la plage, à la montagne ou à la campagne fait souvent penser à relâchement et détente. Pour beaucoup, c’est un moment pour souffler et profiter… mais pas quand la charge mentale des vacances s’en mêle.
Normalement, c’est l’occasion de regarder les vagues s’échouer sur le sable, de savourer un café en terrasse ou de finir ce roman commencé il y a un mois au calme. Ces perspectives représentent la promesse de temps libre et de prendre soin de soi.
Pourtant, dans la réalité, cette « évasion » engendre paradoxalement une pression importante, surtout liée à la planification du voyage et à la logistique sur place. Entre les réservations, les itinéraires et les imprévus à gérer, le temps semble soudain moins extensible et moins délectable, surtout quand on part avec les enfants.
62 % des Français vacanciers pas assez reposés à leur retour
Bien que décrocher de son quotidien soit censé libérer notre esprit et nous revitaliser, une étude menée par Appinio pour Valdys révèle que ce n’est pas vraiment le cas.
62 % des Français avouent se sentir encore fatigués et stressés à leur retour. Ils souffrent de charge mentale de vacances. Plusieurs paramètres peuvent expliquer ce phénomène, dont l’un semble se profiler avant même que les valises ne soient bouclées.
Cette étude, réalisée en février 2024 auprès d’un échantillon représentatif de 1 000 Français, souligne peut-être une lacune dans la manière dont nous abordons ces moments d’évasion. Peut-être est-ce la surcharge d’activités prévues, le stress de la préparation ou simplement une difficulté à déconnecter totalement de nos obligations habituelles.
Aoutiens et juillettistes : un séjour gâché, la faute à la planification ?
La charge mentale des vacances serait avant tout alimentée par la planification. Tout organiser peut notamment vite devenir un véritable casse-tête. Il faut penser à trouver la destination idéale, dénicher un hébergement confortable sans pour autant vider son compte en banque et prévoir des activités adaptées sur place, notamment pour divertir les enfants. Ce sont autant de défis à relever lorsqu’on décide de partir loin de chez soi.
D’ailleurs, près de 60 % des Français déclarent consacrer entre deux et quatre heures à la planification de leurs départs. Cela témoigne de l’effort significatif requis pour organiser un séjour réussi.
Du stress même à destination à cause du souci de logistique
Même une fois arrivé sur le lieu de destination, la charge mentale de vacances persiste. Chaque jour, il faut trouver où manger, quoi faire pour s’amuser. Certains vacanciers doivent même continuer à assumer les tâches domestiques comme le ménage et les courses, notamment si l’on a opté pour une location saisonnière.
Cette réalité est loin d’être anodine : 80 % des Français estiment consacrer entre quinze minutes et une heure par jour à cette logistique. Pour plus de la moitié d’entre eux (54 %), la nécessité de remplir le réfrigérateur et de maintenir l’hébergement propre représente le principal facteur de pression et de stress. Ainsi, même quand on part pour se ressourcer, la gestion quotidienne peut peser sur l’esprit et limiter le sentiment de relaxation espéré.
Les femmes, toujours celles qui doivent assumer le plus
En 2022, une étude IFOP avait déjà mis en lumière la charge mentale des vacances, particulièrement pour les femmes et les mères. En effet, 66 % d’entre elles estimaient devoir gérer plus que leur partenaire l’organisation de leur escapade. Seulement 34% des hommes ont cette impression.
Notamment, près de la moitié des femmes (48 %) choisissent seules l’hébergement, comparé à seulement 26 % des hommes. De même, 54 % des femmes sont responsables de la préparation des repas pendant le séjour, contre 24 % des hommes. Et, 53 % d’entre elles s’occupent du ménage sur place, tandis que 15 % des hommes assument cette tâche.
Quand les mères doivent tout anticiper, y compris les activités des enfants
Cette enquête met en lumière la charge mentale des vacances qui pèse injustement sur les femmes. Qu’il s’agisse de planification des activités des enfants ou de déroulement du voyage, les hommes assument globalement moins de responsabilités que les femmes dans la plupart des tâches liées à la vie de couple et à la parentalité.
Même en période de congés, ce sont majoritairement les femmes et les mères qui anticipent, préparent et gèrent. La seule tâche incombant aux hommes est la conduite de la voiture familiale.
Un moment d’évasion où l’on ne peut échapper aux stéréotypes de genre
Il est clair que les femmes et les mères ne bénéficient pas de véritables moments de délassement que les hommes durant leur séjour. Pendant cette période censée être synonyme de détente et de repos, elles sont en proie de charge mentale des vacances.
Elles continuent de subir les inégalités dans la répartition des tâches, qui persistent tout au long de l’année.
Malgré la disponibilité accrue des conjoints pendant ces quelques jours d’agrément, la période estivale ne parvient pas à briser les schémas conjugaux et familiaux inégalitaires.
François Kraus, directeur du pôle « Genre et sexualités » à l’IFOP, souligne ainsi que malgré les attentes de repos et de partage, les femmes demeurent souvent les principales organisatrices et gestionnaires.
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Avec ETX Daily Up
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