On connaissait déjà les effets néfastes de la pollution de l’air sur notre organisme. Elle favorise les maladies cardiovasculaires. Mais ce que peu savent, c’est qu’une exposition prénatale, c’est-à-dire pendant la grossesse, impacte la santé mentale de l’enfant à naitre. Elle crée stress et dépression.
Pollution de l’air : attention aux répercussions sur le bien-être psychologique !
Cela ne date pas d’hier ! L’impact de la pollution de l’air sur la santé mentale a toujours suscité des débats auprès de la communauté scientifique. Pour cause, ses répercussions sur le bien-être psychologique, allant du stress à la dépression, demeure un domaine d’étude qu’il convient d’approfondir.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), en 2019, près de toute la population mondiale (99 %) vivait dans des zones où les niveaux de polluants atmosphériques dépassaient les seuils recommandés. Le dernier rapport de IQAir met en lumière les cinq pays les plus touchés en 2023, parmi lesquels le Bangladesh, le Pakistan et l’Inde. Notamment, la moyenne annuelle à Paris dépasse de deux fois le seuil fixé par l’OMS. Cela illustre l’ampleur du défi à relever en matière de qualité de l’air, mais surtout des risques encourus sur la santé.
Exposition prénatale aux polluants atmosphériques : quels risques pour l’enfant à naitre ?
Les récentes recherches menées par des chercheurs de l’université de Bristol, au Royaume-Uni, suscitent de sérieuses préoccupations. En effet, elles ont mis en lumière les effets d’une exposition prénatale à la pollution atmosphérique sur la santé mentale des bébés in-utéro. Elles suggèrent que ces derniers présentent davantage de risque de contracter des troubles mentaux une fois à l’adolescence.
Certes, les résultats ne prouvent pas qu’il y ait bel et bien un lien entre la pollution de l’air et l’état psychologique des bébés à naitre. Cependant, la Dr Joanne Newbury, principale auteure de l’étude, souligne que des recherches récentes ont mis en évidence les effets positifs sur la santé mentale des zones à faibles émissions.
Une étude pour évaluer l’impact de l’atmosphère polluée sur la santé mentale
Les recherches menées visaient à évaluer l’impact à long terme de l’exposition à la pollution de l’air et sonore sur trois troubles de santé mentale : expériences psychotiques, dépression et anxiété. Elles se concentraient sur trois périodes cruciales : grossesse, petite enfance, adolescence. Elles ont analysé les données de 9 065 participants de l’étude Avon Longitudinal Study of Parents and Children. Cette dernière, initiée dans les années 1990, a inclus plus de 14 000 femmes enceintes.
Comme résultats, on a vu que l’exposition à des sons nocifs durant l’enfance et l’adolescence a favorisé des symptômes d’anxiété. En revanche, l’exposition à la pollution de l’air s’associe davantage à un risque accru d’expériences psychotiques et de dépression. La Dr Joanne Newbury souligne que ces résultats viennent corroborer une tendance mondiale où près des deux tiers des troubles psychiatriques émergent avant l’âge de 25 ans.
Inhalation de particules fines pendant la grossesse et l’enfance : des effets différés
Les résultats de ces travaux sont publiés dans JAMA Network Open. Ils décortiquent les liens entre l’exposition aux particules fines et les troubles mentaux.
Une augmentation de 0,72 microgramme par mètre cube de particules fines pendant la grossesse et l’enfance générait respectivement une hausse de 11 % et de 9 % du risque d’expériences psychotiques une fois à l’adolescence ou à l’âge adulte.
Plus particulièrement, une exposition similaire durant la grossesse génère 10 % de chance de développer une dépression.
Ces associations demeuraient tout aussi importantes même après considération d’autres facteurs de risque, tels que les antécédents psychiatriques familiaux. Ces conclusions soulignent ainsi l’impact préoccupant de la pollution de l’air sur la santé mentale dès les premiers stades de la vie.
Populations les plus exposées : des épisodes de stress et de maladies cardiovasculaires
Une étude récente de l’European Society of Cardiology, publiée en avril 2024, mettait en lumière un risque important d’accès de stress et de dépression chez les personnes fortement exposées à la pollution de l’air.
Or, cette surexposition multiplie le risque de décès par maladies cardiovasculaires.
Le Dr Shady Abohashem, l’un des chercheurs de l’étude, exprime son inquiétude face à cette double menace induite par les polluants atmosphériques. Ils ne se contentent pas de dégrader significativement la santé mentale. Ils exacerbent également les chances de décès déclenchés par des troubles cardiaques découlant d’une détérioration de la santé mentale.
Mettre en place des mesures limitant toute surexposition chez les plus vulnérables
Sans conteste, la pollution de l’air est devenue le pain quotidien de pléthores de gens. Il n’est donc guère étonnant que les problèmes de santé mentale embrassent une augmentation de cas à grande échelle.
Face à cette réalité, le Dr Shady Abohashem tire la sonnette d’alarme. Étant donné que la pollution de l’air est évitable, des mesures telles que la multiplication des zones à faibles émissions pourraient entre autres aider à améliorer la santé mentale.
Il faudra aussi penser à effectuer des interventions limitées aux groupes vulnérables, comme les femmes enceintes et les enfants. Le but serait de réduire significativement et rapidement leur exposition aux polluants nocifs.
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Avec ETX Daily Up
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