Congé paternité : un privilège mieux apprécié des pères fonctionnaires 

Un père en train de bercer son enfant à la plage, profitant de son congé paternité.

Lentement, mais sûrement, le congé paternité prend du terrain. Cependant, les pères n’ont pas tous la même perception de leur utilité à l’arrivée d’un bébé. En France, les fonctionnaires sont plus nombreux à y prétendre que les salariés dans le privé. Il y a disparité tout comme avec la garde d’enfants. 

Congé paternité : de 14 à 25 jours depuis le 1er juillet 2021 

Depuis le 1er juillet 2021, le congé de paternité en France, également connu sous le nom de « second parent », a été étendu à 25 jours. Auparavant, il ne faisait que 14 jours. Il s’ajoute aux 3 jours de « congé de naissance » obligatoire qui prennent effet à l’arrivé du bébé. Selon les directives de l’administration française, les pères doivent prendre obligatoirement au moins immédiatement 4 jours calendaires après l’accouchement de la mère.  

Globalement, 65 % des pères, tant dans le secteur public que privé, déclarent avoir pris l’intégralité de leur congé de paternité en 2021 conformément au nouveau régime. Mais en dépôt de ce chiffre, l’attitude à l’égard de ce droit varie d’un père à l’autre. On distingue des différences d’effectifs notables entre les fonctionnaires et les salariés du secteur privé. 

Fonctionnaires VS salariés dans le privé : des différences notables en matière de priorité 

Dernièrement, la Direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) a instigué une enquête basée sur des données de la Direction statistique des ministères sociaux (Drees). Celle-ci a mis en évidence qu’en 2021, 91 % des pères employés comme fonctionnaires et 85 % de ceux salariés dans le privé ont bénéficié d’un congé de paternité après la naissance de leur enfant. Cette disparité entre les deux secteurs est particulièrement marquée parmi les pères de moins de 40 ans.  

Passé cet âge, 84 % des pères en ont bénéficié en 2021, indépendamment de leur milieu professionnel. Ces statistiques soulignent l’importance croissante accordée au congé de paternité en France, dans le secteur public et privé, en particulier parmi les pères plus jeunes. 

Arrivée d’un bébé : les agents publics plus enclins à prolonger leurs congés 

L’étude de l’administration française met aussi en lumière les différences entre les fonctionnaires et les salariés du secteur privé en ce qui concerne le congé de paternité et de maternité. 

Selon les résultats, elle affirme que les fonctionnaires sont définitivement plus enclins à prendre ces congés à comparer aux salariés dans le privé. Environ 89 % des agents du secteur public ont recours au congé de paternité, tandis que seuls 81 % des employés du privé le font.  

De plus, les agents publics sont plus disposés à les prolonger par d’autres types de congés. 55 % des femmes fonctionnaires font ce choix, par rapport à 43 % dans le secteur privé. Et 46 % des hommes fonctionnaires prolongent leur congé de cette manière, contre 40 % chez les salariés du privé.  

Ces résultats reflètent les différences d’approche entre les deux groupes en matière de congés liés à la parentalité. 

Garde d’enfants : les employés d’entreprises privées préfèrent le faire à domicile 

L’étude menée se penche également les modes de garde d’enfants de 3 de trois ans. Elle a révélé que les fonctionnaires ont tendance à moins garder leurs enfants à domicile que les salariés du secteur privé. Ils optent plutôt pour la crèche. Pour cette enquête, l’étude s’est portée sur un échantillon d’environ 4 000 enfants de moins de 3 ans. 2 800 d’entre eux n’ont aucun parent travaillant dans la fonction publique.  

Parmi les enfants de moins de 3 ans ayant au moins un parent dans la fonction publique, 39 % sont gardés à domicile par l’un des parents. Dans le secteur privé, la proportion est de 48 %.  

Dans ces familles sondées, en moyenne, 76 % du temps de garde parentale incombent à la mère. En revanche, ce chiffre atteint 86 % pour les enfants ayant au moins un parent dans le secteur privé. 

Profiter de ce droit : comment ça marche ?  

Les 25 jours de congé de paternité sont fractionnables. On a 4 jours obligatoires après la naissance du bébé et 21 jours à prendre librement, en 1 ou 2 périodes d’au moins 5 jours chacune.  

En cas d’hospitalisation de l’enfant dans une unité spécialisée, le père obtient 30 jours d’absence supplémentaires dans les 4 mois suivant la naissance. Pour les naissances multiples, le nombre de jours accordés varie.  

Pendant le congé de paternité, le contrat de travail est suspendu. Cependant, le salarié peut recevoir des indemnités journalières de la Sécurité sociale et la prime de naissance.  

Il est à noter que celui-ci diffère du congé parental, qui permet de prendre plusieurs mois pour s’occuper de l’enfant. Ce dernier peut être indemnisé par la Caf et être pris jusqu’à 3 ans après l’arrivée d’un bébé. 

Une pause ayant des effets bénéfiques pour la santé mentale des pères 

Selon l’INSERM, l’extension du congé de paternité crée une meilleure dynamique familiale qui favorise le développement des enfants. Cet organisme suggère que cela pourrait aussi avoir des effets positifs sur la santé mentale des pères.  

Une étude publiée dans The Lancet en 2023 indique que les pères qui planifient leur congé de paternité, même quelques mois après la naissance de leur enfant, présentent une santé mentale améliorée. Seulement 4,8 % d’entre eux avaient souffert de dépression.  

Les chercheurs estiment que la prise ou la planification d’un congé de paternité de 2 semaines s’associe à une réduction du risque de dépression post-partum.  

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Avec ETX Daily Up 

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