Alcool pendant la grossesse : on est loin d’en saisir les risques réels 

Une future maman refusant un verre de vin, consciente des risques de l’alcool pendant la grossesse.

Boire de l’alcool pendant la grossesse est une chose à ne pas faire compte tenu des disques pour le bébé in utero. Les Français le savent. Par contre, ils ont une perception moins claire sur la quantité. Du moins, c’est ce que révèle une étude. Pour éviter tout impair, une sensibilisation s’impose.  

Alcool pendant la grossesse : les Français ignorent les seuils dangeureux 

Selon une étude récente de la Santé publique France, la sensibilisation des Français aux dangers de la consommation d’alcool pendant la grossesse s’améliore. En revanche, des lacunes persistent concernant la perception des seuils de consommation à risque.  

Menée pendant 16 ans (2004 à 2020), cette recherche met en évidence la nécessité de poursuivre les efforts de sensibilisation de la population en Hexagone. Alors que l’information sur les risques liés à l’alcool pendant la grossesse s’est renforcée, il est crucial d’instaurer davantage de campagnes pour éclairer les Français sur les niveaux de consommation présentant une source indubitable de danger pour la santé maternelle et fœtale. Les gens doivent comprendre les risques : fausses couches, hypertension chez la femme, malformation du bébé in utero, syndrome de l’alcoolisation fœtale, etc.  

Vins et spiritueux : des risques avérés pour le bébé in utero 

L’Agence met en garde contre la consommation d’alcool pendant la grossesse. Dans un « bulletin épidémiologique hebdomadaire », il en étaye les dangers. En effet, en consommer comporte des risques significatifs pour le développement du fœtus, perturbant ainsi sa croissance prénatale. L’alcool pendant la grossesse peut induire des malformations, notamment au niveau cérébral du bébé in utero. Il peut engendrer diverses complications telles qu’un retard de croissance, des dysmorphies faciales, des anomalies physiques et des atteintes neurologiques. On regroupe ces problèmes de santé sous le terme de Troubles du Spectre de l’Alcoolisation Fœtale (TSAF).  

En grandissant, les enfants touchés par un TSAF peuvent rencontrer des soucis d’apprentissage, des troubles de l’attention et du comportement. Cela pourrait favoriser l’échec scolaire et des difficultés d’intégration sociale. C’est essentiellement un handicap invisible. Par mesure de précaution, il vaut mieux s’abstenir de toute consommation d’alcool pendant la grossesse et l’allaitement. 

Une perception de la quantité à risque largement mésestimée 

Selon les résultats de l’étude, la recommandation du « zéro alcool pendant la grossesse » s’ancre progressivement dans l’opinion publique. 91 % des répondants à l’enquête affirment en avoir eu vent en 2020. Cela marque une hausse de 10 points entre 2004 et 2020 selon Santé publique France. Cette évolution est attribuée aux campagnes de sensibilisation menées.  

Près de la moitié (46 %) des enquêtés estiment qu’un risque existe dès le premier verre, soit une augmentation de 24 points. Parallèlement, la perception de l’innocuité d’un verre pour des occasions spéciales a été réduite de moitié entre 2004 et 2020. Elle est passée de 48 % à 25 %.  

Ces constats reflètent l’impact positif des récentes communications, mais mettent en évidence un écart entre la connaissance du message « zéro alcool pendant la grossesse » et la perception des niveaux de risque associés à de faibles quantités. 

Des idées erronées sur l’ivresse, la bière et le vin 

En dépit de ces progrès, certaines croyances erronées perdurent, bien que leur prévalence ait chuté d’au moins 10 points depuis 2004.  

Santé publique France constate qu’une personne sur dix persiste à ne pas voir l’ivresse comme un risque (deux sur dix en 2004). Environ 20 % de la population pensent que la bière stimule l’allaitement et que boire occasionnellement un verre de vin est acceptable pour les futures mamans.  

Or jusqu’à présent, aucune recherche scientifique n’a pu déterminer la quantité qui ne présenterait aucun risque pour le fœtus.  

Par conséquent, le Haut Conseil de la santé publique recommande de s’abstenir de toute consommation d’alcool pendant la grossesse, l’allaitement, et même dès qu’il y a un projet de fonder une famille. 

Des campagnes de sensibilisation déjà mises en place par l’agence sanitaire 

En France, l’agence sanitaire s’efforce de maintenir une sensibilisation et une communication étendue sur la prévention de la consommation d’alcool pendant la grossesse.  

Parmi les mesures déjà mises en place, on dénote la campagne « zéro alcool pendant la grossesse » de 2023. Celle-ci se concentre sur l’importance du soutien de l’entourage pour la femme enceinte. Elle repose sur des spots vidéo, des outils de prévention pour les professionnels de santé, des actions de sensibilisation sur le terrain et un webinaire.  

En outre, il faut aussi sensibiliser les professionnels de santé par le biais de ressources telles qu’un site web dédié, des formations, des ateliers, des tutoriels en ligne et des webinaires thématiques. De plus, le RPNA leur propose des outils pratiques, une exposition itinérante et l’expérimentation du parcours COCON pour les nouveau-nés vulnérables.  

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Avec ETX Daily Up 

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