Un sommet inédit pour en finir avec les modes de cuisson délétère 

Une femme africaine dans sa hutte usant de modes de cuisson délétère.

De fait, les modes de cuisson délétère nuisent à la santé infantile. Ils représentent même une source de décès prématuré. Or, des pays continuent de s’en servir. Pour éviter que ces polluants n’accentuent le réchauffement climatique et ne tuent davantage, un sommet fut organisé pour en finir avec ce fléau.  

Modes de cuisson délétère : un tiers de la population mondiale s’en sert encore 

Savez-vous qu’il y a près de 2,3 milliards de personnes qui utilisent encore des modes de cuisson délétère ? Aujourd’hui, un tiers de la population mondiale utilise des foyers ouverts ou des poêles rudimentaires alimentés au bois, charbon de bois, charbon, kérosène, déchets agricoles, bouses ou autres combustibles. C’est ce que nous rapporte un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), de la Banque africaine de développement (BAD) et de l’ONU. Ce document, publié l’an dernier en 2023, avait lancé l’alerte sur cette situation critique. 

En effet, ces systèmes archaïques ont des impacts immenses et inimaginables contrairement au gaz ou à l’électricité. Cette pratique revêt même un enjeu sanitaire, social et climatique majeur… Une préoccupation autour de laquelle plusieurs pays débattront lors d’un sommet inédit organisé le 14 mai 2024 à Paris.  

Un sommet inédit à l’Unesco pour en finir avec ces équipements de cuisine archaïques 

Le mardi 14 mai 2024 donc, l’Unesco a accueilli 800 représentants de 50 pays pour un sommet inédit. Il s’agit d’une réunion initiée par l’AIE, la BAD et les dirigeants tanzanien et norvégien. 

L’objectif principal de cette rencontre est centré sur l’Afrique. Le but est notamment d’obtenir des engagements financiers et des projets concrets.  

Laura Cozzi de l’AIE affirme avec conviction que cette rencontre vise à changer de cap dans la gestion des modes de cuisson délétère, un sujet transversal aux multiples enjeux. Elle promet une mobilisation effective et espère des annonces financières significatives.  

Des systèmes rudimentaires, sources de polluants atmosphériques 

De manière générale, ces modes de cuisson délétère reposent sur la combustion de combustibles comme le bois, le charbon ou le kérosène. Or, cela engendre une pollution atmosphérique sévère, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des habitations.  

Les polluants et les particules fines émises lors de ce processus pénètrent profondément dans les poumons, déclenchant une myriade de problèmes respiratoires et cardiovasculaires. Mais encore, une exposition prolongée augmente le risque de maladies graves, allant des affections respiratoires chroniques aux cancers et aux accidents vasculaires cérébraux (AVC).  

Les populations les plus vulnérables, comme les enfants et les personnes âgées, en subissent les conséquences de plein fouet.  

Combustion de combustibles : au moins 3 millions de décès prématuré chaque année 

Les émanations de la combustion des combustibles traditionnels sont à l’origine de 3,7 millions de décès prématurés chaque année. Cela en fait alors la troisième cause de mortalité dans le monde et la deuxième en Afrique.  

Chez les jeunes enfants en particulier, cette pollution représente une cause majeure de pneumonie, une maladie potentiellement mortelle qui affecte gravement les voies respiratoires.  

D’un point de vue environnemental, cette réalité est alarmante. Elle met en lumière l’impact dévastateur des modes de cuisson délétère sur la santé.  

Chercher du bois, tolérer la fumée des foyers : un réel danger pour la santé infantile 

Les femmes et les enfants demeurent les premières victimes de la pollution générée par les modes de cuisson délétère. En effet, les jeunes s’avèrent particulièrement vulnérables, et ce, pour diverses raisons.  

D’une part, ils passent des heures chaque jour à rechercher des combustibles, une tâche souvent ardue et dangereuse. Ces heures passées à collecter du bois ou du charbon sont autant de temps non consacré à l’éducation, les privant ainsi de précieuses opportunités d’apprentissage à l’école. D’autre part, l’exposition prolongée à la fumée des foyers ouverts compromet la santé infantile déjà fragile. Chez les enfants, cela se traduit souvent par une augmentation des maladies respiratoires, des infections pulmonaires et des retards de croissance.  

Pollution domestique : un fléau écologique exacerbant le réchauffement climatique 

En plus des problèmes de santé, la combustion de combustibles traditionnels entraîne des émissions de méthane. Ces émanations résultent généralement d’une combustion inefficace, aggravant ainsi le problème du réchauffement climatique. De plus, la déforestation massive causée par la recherche de ces combustibles aggrave davantage cette problématique écologique.  

Selon l’AIE, une transition vers des équipements de cuisine « propres » d’ici à 2030 permettrait d’économiser jusqu’à 1,5 milliard de tonnes de gaz à effet de serre par an. C’est l’équivalent des émissions annuelles de l’aviation et du transport maritime qui représentent environ 50 milliards de tonnes. 

Cuisiner au charbon : une pratique toujours aussi répandue en Afrique 

Dans les grands pays d’Asie, des avancées significatives ont été accomplies depuis 2010. Effectivement, un milliard de personnes sont équipées de dispositifs de cuisine moins nocifs, fonctionnant au solaire, au biogaz ou même au gaz de pétrole liquéfié.  

Cependant, en Afrique subsaharienne, quatre ménages sur cinq n’ont pas bénéficié de telles améliorations. Malgré quelques progrès observés au Kenya, au Ghana, en Tanzanie, la croissance démographique dépasse largement les avancées pour en finir avec les modes de cuisson délétère sur ce continent. Daniel Wetzel, expert à l’AIE, met en garde contre cette tendance. Il affirme qu’il faut intensifier les efforts pour que tous profitent de foyers plus sûrs et durables. 

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Avec ETX Daily Up 

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