Il faut parfois bien plus que de la volonté et de la conviction pour devenir végétarien. Des fois, il faut avoir les bons gènes. Une étude suggère que certains corps peuvent se passer de viande, tandis que d’autres non. Dès lors, adopter ce régime en vaut-il la peine, surtout pour une femme enceinte ?
Devenir végétarien : pas aussi simple qu’on pourrait le croire
Chefs et scientifiques ont clairement déjà démontré avec succès la propension des légumes à remplacer la viande. Cependant, abandonner porcs et consorts pour devenir végétarien n’est pas aussi simple qu’il y paraît. Il ne suffit pas de dire non. En effet, ce régime ne convient pas à tout le monde. Selon une étude, des facteurs génétiques semblent jouer un rôle dans la capacité de certaines personnes à adopter une alimentation végétarienne.
Pour avancer de tels propos, cette étude de longue haleine a comparé les données génétiques de 5 324 individus ne consommant que des produits d’origine végétale, avec celles de 329 455 personnes « cobayes » ayant une alimentation incluant de la viande. Leurs habitudes alimentaires entre 2006 et 2019 ont été minutieusement analysées afin d’édifier une base de comparaison solide.
Végétarisme : les gènes l’emportent sur les convictions
Le schéma n’est pas nouveau. Un jour, on essaie de devenir végétarien, mais le lendemain même, on a une envie irrépressible de viandes. Quelques semaines après, on retente le coup, mais rien n’y fait. Or un tel échec ne traduit point un manque de discipline. C’est plutôt la faute à notre propre ADN.
Une récente étude menée par des chercheurs américains et britanniques confirme le rôle crucial des gènes dans l’adoption d’une alimentation à base de végétaux. Publiée dans la revue scientifique Plos One, cette découverte ouvre la voie à des recherches futures visant à mieux comprendre les mécanismes physiologiques sous-tendant le végétarisme.
Le Dr. Nabeel Yaseen, l’un des auteurs de l’étude et professeur émérite de pathologie à la Feinberg School of Medicine de l’Université Northwestern, a souligné que la génétique est souvent plus forte que les facteurs de motivation tels que les convictions religieuses et morales.
Quand le besoin métabolique de lipides empêche la transition végétarienne
Au cœur de cette étude, les chercheurs se sont intéressés au rôle des lipides dans le métabolisme des individus pour déterminer le lien entre végétarisme et génétique.
En fait, certains gènes sont associés au végétarisme. Et certains d’entre eux jouent un rôle crucial lors de la synthèse des lipides et dans le fonctionnement du cerveau. Comme l’explique un des chercheurs, les lipides complexes représentent un domaine où les produits d’origine végétale se distinguent de la viande. Il suggère le fait que la viande pourrait contenir des composants lipidiques vitaux à certaines personnes. Peut-être aussi que les personnes ayant des gènes favorisant le végétarisme ont la capacité de synthétiser ces matières grasses de manière endogène.
Mais, pour l’instant, rien n’est moins sûr. Il reste encore un long chemin à faire pour bien saisir complètement le fonctionnement du végétarisme.
Se passer de viande : un enjeu écologique
À l’échelle mondiale, notre alimentation représente une part conséquente des émissions de gaz à effet de serre, soit environ 27%. Or cette problématique environnementale ne va pas s’arranger prochainement, d’après l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE).
Selon un rapport relatif aux perspectives agricoles entre 2021 et 2030, l’OCDE prévoit une augmentation de la consommation de viande de 14 %. Cette tendance aura toutefois pour conséquence une expansion des zones agricoles de 4 %. Or, la production de viande, de produits laitiers et de cultures destinées à l’alimentation du bétail monopolise déjà 80 % des terres agricoles.
Ces prévisions soulignent l’urgence de repenser nos habitudes alimentaires pour atténuer l’impact environnemental croissant de notre alimentation. Et quoi de mieux pour cela que se passer de viande et devenir végétarien.
Préférence alimentaire et ADN : quel lien ?
Ce n’est pas la première fois qu’on émet une corrélation entre la génétique et les préférences alimentaires. Une étude antérieure, publiée dans la revue Nature, avait déjà fait la lumière sur la raison pour laquelle certaines personnes ressentaient une aversion pour la coriandre.
Dans cette recherche, deux gènes spécifiques avaient été identifiés, l’un étant associé à la perception des odeurs, tandis que l’autre était responsable de la connexion entre le goût et l’odorat.
Cette découverte mettait en évidence la manière dont la génétique peut influencer notre perception des saveurs et des odeurs. Cela contribue à expliquer les préférences alimentaires individuelles, un domaine fascinant de la recherche scientifique qui continue d’évoluer.
Régime « vert » pour femme enceinte : bonne ou mauvaise idée ?
Devenir végétarien ou suivre un tel régime pendant la grossesse peut être une option viable. Cependant, il nécessite une planification minutieuse pour s’assurer que la future mère et le bébé reçoivent tous les nutriments essentiels.
Un régime « vert » bien équilibré peut fournir les protéines, les vitamines, les minéraux et les acides gras nécessaires. Les sources végétales de protéines incluent les légumineuses, les noix, les graines, le tofu et les produits laitiers (pour les végétariens qui les consomment). Il sera nécessaire de surveiller attentivement l’apport en fer, en calcium, en vitamine B12 et en acides gras oméga-3, car ces éléments sont parfois moins abondants dans les régimes végétariens.
Dans l’idéal, on consultera un professionnel de la santé ou un nutritionniste pour élaborer un plan alimentaire adapté à la grossesse vu que chaque femme enceinte est unique.
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Avec ETX Daily Up
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