France : 4 femmes sur 10 vivent des violences économiques conjugales 

Une représentation de l’inégalité salariale entre les femmes et les hommes, un phénomène favorisant les violences économiques conjugales.

Lorsque les femmes gagnent moins que leur conjoint ou qu’elles sont mères au foyer, elles ont plus de chances de subir des violences économiques conjugales. En matière de finances, elles doivent se plier à leur volonté : dépenses pour la maison et enfants, contraction de dettes sans concertation, etc. 

Violences économiques conjugales, ça existe aussi ! 

Récemment, l’iFop avait mené une étude commandée par Les Glorieuses et publiée peu avant la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Celle-ci avait fait un constat glaçant : les femmes avec un salaire inférieur à leur conjoint risquent deux fois plus d’être des victimes de violences économiques conjugales.  

Cette étude fut menée auprès de 951 femmes ayant déjà été en couple. Elle met en lumière une réalité alarmante. Les résultats soulignent l’impact financier sur la dynamique relationnelle, mettant en évidence la vulnérabilité accrue des femmes confrontées à des inégalités salariales importantes.  

Salaire : un énorme écart entre les femmes et les hommes 

Parait-il que depuis le lundi 6 novembre 2023 à 11h25, les femmes françaises travaillent symboliquement et gratuitement jusqu’à la fin de l’année 2023. C’est ce qu’a donné le calcul annuel effectué par la newsletter féministe Les Glorieuses depuis 2015.  

Cette estimation se fonde sur les données d’Eurostat qui indiquent un écart de salaire flagrant entre les genres de 15,4 % en France. Ce calcul se base principalement sur les taux horaires salariaux. Cependant, l’écart mensuel est d’autant plus marqué, atteignant environ 24% dans le secteur privé.  

En parallèle, « Les Glorieuses » s’est permis cette année 2023 d’instiguer une enquête Ifop centrée sur les violences économiques conjugales faites aux femmes.  

L’argent : premier motif d’abus des mères au foyer et de la femme sous-payée  

Comme le souligne le site du gouvernement, les violences économiques conjugales représentent souvent la première manifestation des abus conjugaux. Or elles sont moins médiatisées ou mises en avant que les agressions physiques et verbales.  

Cette forme de maltraitance survient fréquemment lorsque les finances au sein du couple proviennent principalement de l’homme. C’est notamment le cas quand la femme, au sein d’un couple hétérosexuel, gagne moins que son conjoint. Idem quand elle dépend financièrement de lui, comme c’est le cas des mères au foyer ayant renoncé à leur carrière professionnelle pour prendre soin des enfants.  

Selon le sondage Ifop pour Les Glorieuses, 23 % des femmes subissent des violences économiques conjugales de leur partenaire actuel. 41 % ont déjà été confrontées à au moins une forme de ce type d’abus.  

Une exaction prenant la forme d’un contrôle des dépenses 

Les violences économiques conjugales peuvent se manifester de diverses manières : contrôle de toutes les dépenses, confiscation ou blocage des cartes bancaires, interdiction de la femme de prendre à un travail mieux rémunéré, accumulation de dettes sans commun accord, etc.  

Selon l’enquête, 33 % des femmes victimes de ces abus ont subi des préjudices financiers causés par leur conjoint. Par exemple, certains hommes privilégient les loisirs au détriment de charges essentielles de la famille comme le loyer, les courses, etc. 

De plus, 19 % ont signalé des atteintes à leurs droits matrimoniaux, telles que l’arrêt des pensions alimentaires venant de leur ex-mari.

Une coercition sur les finances du couple souvent associée à de la brutalité physique 

Le constat devient encore plus alarmant quand plus de deux femmes sur trois (69 %) victimes de ces abus financiers ont parallèlement subi une autre forme de violence de couple.  

Cela peut renvoyer à des moyens de pression moraux, psychologiques ou physiques de la part du partenaire violent dans le but de mieux exercer leur contrôle sur les finances du foyer.  

Selon l’enquête, cela souligne le fait que combattre en amont les violences économiques conjugales constitue une stratégie préventive contre d’autres formes d’abus.  

Un test pour savoir si l’on est victime ou non 

Complémentaire à l’enquête, la newsletter Les Glorieuses a déployé une campagne de sensibilisation en ligne. Elle y présente les résultats du sondage, un baromètre sur les violences économiques conjugales. S’ajoute à cela un test anonyme et gratuit pour évaluer si l’on est victime de cette forme de maltraitance.  

La campagne offre également des conseils aux victimes et à leurs proches. Dès lors, elle vise à éduquer, à identifier les situations d’abus et à apporter un soutien aux personnes affectées. Cette approche holistique renforce la lutte contre les violences économiques. Elle fournit des outils concrets pour la prévention et le soutien. 

Impact de ces conflits sur les enfants 

Les hostilités au sein du couple ont un impact dévastateur sur les enfants, engendrant des conséquences émotionnelles et psychologiques durables.  

Témoin de ces conflits, ils peuvent développer anxiété, dépression et problèmes de comportement. Les violences économiques conjugales ou autres créent un environnement instable qui compromet leur bien-être et leur développement. Souvent, ces enfants finissent par être en proie de traumatismes.  

Ces expériences peuvent influencer négativement leurs relations futures, perpétuant le cycle de la violence.  

Ainsi, la prévention et le soutien aux familles affectées sont cruciaux pour atténuer l’impact sur les enfants. Cela permettra de favoriser leur résilience et de briser la transmission intergénérationnelle des abus dans le couple. 

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Avec ETX Daily Up 

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