Les parents dépassés par le cyberharcèlement des enfants à l’école 

Une image illustrant les conséquences du cyberharcèlement des enfants : une enfant serrant fort un ours en peluche pour se sentir rassurée.

Le cyberharcèlement des enfants est un phénomène de plus en plus répandu dans les écoles… Une pratique favorisée par l’usage excessif des réseaux sociaux par la jeune génération. Or ses effets sur la santé mentale des victimes sont désastreux et ont de quoi inquiéter les familles et les parents. 

Cyberharcèlement des enfants : une étude pour en mesurer l’ampleur  

En juin 2023, l’institut Audirep a réalisé une enquête menée en ligne pour l’Association e-Enfance/3018, avec le soutien de la Caisse d’Épargne. Celle-ci s’est portée sur 1 200 binômes parents-enfants scolarisés âgés de 8 à 18 ans, regroupant un total de 2 400 répondants. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’ampleur du cyberharcèlement des enfants à l’école et son impact sur les jeunes victimes. 

Sans surprise, seuls 6 % des jeunes interrogés ont admis avoir été auteurs ou avoir indirectement participé à ce genre de pratique. Leurs motivations sont diverses. 47 % de ces répondants avouent l’avoir fait pour s’amuser, sans en réaliser les conséquences sur la santé des victimes. 29 % s’y sont adonnés par mimétisme, 24 % pour être acceptés et 10 % par désir de vengeance.  

Mais heureusement, 87 % des sondés ont affirmé avoir pris conscience des répercussions de leurs actes. 

Une pratique qui prend du terrain à l’école, sans distinction de niveaux

D’après l’étude réalisée par la Caisse d’Épargne et l’Association e-Enfance/3018 sur le cyberharcèlement des enfants de 8 à 18 ans à l’école, environ une famille sur quatre (24 %) a déjà été confrontée à ce dilemme.  

Cette forme de harcèlement en ligne toucherait plus particulièrement 27 % des lycéens, 25 % des collégiens et même 15 % des élèves de l’enseignement primaire.  

Les résultats de l’étude mettent en évidence l’ampleur de ce danger sur Internet à différents niveaux de l’éducation. Ils mettent en lumière la nécessité de sensibiliser et de prendre des mesures pour lutter contre ce phénomène préoccupant parmi les jeunes. 

Réseaux sociaux : les écoliers s’en servent dès le primaire 

L’augmentation de l’usage des réseaux sociaux dès l’école primaire contribue au pullulement du cyberharcèlement des enfants.  

67 % des jeunes écoliers âgés de 8 à 10 ans déclarent s’en servir en 2023 contre seulement 27 % en 2021. Mais encore, 93 % des collégiens (en hausse de 21 points) et 96 % des lycéens (en hausse de 5 points) utilisent désormais les réseaux sociaux, et ce, quasi sans modération.  

Cette tendance montre à quel point les réseaux sociaux sont devenus incontournables dans la vie des jeunes Français, même si, en principe, ces plateformes sont interdites aux moins de 13 ans. 

Ils sont devenus tellement à ces applications communautaires qu’ils se retrouvent incapables de tenir sans smartphone plus d’une heure. C’est surtout le cas de 24 % des jeunes de 8 à 18 ans. 

Addiction des jeunes à TikTok et consorts : les parents en confirment les effets négatifs 

Pour 89 % des parents interrogés dans le cadre de l’étude, le fait de trainer sur les réseaux sociaux a des conséquences significatives sur leurs enfants.  

Ils rapportent que ces derniers perdent la notion du temps (77 %). Ils s’isolent (66 %) et ont du mal à prendre du recul et à avoir un semblant de discernement (63%). De plus, près de la moitié des parents estiment que ces comportements les conduisent à perdre confiance en soi (48 %). Ils favorisent même des épisodes de dépression (47 %). Cependant, 70 % des parents estiment n’avoir aucun contrôle sur l’usage d’Internet par leurs enfants. 

Face à cette situation, 90% des adultes sondés souhaiteraient bénéficier d’un soutien psychologique (83 %) et juridique (77 %) en cas de cyberharcèlement des enfants. Les familles appellent à des sanctions plus strictes contre les auteurs de ces méfaits. Une sensibilisation accrue des élèves à l’école serait aussi la bienvenue.  

Une dégradation de la santé mentale chez les victimes 

Les conséquences du cyberharcèlement des enfants peuvent être dévastatrices sur la santé mentale des victimes. Déjà, plus de la moitié d’entre eux ont du mal à en parler (56 %). Beaucoup ont été très perturbées, éprouvant des troubles de l’appétit ou des insomnies (52 %). Certains ont essuyé des échecs scolaires (51 %).  

Les victimes sont également susceptibles de développer des comportements d’addiction. Il peut s’agir de dépendance aux écrans, aux jeux, voire à des substances telles que l’alcool ou la drogue (32 %). De manière alarmante, 31 % des victimes ont même songé au suicide. Près de la moitié d’entre elles (45 %) ont aussi ressenti le désir de se venger. C’est un chiffre qui monte à 62 % chez les plus jeunes, à l’école primaire. 

Zoom sur le plan interministériel contre le harcèlement scolaire 

Récemment, le gouvernement français a dévoilé son plan interministériel de lutte contre le harcèlement scolaire. Il en a fait une priorité majeure depuis la rentrée des classes en septembre dernier.  

Le plan comprend des brigades spécialisées dans les rectorats, la confiscation systématique du téléphone portable des auteurs de cyberharcèlement des enfants grave et la possibilité d’interdire aux mineurs responsables l’accès aux réseaux sociaux entre 18 heures et 8 heures.  

Le gouvernement réagit ainsi à des drames tels que le suicide de Lindsay, victime de 13 ans, dans le Pas-de-Calais. Ces mesures viennent compléter des actions déjà entreprises pour renforcer la lutte contre le harcèlement. On dénote la possibilité de transférer les élèves harceleurs dans d’autres établissements et de sanctionner le cyberharcèlement des enfants interétablissements. 

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Avec ETX Daily Up 

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