L’âge des premières règles diminue, selon une étude 

Une adolescente assise sur le canape tenant une bouillote contre le ventre

L’âge des premières règles chez les jeunes filles est en baisse, passant de 12,5 à 11,9 ans, révèle une étude. Cette menstruation précoce pourrait présenter des risques pour leur santé. 

Comprendre les premières règles par génération 

De nouvelles données sur l’apparition des premières règles chez les jeunes filles ont été révélées dans le cadre d’une récente étude réalisée par des chercheurs de la Harvard T.H. Chan School of Public Health avec la coopération d’Apple et du National Institute of Environmental Health Sciences. Cette analyse vise à approfondir notre compréhension de la santé menstruelle, dans le but de soutenir les jeunes filles et les femmes tout au long de leur vie.  

Les chercheurs se sont penchés sur divers aspects, notamment l’âge de la ménarche et les premières règles, en les comparant entre les différentes générations.  

L’étude, basée sur les données de l’Apple Women’s Health Study, a impliqué 71 341 participantes inscrites entre novembre 2018 et mars 2023. Les chercheurs ont segmenté ces participantes en différentes tranches d’âge, allant de celles nées entre 1950 et 1969 à celles nées entre 2000 et 2005.  

Ils ont également défini les premières règles comme précoces, très précoces ou tardives en fonction de l’âge d’apparition. Ces travaux mettent en lumière l’importance de tenir compte des différences ethniques et socio-économiques dans la recherche sur la menstruation. 

L’apparition précoce de la ménarche et ses implications chez les adolescentes 

Une nouvelle étude, publiée dans JAMA Network Open, met en lumière une tendance inquiétante : l’apparition des premières règles chez les jeunes filles est de plus en plus précoce, en particulier pour les générations les plus récentes.  

D’après les chercheurs, l’âge moyen de la première menstruation est passé de 12,5 ans en moyenne pour les participantes nées entre 1950 et 1969 à 11,9 ans pour celles nées entre 2000 et 2005. Bien que cet écart puisse sembler minime, il reflète une évolution significative qui pourrait avoir des implications importantes pour la santé menstruelle des jeunes filles. 

De plus, toujours d’après l’étude, les cas d’apparition précoce et très précoce des menstruations ont augmenté. Les taux sont passés de 8,6% à 15,5% pour les règles précoces et de 0,6% à 1,4% pour les menstruations très précoces, respectivement pour les deux cohortes mentionnées. Ces résultats soulignent la nécessité d’une sensibilisation accrue et de mesures adaptées pour accompagner les jeunes filles dans leur santé menstruelle dès leurs premières règles. 

Régularité menstruelle : la stabilité du cycle varie selon les tranches d’âge 

Les chercheurs ont également interrogé un groupe restreint de participantes, totalisant 61 932 jeunes filles et femmes d’âge différent, sur la durée nécessaire pour établir un cycle menstruel régulier après leurs premières règles.  

Ces participantes ont été réparties en différentes catégories en fonction de cette durée : jusqu’à deux ans, entre trois et quatre ans, plus de cinq ans, absence de régularité, ou régularité obtenue grâce à des hormones.  

Les résultats de cette analyse indiquent une corrélation entre l’âge des participantes et la durée nécessaire pour établir un cycle menstruel régulier. A savoir : 76% des femmes nées entre 1950 et 1969 ont déclaré avoir établi un cycle régulier dans les deux ans suivant leurs premières règles, contre seulement 56% de celles nées entre 2000 et 2005. 

Ces tendances sont significatives pour l’ensemble des participantes, mais elles sont particulièrement marquées chez les femmes identifiées comme noires, hispaniques, asiatiques ou métisses, ainsi que chez celles ayant un statut socio-économique précaire. 

Menstruations : et les facteurs environnementaux et alimentaires dans tout ça ? 

Dans une autre facette de l’étude, les chercheurs ont sollicité un troisième groupe de 9 865 participantes pour fournir des données sur leur indice de masse corporelle (IMC) au moment de leurs premières menstruations. Ces informations ont conduit les scientifiques à envisager un lien possible entre l’obésité infantile et l’apparition précoce des premières règles.  

Cependant, il est important de souligner que cette étude d’observation ne peut pas établir de lien de cause à effet direct. Les auteurs suggèrent également que d’autres facteurs tels que les habitudes alimentaires, le stress psychologique et les influences environnementales pourraient influencer la période d’apparition des premières règles. 

Santé des jeunes filles : l’importance de la recherche continue 

Poursuivre les recherches sur la ménarche précoce et ses déterminants chez les jeunes filles est primordiale. Les premières règles précoces sont liées à un risque accru de problèmes de santé graves, notamment les maladies cardiovasculaires et le cancer.  

Zifan Wang, l’un des chercheurs impliqués dans cette étude, souligne dans un communiqué l’urgence d’une prise de conscience face à ces enjeux de santé. Il met en garde contre la possibilité que ces problèmes touchent un nombre croissant de personnes, avec des répercussions disproportionnées sur les populations déjà vulnérables.  

Pour inverser cette tendance et mieux comprendre les implications de la ménarche précoce, un investissement considérable dans la recherche sur la santé menstruelle est nécessaire. 

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Avec ETX / DailyUp 

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