Lentement, mais sûrement… On rejette les stéréotypes de genre en France 

Deux bébés, un garçon et une fille, représentés de façon sexiste par les couleurs bleu et rose, une image illustrant parfaitement les stéréotypes de genre en France.

Cela a pris du temps, mais désormais, les stéréotypes de genre en France perdent du terrain. On observe un rejet progressif des clichés sexistes bien que des hommes y adhèrent encore. Les inégalités dans le couple, surtout vis-à-vis des rôles de la femme (s’occuper des enfants et de la maison) régressent. 

Stéréotypes de genre en France : terminé des préjugés ?  

Depuis quelques années, les stéréotypes de genre en France semblent perdre de l’ampleur. La croyance selon laquelle les filles ne connaissent rien aux maths et à la science n’a plus lieu d’être. Idem pour cette injonction comme quoi les femmes sont davantage disposées à prendre soin des enfants.  

Cette vision traditionnelle et ultra-conservatrice s’effrite peu à peu en Hexagone, bien que certains préjugés aient la dent dure, surtout parmi les hommes.  

La remise en question de ces idées préconçues progresse, portée par une volonté de rééquilibrer les rôles familiaux et de reconnaître les capacités individuelles indépendamment du genre. Cela reflète une évolution vers une société plus égalitaire et inclusive. 

Un rejet des injonctions genrées de plus en plus palpable selon la DREES 

Une enquête de la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) menée en 2020 et 2022 sur un échantillon de 4 000 personnes âgées de 18 ans révolus révèle un rejet partiel des stéréotypes de genre en France. Cependant, ce n’est pas généralisé.  

Selon les chiffres obtenus sur la base de cinq questions, plus de la moitié des participants rejettent ces injonctions. 41 % expriment une opposition modérée et 13 % une forte opposition à ces idées toutes faites des rôles homme et femme. En revanche, 26 % des Français interrogés y adhèrent encore, dont 16 % de manière modérée et 9 % de manière significative.  

Même si certains clichés persistent, ces résultats indiquent une évolution des mentalités en Hexagone. L’indicateur élaboré par la DREES permet de mesurer le degré d’adhésion aux injonctions genrées, soulignant ainsi la complexité des attitudes envers ces « mœurs » culturelles françaises. 

Hexagone : des clichés sexistes qui persistent malgré une évolution des mentalités 

Nous le savons que trop bien d’où viennent ces clichés sexistes auxquels l’on croit. Ils sont souvent enracinés dès l’enfance dans les interactions de la cour de récréation. Ils persistent à travers les générations et l’âge, instaurant une fausse normalité qui entrave les progrès vers une réelle égalité entre les hommes et les femmes.  

Malgré les avancées des mentalités, ces préjugés continuent de peser sur la société. Le dernier baromètre de la DREES sur les stéréotypes de genre en France et les inégalités au sein des couples nous le prouve.  

Leur persistance révèle la complexité de la lutte pour l’égalité. Pour cause, ces croyances préconçues mettent un frein à la mise en œuvre d’actions concrètes pour une société plus égalitaire. 

S’occuper des enfants : une « besogne » de femmes selon les croyances de la société 

Les stéréotypes de genre en France, surtout celles centrées sur le rôle de la femme et de l’homme, demeurent très ancrés dans la société. Une majorité de la population (59 %) estime que les mères sont mieux placées pour s’occuper des enfants que les pères.  

De plus, 42 % ont l’intime conviction que les femmes endossent parfaitement le rôle d’« infirmières ». Or, seulement 21 % considèrent que les hommes font de meilleurs managers. 20 % pensent que s’occuper de la maison et de l’éducation des enfants demeurent l’apanage des femmes.  

Cependant, il est encourageant de contaster que la croyance selon laquelle les filles n’ont aucun esprit scientifique est rejetée ardemment par 90 % des Français. Ces résultats montrent une certaine évolution des mentalités, mais soulignent également la persistance des injonctions dans la société. 

Les hommes, de grands misogynes dans l’âme… du moins, pour la plupart 

Dans l’enquête de la DREES, on peut avoir une idée du profil des personnes adhérant le plus aux stéréotypes de genre en France.  

Notamment, les hommes demeurent les plus susceptibles de soutenir ces clichés sexistes. Cela renvoie à qui ont plus de 65 ans. Pour être plus précis, c’est ceux pratiquant régulièrement une religion, ceux peu ou pas diplômés, ainsi que les immigrés.  

Par ailleurs, les données révèlent que la population présentant une « adhésion forte » à ces préjugés compte deux fois plus d’hommes que de femmes.   

En contraste, les hommes s’avèrent moins représentés dans la catégorie « rejet total ». Seulement 10 % rejoignent cette position contre 15 % pour les femmes.  

Une forte persistance des inégalités dans le couple 

Un constat majeur de l’enquête sur les stéréotypes de genre en France concerne les persistantes inégalités dans le couple.  

Plus de la moitié des femmes (54 %) déclarent assumer seules, ou presque, les tâches ménagères telles que les courses, le linge et le ménage. En revanche, ce chiffre chute vertigineusement à 7 % chez les hommes. Une disparité similaire est observée quant aux responsabilités liées aux enfants. Cela concerne notamment les tâches comme la préparation des repas, les loisirs et l’éducation. 46 % des femmes les assument contre seulement 6 % des hommes.  

De plus, le rapport souligne que plus les individus adhèrent aux clichés sexistes, moins ils consentent à un partage équitable des tâches dans leur couple. Cela suggère que ces inégalités définissent la répartition des tâches domestiques. Elles influencent même l’égalité des rôles des deux sexes au sein du foyer. 

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Avec ETX Daily Up 

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