Après les restrictions budgétaires des vacances d’été, place à l’inflation de la rentrée ! En effet, il faut maintenant penser « fournitures scolaires ». Mais avec leurs prix qui ont aussi flambé, les familles doivent jongler entre les enseignes, les promotions et la récupération pour économiser.
Inflation de la rentrée : les familles obligées de faire des concessions
Reprendre le travail après ses vacances peut être pénible. Mais, pour les parents, c’est plutôt la préparation du retour à l’école qui les préoccupe… Surtout avec l’inflation de la rentrée. En effet, les fournitures scolaires figurent également parmi les produits frappés de plein fouet par la récession. Pour ne pas dépasser leur budget, les familles françaises se retrouvent à faire des concessions. C’est notamment le cas de Khedidja Rizk, une mère de 39 ans.
Le long des allées d’une boutique hard-discount Action du XIXe arrondissement de Paris, elle se livre à une boutade en se comparant à un papillon : un insecte versatile qui va de fleur en fleur pour trouver les prix les plus doux. Elle partage avec un brin d’humour sa stratégie d’achats de fournitures : « rationner ». Elle avoue même que pour les nouveaux paquets de crayons de couleur, elle ne donne à son fils que les teintes qu’il a épuisées l’année dernière. De son côté, son fils de 10 ans se montre conciliant, sauf pour son onéreux cartable de marque.
Les prix des fournitures scolaires à la hausse à cause du cours du papier
Bien que la récession ait régressé à 4,3% en juillet 2023, comme le rapporte l’Insee, elle a quand même affecté les fournitures scolaires.
Une analyse approfondie révèle que le coût moyen de ces produits a connu une augmentation significative de 8,9 % en comparaison avec 2022. C’est spécifique aux grandes surfaces alimentaires qui regroupent 90% de ce type d’achats, souligne une analyse du cabinet GfK. Ce dernier pointe du doigt la flambée des prix du papier comme une des raisons majeures à l’inflation de la rentrée.
Ainsi, alors que la récession connaît un léger fléchissement, les familles se retrouvent confrontées à une réalité financière plus tendue avec la reprise imminente de l’école. Une situation qui met en lumière les défis auxquels font face les consommateurs dans un contexte économique en constante évolution.
La récupération : le salut de nombreux parents en difficultés financières
Comme chaque année, nombreux sont les parents à comparer minutieusement les prix et à tirer avantage des promotions sur les fournitures scolaires. Mais, pour survivre à l’inflation de la rentrée qui sévit en ce moment, les familles adoptent une autre stratégie. Elles ont restreint leurs dépenses pour la reprise des cours depuis juillet 2023. C’est ainsi que GfK fait état d’une baisse de 12,4 % en termes de volume et de 3,9 % en termes de valeur (équivalant à 139,4 millions d’euros de chiffre d’affaires) par rapport à l’année 2022. Comment ? En misant et sur les soldes et sur la récupération.
Anne-Lise Férat, âgée de 37 ans, fait partie de ces parents qui réutilisent les fournitures de l’année précédente. Par exemple, elle ne remplacera aucun stylo. Cependant, elle déchante vite avec ses deux fils qui veulent de nouveaux classeurs de la célèbre marque de fournitures Bureau Vallée dans un magasin à Dijon. Âgés de 7 et 10 ans, les deux compères entrent respectivement en CE2 et en CM2.
Concurrence des enseignes et course aux promotions comme stratégie d’achats
Abdel Gaougaou, père de famille âgé de 54 ans avec une fille au collège, a aussi préféré comparer les prix. Il enchaine avec les enseignes pour trouver celles offrant les tarifs les plus abordables. Désormais, il ne va que dans les enseignes spécialisées qu’en dernier recours. Avec des ressources limitées, il ne peut se permettre des folies.
De son côté, Adrien Peyroles, à la tête du magasin spécialisé Bureau Vallée, observe une augmentation de 11,5 % des clients et un panier moyen d’environ 40 euros. Cela équivaut à une réduction de 5 % de la fin de juin 2023 et le 20 août 2023, en comparaison avec la même période de l’année 2022.
La seconde main : le réflexe anticrise
Dans ce contexte inflationniste, une autre tendance émerge : la montée en puissance de la seconde main en tant que stratégie anticrise. Armando Pastor, directeur marketing de la plateforme d’e-commerce Rakuten, remarque que de plus en plus de consommateurs se tournent vers les produits d’occasion à prix cassés. Cette nouvelle orientation se manifeste par une augmentation notable du volume d’articles scolaires de seconde main vendus par rapport à 2022. Les produits de papeterie enregistrent une hausse de 11 %, tandis que les équipements de bureau tels que les agrafeuses affichent une augmentation de 10 %.
Alors que les familles s’efforcent de composer avec les contraintes financières, elles trouvent dans l’occasion une opportunité de répondre à leurs besoins sans sacrifier la qualité ni l’efficacité.
Départements et municipalités au pied de guerre pour alléger le retour en classe
Certaines villes, dont Lille, Marseille et des communes d’Ile-de-France telles que Clichy-sous-Bois ou Vitry-sur-Seine, vont à proposer des kits de fournitures scolaires gratuits aux familles.
Pour réduire les dépenses, des achats groupés sont également mis en place par des départements et des organismes comme la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves (FCPE).
Le président de la FCPE, Grégoire Ensel, défend l’idée que chaque établissement devrait fournir aux élèves le matériel nécessaire, à l’instar des manuels scolaires et envisage un forfait étatique par élève. Malgré un projet de trousseau scolaire gratuit évoqué en 2022 par le gouvernement, aucune avancée concrète n’a été réalisée jusqu’à présent, surtout avec l’actuelle inflation de la rentrée.
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Avec ETX Daily Up
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