D’après une étude de l’Insee reposant sur des examens Pisa, le mois de naissance des élèves influence leur réussite scolaire en France. L’âge d’entrée à l’école pourrait leur être plus ou moins désavantageux. Ceux nés en début d’année afficheraient de meilleurs résultats dans de nombreuses matières.
Mois de naissance des élèves : détermine leurs résultats scolaires, selon l’Insee
Selon une étude de l’Insee publiée le jour de la rentrée scolaire en France, le mois de naissance des élèves aurait un impact significatif sur leurs performances académiques. Ceux nés en début d’année bénéficieraient d’un avantage notable sur leurs camarades nés en fin d’année.
En effet, être plus âgé à son entrée à l’école semble conférer un avantage substantiel en termes de développement cognitif et de maturité. Cela se traduit notamment par de meilleures performances dans des matières fondamentales telles que la lecture, les mathématiques et les sciences. En témoignent les résultats de trois vagues d’examens Pisa, menées auprès d’élèves âgés de 15 ans dans 15 pays.
Ces observations mettent en lumière l’impact de la date d’anniversaire des enfants dans les dynamiques d’apprentissage. Dans la foulée, elles posent des questions sur l’équité du système éducatif face aux différences d’âge des jeunes apprenants.
France : une réussite scolaire qui dépend plus du milieu social que de la date d’anniversaire
Bien que l’influence du mois de naissance des élèves sur leur réussite scolaire soit commune à tous les pays, elle reste variable selon les contrées. En France surtout, cet impact reste relativement moins marqué, à comparer avec d’autres nations.
Qui plus est, cet effet demeure nettement significatif par rapport à l’impact du milieu social d’origine sur les performances et les notes à l’école. En 2022, en mathématiques, les 25 % des jeunes français scolarisés les plus favorisés ont obtenu un score moyen supérieur de 112,5 points par rapport aux 25 % des enfants les moins favorisés. On part ici sur une base de score moyen de 474 pour l’ensemble.
Ces données illustrent l’inégalité persistante liée au contexte socio-économique, un déterminant bien plus puissant que la date d’anniversaire des enfants, dans les résultats à l’école.
Des conclusions basées sur des tests Pisa basés sur l’âge lors de la scolarisation en CP
Entre 2015 et 2022, l’Insee a analysé les données de tests Pisa tenant compte de l’âge des jeunes participants lors de leur entrée en CP et non, suivant leur niveau scolaire au moment de l’évaluation.
Cette approche a permis de mesurer plus précisément l’impact de l’âge relatif sur les performances scolaires. En effet, selon le mois de naissance des élèves, ils peuvent avoir jusqu’à près d’un an d’écart au moment de leur entrée en CP. Or, cela a le don d’influencer leur développement cognitif et leur maturité.
Cette différence temporelle, souvent sous-estimée, joue un rôle clé dans la réussite des premières années d’école. Éventuellement, cela peut même créer un décalage qui peut perdurer au fil du parcours scolaire, notamment dans des matières clés comme les mathématiques.
Aînés et cadets : des différences de compétences notables dans des matières clés
Le fait d’être plus âgé d’un an lors de l’entrée en CP confère un avantage mesurable aux enfants scolarisés français. Cela augmente significativement leurs performances aux tests Pisa basés sur des matières fondamentales.
En mathématiques, cet écart se traduit par une hausse moyenne de 18,2 points, en sciences de 18,4 points et en lecture de 20,6 points. Ces différences sont comparables à l’amélioration observée après une année complète d’études.
Dès lors, cela illustre l’impact notable du mois de naissance des élèves au moment de la scolarisation. Cette avance en maturité cognitive et émotionnelle permet aux jeunes plus âgés de mieux appréhender les concepts scolaires, renforçant ainsi leurs compétences.
Entrée à l’école : les plus âgés davantage susceptibles d’être vus comme de « bon élève »
L’Insee attribue cette différence de performances aux « effets cumulatifs ». Effectivement, un élève plus âgé à son entrée à l’école primaire bénéficie généralement de facilités au début. Cela renforce alors ses chances d’être perçu comme un bon élément.
Ce statut favorable s’accompagne d’une dynamique positive qui stimule sa motivation, son engagement et ses apprentissages futurs. Progressivement, cette avance se consolide, amplifiant l’écart avec ses camarades plus jeunes.
Bien qu’admirable, cette situation soulève des interrogations sur la capacité du système éducatif à gérer l’hétérogénéité des enfants scolarisés. C’est particulièrement valable en termes d’âge et de maturité.
En outre, l’étude dégage également un écart significatif en matière de redoublement. Les élèves plus jeunes sont davantage susceptibles de redoubler, ce qui aggrave d’autant plus les disparités scolaires.
Un risque de harcèlement plus important chez les plus jeunes scolarisés
De même, les données issues des enquêtes Pisa révèlent que les enfants nés en fin d’année déclarent plus souvent avoir été victimes de harcèlement scolaire. Certes, l’étude ne fournit pas d’explication définitive, elle émet l’hypothèse que ceux-ci pourraient présenter des caractéristiques physiques ou sociales spécifiques. Des traits comme une plus grande timidité, une moindre assurance ou un développement physique moins avancé par rapport à leurs camarades plus « vieux ». Cela les rendrait plus vulnérables aux comportements hostiles et aux brimades.
Cette hypothèse suggère que l’influence du mois de naissance des élèves ne se limite pas aux performances académiques, mais impacte aussi la dynamique sociale et émotionnelle à l’école. Cela exacerbe les risques de harcèlement et d’exclusion au sein des groupes scolaires.
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Avec ETX Daily Up
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