En 2024, la mortalité infantile France progresse à 4,1‰. Depuis 2011, cette tendance soulève des questions de santé publique liées aux inégalités sociales, aux accouchements multiples et aux facteurs maternels, plaçant la France au-dessus de la moyenne européenne.
La mortalité infantile en France est en hausse continue depuis 2011
En 2024, la mortalité infantile en France s’élève à 4,1 ‰, soit 2 700 nourrissons décédés avant leur premier anniversaire. Ce chiffre, en progression depuis 2011 (où le taux était de 3,5 ‰), révèle une tendance préoccupante. Cette hausse est principalement due à l’augmentation des décès durant la période néonatale précoce, c’est-à-dire entre 1 et 27 jours après la naissance. Le jour de la naissance et la période post-néonatale (de 28 jours à un an) restent stables. Fait marquant : depuis 2015, la France dépasse la moyenne de l’Union européenne, alors que de nombreux pays membres enregistrent une baisse continue. Cette situation souligne la nécessité d’un plan national pour enrayer cette progression.
Les inégalités sociales : un influenceur déterminant de la chance de survie des nourrissons
La mortalité infantile en France est fortement influencée par les conditions socio-économiques. Les enfants nés de mères très jeunes, très âgées, ou appartenant à des catégories sociales précaires (employées, ouvrières, femmes inactives) sont davantage exposés. L’accès limité à un suivi médical de qualité, des conditions de vie difficiles ou encore des situations de stress chronique pèsent lourdement sur les chances de survie des nourrissons. Ces inégalités sociales reflètent une fracture profonde en matière de santé publique. L’amélioration de la prévention et de l’accompagnement médical, notamment pour les familles les plus vulnérables, est un levier essentiel pour faire reculer ces chiffres alarmants.
Garçons et accouchements multiples : des profils à risque selon les données collectées
Les données révèlent que les garçons présentent un taux de mortalité infantile en France plus élevé que les filles. Entre 2004 et 2022, le taux moyen de décès avant un an chez les garçons était de 4,1 ‰ contre 3,4 ‰ chez les filles, soit une surmortalité de 21 %. Ce différentiel s’explique en partie par une plus grande vulnérabilité aux infections, un système immunitaire moins mature et une sensibilité accrue aux complications génétiques. Par ailleurs, les enfants issus d’accouchements multiples (jumeaux, triplés…) sont cinq fois plus exposés au risque de décès précoce. La prématurité fréquente dans ces cas, ainsi que les complications liées à un faible poids de naissance, en sont les causes principales
Progrès médicaux, facteurs maternels et santé: leur influence sur les statistiques
Les progrès de la médecine ont permis de sauver des nourrissons extrêmement fragiles, qui, il y a quelques décennies, auraient été comptabilisés comme mort-nés. Si cela constitue une avancée indéniable, cela a aussi pour effet d’augmenter artificiellement les statistiques de mortalité infantile en France. Entre 2012 et 2023, le taux de mortinatalité a légèrement baissé, mais les décès précoces, dans les toutes premières heures ou jours de vie, sont désormais enregistrés comme décès infantiles. Cette subtilité statistique n’est pas sans conséquence sur l’analyse des tendances. Elle souligne l’importance d’une lecture critique des chiffres, et la nécessité de les croiser avec d’autres indicateurs de santé néonatale.
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Source: https://www.insee.fr/fr/statistiques/8547061 publié le 10 avril 2025.
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