En Espagne, on promeut les jouets non-genrés et on dit non au sexisme

Un garçon tenant une poupée et une fille tenant une figurine de héros pour mettre en avant le concept de jouets non-genrés.

En Espagne, les institutions promeuvent les jouets non-genrés pour mettre fin au sexisme, aux stéréotypes et à la sexualisation des jeux pour enfants. On vise la déconstruction du cliché selon lequel les poupées sont faites pour les filles et les petites voitures, pour les garçons.

Poing levé pour les jouets non-genrés

Cela fait maintenant 10 ans que la marque Toy Planet met en avant les publicités de jouets non-genrés et unisexes. Cette société sise à Paterna, à Valence en Espagne, propose un catalogue dénué de stéréotypes. Y sont notamment illustrées des petites-filles avec des pistolets à la main ou enfilant des gants de boxe. Plus loin dans les pages, on se retrouve nez à nez avec des petits garçons postés derrière une poussette.

Auprès de cette entreprise, la promotion des jouets non-genrés est palpable. Pour le directeur de la société, c’est un bon moyen d’encourager la génération future à construire un avenir sans cliché de genre et sans apanage sexiste. Cela prévaut surtout vis-à-vis des orientations professionnelles hommes et femmes faisant souvent l’objet d’injonctions de genre et de discrimination.

En tentant de renverser la tendance, ce fabricant s’est tout de même heurté à de violentes critiques. Ce qui montre clairement que l’idéologie du mâle dominant et de la douce féminité est bien enracinée.

Espagne : des poupées et des petites voitures pour tous

L’Espagne figure parmi les premiers pays à lutter contre les violences, les assignations et les clichés liés au genre. Grandement investie dans cette cause, elle abrite l’un des mouvements féministes les plus importants du monde.

C’est dans cette optique que l’ancienne Hispanie a décidé de mettre en place un code de bonnes pratiques en partenariat avec l’industrie des produits ludiques et l’AEFJ. En vigueur depuis le 1er décembre 2022, celui-ci vise à mettre en avant les publicités de jouets non-genrés. Il impose aux annonceurs l’interdiction d’assigner un jeu à tel ou tel sexe (garçons et filles) et de sexualiser les couleurs rose et bleu. Le but de cette politique est d’empêcher l’ancrage des rôles sociaux de perdurer.

Lutte contre les stéréotypes de genre : une portée encore limitée

Bien que le gouvernement et les grandes marques se mobilisent, la promotion des joues non-genrés est encore limitée. Les mesures appliquées ne vont pas plus loin que les emballages neutres. De plus, le code des bonnes pratiques exclut les publicités de street marketing et les catalogues des boutiques. Qui plus est, les grands fabricants étrangers en sont exemptés.

Les dispositifs fixés manquent sans nul doute pour imposer une politique globale pour les jouets non-genrés. Cependant, c’est déjà un grand pas en avant. Cela permet déjà peu ou prou de modérer les stéréotypes machistes et les préjugés sexistes observés dans la société.

Sexisme et devoir pédagogique

Pour mettre la main à la pâte, Nathalie Rodriguez, propriétaire du magasin madrilène Kamchatka, se positionne. Elle et son mari ne vendent que des jouets non-genrés, éducatifs, non belliqueux et respectueux de l’environnement. Sa démarche vise principalement à déconstruire les stéréotypes et toute forme de sexisme.

Elle précise toutefois qu’originellement, il n’existe que des jouets non-genrés et non-sexués. Leur sexualisation découle plutôt des valeurs sexistes des adultes (fabricant, commerçant et parent) qu’ils inculquent à l’enfant dès son jeune âge. C’est ceux-ci qui lui insufflent cette notion de différence, et ce, dès la petite enfance.

Malgré le fait qu’il y ait toujours des jeux pour filles et garçons, de plus en plus de parents ont quand même pu prendre conscience de leur devoir pédagogique. Certains s’indignent même de cette forme de sexisme. Ils s’efforcent ainsi de prioriser les jouets non-genrés et l’égalité des sexes.

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Avec ETX Daily Up

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