Santé mentale des femmes, une priorité considérée « secondaire » 

Une rousse ayant les larmes aux yeux, montrant l’urgence d’une réforme sur l’importance accordée à la santé mentale des femmes.

Bien souvent, la santé mentale des femmes est reléguée à une priorité secondaire selon un rapport de la Délégation aux droits des femmes de l’Assemblée. Or cette minimisation a d’importants impacts sur la psychologie féminine, surtout durant la maternité. Pour y remédier, des mesures sont à prendre.  

Minimisation de la santé mentale des femmes : un phénomène généralisé 

Selon un rapport de la Délégation aux droits des femmes de l’Assemblée qui fait 125 pages, la santé mentale des femmes représente une priorité secondaire par rapport à leur état physique.  

Cette forme de minimisation est d’une part expliquée par un modèle médical centré sur les hommes. On doit aussi cela à une méconnaissance générale de cette problématique féminine. Cela s’étend même jusque dans le milieu médical. C’est ce que nous rapportent les députées Pascale Martin (LFI) et Anne-Cécile Violland (Horizons).  

En dépit de cette triste réalité, les problèmes de santé mentale des femmes engagent la première source de dépenses de l’assurance maladie, avec un montant annuel de 23,4 milliards d’euros. Au vu de ces chiffres, il est plus que normal qu’ils doivent être considérés comme un enjeu sanitaire majeur d’ordre public et un défi sociétal global à solutionner. 

Psychologie féminine négligée : la sensibilisation comme principale solution 

Afin de donner plus de considération à la psychologie féminine, le rapport propose 24 recommandations. Il appelle dans la foulée à mettre en place des politiques volontaristes.  

Pour améliorer la santé mentale des femmes, il suggère l’instauration de campagne nationale remboursant les consultations psychologiques jaugeant le risque de souffrance psychique et morale en lien avec les moments clés de leur vie. Il propose aussi de donner priorité à la lutte contre la dépression postpartum. 

D’autres pistes d’améliorations incluent une réforme de l’éducation sexuelle à l’école. Le but serait d’aller au-delà de simples questions d’anatomie et de la contraception. On cherche également à sensibiliser sur un meilleur accompagnement psychiatrique de la gent féminine en situation de précarité sociale et à renforcer les mesures antitabac et antialcoolisme chez celles-ci.  

Essais cliniques : la prise en compte des populations féminines comme idée de mesures 

Le rapport présente d’autres recommandations notables, à savoir l’introduction d’une perspective sexuée pour les essais cliniques médicamenteux. L’idée est d’appliquer cela tant chez l’animal que chez l’humain. Il suggère aussi une exigence de transparence concernant l’inclusion de la gent féminine dans les essais cliniques et la mention des effets secondaires potentiels spécifiques aux sexes.  

Les auteurs soulignent l’importance d’une approche équitable et éclairée en matière de recherche médicale, afin de mieux comprendre les réponses physiologiques et les réactions aux traitements chez les deux sexes. En l’occurrence, ces mesures visent à améliorer la prise en compte des différences sexuées dans le domaine de la santé et de la pharmacologie. 

Cycle de la vie humaine : certaines périodes ont plus d’impacts  

Le texte souligne que certaines étapes de la vie entrainent des changements significatifs sur la santé mentale des femmes.  

Par exemple, l’adolescence constitue une période délicate qui peut générer un malêtre ou une souffrance psychologique chez les jeunes filles. À côté, la maternité nécessite un soutien psychologique souvent insuffisant malgré les bouleversements qu’elle apporte. La ménopause, quant à elle, reste généralement un « sujet tabou » dont les impacts sur la santé mentale des femmes sont bien trop souvent pris à la légère.  

Ces réalités doivent être prises en compte et traitées de manière adéquate. Il faut accorder une attention particulière aux besoins émotionnels et psychologiques des concernées à ces différentes étapes de leur vie. 

Maternité : une étape plus houleuse que d’autres ?  

Par rapport à l’adolescence et la ménopause, la maternité peut dégrader davantage la santé mentale des femmes en raison de multiples facteurs.  

La transition vers la maternité implique des changements physiologiques et hormonaux importants, ainsi que des défis émotionnels et psychologiques liés aux responsabilités parentales et à l’adaptation à un nouveau rôle. Les pressions sociales, les attentes familiales et professionnelles peuvent également être accablantes, engendrant du stress et de l’anxiété. De plus, le manque de soutien adéquat et de ressources pour faire face aux difficultés parentales peut entraîner une détérioration de la santé mentale des femmes ou plutôt des mères.  

Ces facteurs combinés peuvent faire de la maternité une période particulièrement délicate pour ces dernières. 

Bienêtre émotionnel de la femme : dévalorisé par les injonctions de genre ?  

Les normes et les attentes sociales liées au genre peuvent exercer une pression sur la gent féminine. Elles leur demandent de se conformer à des rôles spécifiques et à des comportements stéréotypés. Cela peut entraîner un sentiment de frustration, de déséquilibre et de manque d’accomplissement personnel.  

Elles peuvent vite se sentir obligées de prioriser certains aspects de leur vie au détriment de leur bienêtre émotionnel. Les stéréotypes liés au genre entrainent une moindre reconnaissance des problèmes de santé mentale des femmes, les minimisant parfois à des réactions normales.  

Pour promouvoir leur confort psychologique, il faut remettre en question ces injonctions de genre. On pensera aussi à favoriser des approches inclusives et bienveillantes envers chacun. 

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Avec ETX Daily Up 

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