Qui l’eût cru ? Avoir des frères et sœurs mine le moral des adolescents 

Avoir des frères et sœurs nuit au bien-être des adolescents, une situation que vivront ces enfants se préparant à aller à l’école avec leurs parents.

Dans une vaste étude menée en Chine et aux États-Unis, il a été démontré qu’avoir des frères et sœurs minait le bien-être des adolescents. Être enfant unique serait plus bénéfique à leur santé mentale vu que dans une famille nombreuse, les avantages et les ressources parents sont « dilués ». Explications. 

Avoir des frères et sœurs : une situation où les ados désenchantent très vite 

Une toute nouvelle étude de l’université d’État de l’Ohio aux États-Unis a exploré l’impact du fait d’avoir des frères et sœurs sur la santé mentale des adolescents.  

Si l’idée d’avoir un compagnon de jeu et de vie semble séduisante en abord, les résultats de cette analyse révèlent de surprenantes nuances. Ils suggèrent notamment que partager ses parents avec sa fratrie peut affecter le bien-être psychologique des jeunes adolescents.  

Au-delà des joies partagées de ne plus être « seul », les relations fraternelles peuvent également représenter une source de tensions et de rivalité. Cela contribue à créer des fluctuations émotionnelles, surtout chez les « ados » en quête de leur identité.  

Une étude qui s’intéresse au bien-être des adolescents en Chine et aux États-Unis 

Publiées dans le Journal of Family Issues, ces recherches ont été instiguées en Chine et aux États-Unis. Celle-ci analyse notamment comment le fait d’avoir des frères et sœurs impacte le bien-être des adolescents. Pour être plus précis, elle s’est penchée sur l’influence du nombre des cadets et cadettes sur leur santé mentale. 

Pour ce faire, les chercheurs ont examiné la situation de plus de 9 400 adolescents chinois et plus de 9 100 Américains de huitième année, soit environ 14 ans. Les résultats montrent que les jeunes Chinois ont en moyenne 0,89 frère ou sœur, tandis que les Américains en ont 1,6 en moyenne. 

Mais encore, plus d’un tiers des participants chinois sont enfants uniques, alors qu’au pays de l’oncle Sam, seulement 12,6 % le sont. Cela reflète entre autres les résultats de la politique de l’enfant unique en Chine. Les différences culturelles et politiques semblent influencer différemment la dynamique familiale et la santé mentale des adolescents suivant les pays. 

Chinois ou Américains, des jeunes plus épanouis en tant qu’enfant unique 

Contre toute attente, les conclusions de l’étude révèlent qu’être enfant unique rendant les adolescents plus heureux.  

Contrairement à ce que l’on aurait pu croire, les enfants uniques chinois présentent une meilleure santé mentale. Cela dit, ces résultats s’alignent étrangement avec ceux des États-Unis, où les adolescents sans fratrie ou avec un seul frère ou sœur ont une santé mentale similaire. Cependant, la dynamique change avec l’élargissement de la fratrie, montrant une réduction du bien-être psychologique de ces jeunes.  

L’étude souligne aussi qu’avoir des frères et sœurs ou des demi-frères et demi-sœurs en nombre mine la santé mentale des jeunes Américains.  

Famille nombreuse : un impact négatif sur la santé mentale des grands plutôt inattendu 

Doug Downey, professeur de sociologie à l’université d’État de l’Ohio et principal auteur de l’étude, souligne l’imprévisibilité des résultats.  

Contrairement à certaines études antérieures mettant l’accent sur les effets positifs de la famille nombreuse, les conclusions de son analyse étaient inattendues.  

Downey explique que la constatation générale de la détérioration de la santé mentale des adolescents avec l’élargissement de la fratrie est frappante. Cela l’est d’autant plus que cette tendance a été observée à la fois en Chine et aux États-Unis.  

Dès lors, ces résultats invitent à une remise en question des préjugés antérieurs sur les avantages ou les inconvénients des relations fraternelles. Ils rappellent l’importance de comprendre l’impact de la complexité des facteurs culturels et familiaux sur le bien-être des adolescents. 

Dilution des ressources parents : principale cause à ce mal-être fraternel 

L’étude menée aux États-Unis révèle également qu’avoir des frères et sœurs plus âgés a un impact négatif plus important sur le bien-être des adolescents. Cela prévaut aussi quand la fratrie a un écart d’âge rapproché. En effet, les effets s’avèrent plus marqués chez les enfants nés à moins d’un an d’intervalle.  

Ces observations semblent avoir un lien avec une « dilution des ressources parentales » au sein des familles nombreuses. Doug Downey explique qu’un enfant unique a le privilège de bénéficier de l’ensemble des ressources parents. Plus un enfant a de fratrie, moins il bénéficiera de ce privilège vu qu’il devra se les partager avec ses pairs.  

Pour accéder à ces ressources parentales, une compétition se crée. Or cela dégrade la santé mentale des adolescents.  

Des avantages et des privilèges différents selon le statut socio-économique 

En contraste, l’étude suggère une possibilité alternative selon l’explication de la sélectivité. Celle-ci renvoie au fait que les familles avec beaucoup ou peu d’enfants ont une dynamique différente de diverses manières, impactant la santé mentale des enfants et les avantages qu’ils reçoivent.  

Les dissemblances entre la Chine et les États-Unis semblent donner raison à cette théorie. En effet, on observe une meilleure santé mentale observée chez les enfants des familles socio-économiquement favorisées dans chaque pays, indépendamment de leur taille. 

Les chercheurs soulignent toutefois ne pas avoir pris en compte la qualité des relations fraternelles dans l’étude. Or il peut s’agir d’un aspect qui pourrait transformer cet impact négatif en effet positif. De ce fait, ce facteur devrait être considéré dans des recherches futures pour une compréhension plus approfondie de l’influence fraternelle sur la santé mentale des jeunes. 

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Avec ETX Daily Up 

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