La notation des élèves, biaisée par le parti pris des professeurs

Des enfants dans une salle de classe levant la main pour donner la réponse à une question.

Dans le milieu éducatif, la notation des élèves représente le principal moyen d’évaluer leurs performances scolaires. Or c’est une méthode qui est loin de faire l’unanimité. Des études démontrent qu’entre fille et garçon, un professeur peut se montrer subjectif quant aux notes à attribuer.

La notation des élèves, le système scolaire remis en question par une étude sociologique

Deux chercheurs en sociologie de l’université Trente, Ilaria Lievore et Moris Triventi, avaient récemment réalisé une étude comparative portée sur les notes et les résultats scolaires de 40 000 élèves italiens, filles et garçons, en classe de seconde. Ils avaient pris comme données de comparaison leurs scores à des tests standardisés en mathématiques et en langues, mais aussi à leurs examens de fin d’année. À travers cette enquête, ils souhaitaient mettre en exergue les vices du système éducatif et démontrer que cela alimentait un problème systémique.
En confrontant la notation des élèves de plusieurs lycées, un écart de performances sur les évaluations standardisées était flagrant. Pour les filles, elles brillaient davantage dans les langues et dans les sciences humaines. Pour les garçons, ils se distinguaient plus en mathématiques.
Cependant, en dépit de cette incontestable disparité de connaissances et de compétences, la balance de notation des élèves était déséquilibrée. L’enseignant avait tendance à mieux noter les filles par rapport aux garçons, et ce, sans distinction de matières.

Une étude sur les performances scolaires qui confirme une autre

Ne partant pas d’une nouvelle initiative, l’enquête effectuée par ce duo de chercheurs fait suite à de précédentes recherches scientifiques sur l’éducation publiées récemment dans la revue du British Journal of Sociology of Education sur l’attitude des professeurs.
Dans cette étude éditée en mai, le psychologue du développement Jean-Paul Fischer et le démographe Xavier Thierry avaient déjà mis le doigt sur cet écart de performances à l’école. Ils précisent même que la différence de compétences se creusait à partir du CP, à l’école primaire. Vers la fin du CP, les garçons se révélaient plus forts en mathématiques. À l’école élémentaire, tous les jeunes, sans distinction de sexe, avaient le même niveau de capacités dans cette matière.

Notes pour fille et garçon : les facteurs plausibles de discrimination

Si les deux sexes avaient donc chacun leurs spécialités, comment se fait-il que le système de notation des élèves en milieu scolaire soit si biaisé ? Pourquoi les enseignants privilégient-ils les filles ? Les deux chercheurs ont tenté d’élucider ce favoritisme et cette inégalité manifeste en considérant divers facteurs : le type de l’école, la taille de la classe et le profil des professeurs. Ils ont ainsi pu conclure que d’une part, l’écart de notation des élèves en mathématiques était plus important quand les classes étaient plus grandes. D’autre part, les filles étaient mieux considérées par rapport aux garçons auprès des écoles techniques et académiques, contrairement au sein des établissements scolaires professionnels.
Du point de vue des chercheurs, il est même possible que les enseignants récompensent davantage les filles, car elles sont souvent plus disciplinées. C’est aussi peut-être parce qu’ils veulent les encourager à choisir des filières scientifiques en leur vendant du rêve.

Les revers de ce système d’annotation corrompu par ce manque d’impartialité des enseignants

Que les professeurs aient ou non des intentions louables en faisant preuve de discriminations, le fait est que la notation des élèves en Italie relevant du sexisme reste inacceptable. Le problème ne réside pas dans les effets immédiats de notation des élèves injustement attribuées, mais plutôt sur les impacts pédagogiques à long terme. Selon Ilaria Lievore, tout est lié. Les performances à l’école, le fait d’avoir de bonnes notes et de bons résultats influe sur une meilleure réussite scolaire. Une réussite définie par le fait de pouvoir entrer dans de bons collèges d’enseignement supérieur, d’espérer des revenus plus élevés à l’avenir et une meilleure situation professionnelle.
C’est une pédagogie éducative, voire un état d’esprit égalitaire que les professeurs devraient appréhender quand ils attribuent la notation des élèves. L’égalité des chances pour chaque élève leur permet de se dépasser et d’améliorer leurs bulletins scolaires.

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