Déchets plastiques : à combien s’élève l’empreinte carbone de Barbie ? 

Une image illustrant la grande diversité des modèles de la poupée plastique de Mattel, invitant à se questionner sur l’empreinte carbone de Barbie.

Comme l’estime Greenly, l’empreinte carbone de Barbie s’élèverait à 39 000 tCO2 par an. Ce chiffre aberrant renvoie à la quantité de déchets en plastique et d’émissions de gaz à effet de serre généré par Mattel dans la fabrication de sa poupée … Ou plutôt de ses 60 millions d’exemplaires par an.  

Empreinte carbone de Barbie : Greenly sort ses chiffres 

Dernièrement, la plateforme Greenly s’est permis de calculer l’empreinte carbone de Barbie. Une décision motivée par le regain de popularité de l’iconique poupée Mattel avec le récent film de Greta Gerwig.  

L’application de calcul Greenly a établi son bilan en se basant sur une enquête américaine de 2022 qui se porte sur divers jouets pour enfants. Cela inclut la fameuse poupée, mais aussi trois modèles de Lego, un jeu Jenga, des peluches canines et un jeu Marble Frenzy. Cette sélection de jouets représentait les plus grosses ventes dans leurs domaines respectifs ou servait d’échantillon pour une catégorie plus vaste.  

D’après les résultats obtenus, la poupée Mattel de 180g génère 648 g de CO2e sur l’ensemble de son cycle de vie. À titre de comparaison, les Lego Cat Woman affichent 755g de CO2e, les peluches canines (avec ou sans piles), 622g CO2e et les Lego Star Wars 537 CO2e. 

Un lourd bilan pour cette poupée symbole de la culture pop 

Les chiffres de Greenly sur l’empreinte carbone de Barbie sont tout simplement sidérants. La plateforme a estimé qu’en vendant près de 60 millions de poupées par an, Mattel génère environ 39 000 tCO2e de gaz à effets de serre ou GES.  

Dans son rapport, elle souligne aussi que 92 % des fillettes américaines de 3 à 12 ans auraient en moyenne 12 poupées. Et depuis sa création en 1959, plus d’un milliard d’exemplaires de cette iconique blonde platine ont été vendus dans le monde.  

Mais encore, cette statistique ne tient pas compte de l’écosystème complet de produits dérivés de la franchise tels que les vêtements, les voitures, les vans, les avions, les maisons et autres jouets faits de plastique. Or ceux-ci alimentent également l’empreinte carbone de Barbie. 

Mattel veut verdir sa marque avec du plastique recyclé 

Cela fait maintenant quelques années que Mattel a fait part de ses objectifs environnementaux. Il souligne son engagement en faveur de la durabilité et son souhait de verdir ses jouets.  

En 2021, le célèbre fabricant de jouets et de jeux a marqué les esprits avec sa collection « Barbie aime l’océan ». Cette dernière se caractérise par ses poupées avec un corps en plastique recyclé. La marque a aussi fait fort en lançant la campagne « Mattel PlayBack » visant à recycler des jouets. Celle-ci fut lancée précisément dans 5 pays, à savoir l’Allemagne, le Canada, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni.  

Cependant, Greenly a tout simplement descendu en flamme ces efforts. Il souligne dans son rapport citoyen de 2021 que Mattel a émis 177 000 tCO2e en émissions directes ? Cette statistique exclut les émissions indirectes qui constituent 80 % des émissions de GES d’une entreprise. 

Film de Greta Gerwig : une satire féministe et une ode à la surconsommation ! 

Sorti en salle le 21 juillet 2023 aux États-Unis, le film de la poupée iconique de Mattel réalisé par Greta Gerwig avance un argument solide contre les injonctions genrées. Il cherche à renverser le patriarcat et les stéréotypes. Malgré cela, il demeure une invitation ouverte à la surconsommation. Qui plus est, dans l’univers en plastique de la poupée, le changement climatique est un sujet qui ne mérite pas d’être évoqué. C’est ce que reproche Alexis Normand, co-fondateur de Greenly, à ce blockbuster.  

Le groupe d’activistes « Barbie Liberation Organization » plussoie cet avis. Aux États-Unis, ceux-ci ont créé un canular impliquant la célèbre poupée. Une supercherie incluant même l’actrice Daryl Hannah et qui a même leurré les médias. Ils ont diffusé un faux communiqué prétendument de Mattel, annonçant qu’il arrêtera d’utiliser du plastique d’ici 2030. Dans leur fausse promotion, ils ont même parlé de lancer l’EcoWarrior, une poupée écologique faite de matériaux biodégradables de champignon ou de chanvre.   

Une vague de marketing rose : décryptage ! 

Clairement, la popularité du film de Greta Gerwig n’arrange en rien l’empreinte carbone de Barbie. On se demande alors si ce long-métrage était plus un film féministe ou une promotion publicitaire. Surtout au vu de l’énorme campagne de marketing rose qui accompagne sa sortie.  

Marques & Films a piloté la stratégie de communication du film. Avec un budget de plus de 100 millions de dollars; il s’est efforcé d’en augmenter les ventes et la notoriété. Des partenariats étendus (avec Airbnb, Crocs et Xbox, des influenceurs comme Lena Situations) contribuent à la domination de Barbie sur les médias sociaux. Sur TikTok, diverses tendances et hashtags, tels que #BarbieFoot et #BarbieShake, ont émergé. Une campagne Snapchat offrent une expérience immersive avec la lense AR Barbie Wardrobe. 

La question se pose : est-ce un moyen de faire la promotion du blockbuster ou de booster les ventes de la poupée Mattel en berne depuis quelques années ? Un peu des deux assurément…  

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Avec ETX Daily Up 

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