Nouveau-nés garçons : de moins en moins favorisés en Corée du Sud ?

Un de ces nouveau-nés garçons tant adulés par les familles sud-coréennes.

En Corée du Sud, les familles ont longtemps affiché un penchant pour les nouveau-nés garçons. Or ces préférences et ces mentalités ont évolué depuis. Aujourd’hui, on vise un rééquilibrage démographique en matière de sexe et on encourage les naissances afin de redynamiser la natalité au pays.

Les nouveau-nés garçons : des privilégiés en Corée du Sud

Selon l’institut sud-coréen de statistique, cela fait une bonne dizaine d’années que le déséquilibre numérique entre les nouveau-nés garçons et fiellestend a commencé à se résorber. Les chiffres de Statistics Korea relayés par le Korea Times font notamment état de 105,7 garçons contre 100 filles en 2012.

Bien que les garçons restent majoritaires dans ce cas de figure, l’écart est moindre à comparer en 1993 où on avait 209,7 nouveau-nés garçons et 100 seulement pour le sexe féminin. Cette inégalité démographique a pris place à partir des années 70 lorsque les échographies de détermination de sexe du fœtus sont apparues. À l’époque, certains futurs parents n’avaient aucun scrupule à avorter volontairement afin d’avoir le fils prodige des familles sud-coréennes.

Cela dit, ces chiffres montrent clairement que la tendance est en train de s’inverser. C’est à juste titre vu l’investissement des gouvernements sud-coréens progressistes et conservateurs pour équilibrer la balance des genres à la naissance. Pour cela, furent appliquées diverses politiques d’égalité des sexes et de croissance économique afin d’encourager les naissances féminines.

Asie : des préférences bien ancrées pour le masculin

Ce penchant pour les nouveau-nés garçons est un problème sociétal d’envergure qui touche non seulement le pays du Matin Calme, mais aussi d’autres pays asiatiques, voir du monde. C’est le cas par exemple de la Chine, l’Inde, le Vietnam, l’Azerbaïdjan, Taïwan et la Tunisie.

Or ces préférences affectent de manière négative la démographie de ces pays et plus particulièrement de l’Asie, voire celle de la planète. En effet, la Chine et l’Inde rassemblent à eux deux plus d’un tiers de la population mondiale. Et s’il y a un déséquilibre entre les genres dans ces contrées, cela aurait un impact non négligeable sur la perpétuation de l’espèce humaine. Effectivement, il existe un énorme manque de 11,9 millions de filles en Chine et 10,6 millions en Inde suivant une analyse de 2019 publiée dans la revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences.

Un besoin urgent de changer les mentalités ?

Selon plusieurs agences internationales, l’heure est grave. Les mentalités favorisant les nouveau-nés garçons subsistent en dépit des impératifs démographiques imposés par l’État sud-coréen. L’injonction nataliste préférant les nouveau-nés continue de se perpétrer de famille en famille dans de nombreuses régions du pays. Or les femmes sud-coréennes tolèrent de moins en moins cette pression. Aujourd’hui, 65% de la population féminine au pays Matin calme préfèrent ne pas avoir d’enfants que de se plier à ces usages. C’est ce qu’a rapporté un sondage de 2022 réalisé par l’Association coréenne de la population, de la santé et du bienêtre (KoPHWA). 

Or cette décision pèse également sur la démographie de la Corée du Sud qui, clairement, fait aujourd’hui face à une natalité en berne. En outre, le taux de fécondité a diminué à 0,78 enfant par femme en 2022 alors que l’année précédente, on en était à 0,81.

C’est le taux le plus bas enregistré depuis que le gouvernement a commencé à suivre ses statistiques démographiques en 1974.

De multiples dispositifs mis en place pour multiplier les naissances

Afin d’éviter un scénario démographique pire que le déséquilibre des genres, le gouvernement du président Yoon Seok-youl s’est mis en tête de relancer la natalité au pays. La Corée du Sud enregistre un taux de natalité en baisse depuis plusieurs années, avec des conséquences économiques et sociales importantes, notamment le vieillissement de la population et une diminution de la main-d’œuvre disponible. Pour y remédier, le gouvernement a mis en place plusieurs mesures pour encourager les couples à avoir plus d’enfants.

Ces dispositifs comprennent des politiques de soutien financier telles que des allocations familiales et des congés parentaux prolongés, ainsi que des programmes de soutien à l’éducation des enfants. Le gouvernement a également créé des centres d’assistance à la procréation pour aider les couples ayant des difficultés à concevoir et a introduit des politiques visant à améliorer l’équilibre travail-vie personnelle pour les parents. S’ajoute à cela un congé parental de 18 mois pour permettre aux sud-coréens de se focaliser sur leur vie de famille. C’est un changement de taille dans un pays où la garde des enfants est perçue comme une vocation maternelle exclusive.

Malgré ces efforts, la Corée du Sud continue de lutter pour augmenter ses naisssances et doit encore trouver des solutions durables pour assurer la croissance de sa population.

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Avec ETX Daily Up

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