En France, les familles relèguent la consommation durable au second plan  

À cause de la hausse des prix, les familles doivent revoir leur priorité en matière d’alimentation.

Depuis que l’inflation malmène le budget des familles, les Français doivent faire des concessions. Et l’alimentation est concernée par cela. En effet, on mange de moins en moins bio et durable en France bien que cela puisse préserver l’environnement. C’est hors de prix et les labels ne garantissent pas tout. 

Alimentation et empreinte carbone : de l’importance de la durabilité et pourtant… 

En février 2024, l’INSEE avait publié une publication relative à l’empreinte carbone moyenne d’un Français. D’après les observations faites, l’alimentation se révèle être leur second poste le plus énergivore. Elle se positionne au même niveau que l’habitat et derrière les déplacements (31 %).  

En effet, les émissions de gaz à effet de serre liées à l’alimentation représentent 22 % de l’empreinte carbone totale française. On doit principalement cette proportion à la production de méthane (émis par le bétail) et de protoxyde d’azote (indispensable à l’entretien des cultures). Ce dernier, bien que moins connu du grand public, possède un potentiel de réchauffement climatique 300 fois supérieur à celui du CO2. Or, il est libéré en masse dans l’atmosphère par les engrais chimiques.  

De ce fait, on peut dire que l’impact environnemental de nos choix alimentaires constitue aujourd’hui une préoccupation majeure. Il souligne l’urgence d’adopter des pratiques plus durables et pourtant… 

Consommation durable : passée de mode à cause de l’inflation ? 

D’après une étude publiée en juin 2024, le Credoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) conclut qu’en matière d’alimentation, les préoccupations environnementales sont désormais reléguées au second plan. Autrement dit, les Français pensent de moins en moins à manger durable au moment de faire leurs courses alimentaires.  

Ce phénomène résulterait de l’inflation galopante. Le Credoc rapporte que les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 21 % entre 2021 et 2023, exacerbant les contraintes budgétaires des ménages. Face à cette pression économique, les considérations écologiques passent au second plan, les consommateurs privilégiant des choix plus abordables.  

Ainsi, la montée des prix redessine les priorités alimentaires, expédiant les ambitions de durabilité au rang de préoccupations secondaires, malgré leur importance croissante. 

De moins en moins de citoyens concernés par la préservation de l’environnement 

En détail, on observe un recul sur tous les fronts concernant les critères d’alimentation durable. Notamment, la proportion des Français se souciant du bien-être animal a régressé de 9 points, le bio de 8 points et les garanties écologiques de 7 points.  

L’année 2021, 56 % de la population française étaient véritablement engagés en faveur de l’environnement. En d’autres termes, ceux-ci concrétisaient leur volonté de consommer durable par des achats en adéquation avec leurs convictions. Cependant, en 2023, la donne a changé. Cette proportion a chuté à 51 %. Parallèlement, le pourcentage de ceux qui n’accordent aucune importance à ces enjeux a grimpé à 14 % cette année 2024, contre 11 % il y a trois ans.  

Cette évolution reflète une désaffection croissante pour les principes de consommation responsable, désormais éclipsés par d’autres priorités. 

Consommer bio : plus par souci de santé que par conviction 

Ces dernières années, nombreux sont les foyers français à consommer moins de viande et à préférer le bio. Pour preuve, selon une récente note de FranceAgriMer, la consommation de viande a reculé de 5,8 % en 20 ans, avec une baisse notable pour la viande bovine (-19 %). On pourrait penser que ces habitudes durables sont en train de s’ancrer dans les mœurs des Français.  

Pourtant, il n’en est rien. En effet, la tendance du bio a perdu de l’entrain. En 2023, le pourcentage des produits labellisés AB a légèrement régressé, de 6 % à 5,6 %. De plus, le choix du bio est dorénavant motivé par des raisons de santé (53 %) plutôt que par des considérations écologiques (37 %). C’est ce que rapporte le dernier observatoire de l’Agence Bio révélé par l’ObSoCo lors du salon de l’Agriculture.  

Rassurer les Français pour réintégrer les produits écolos dans leur budget famille 

Pour redonner confiance aux consommateurs Français, rassurer sur la durabilité et la sécurité des aliments pourrait être une solution. Un récent rapport de l’EIT Food, l’institut européen d’innovation et de technologie, révèle entre autres un manque de confiance des Européens dans le goût, la sécurité et la durabilité de leurs aliments. Seulement 36 % d’entre eux jugent leur alimentation durable et 53 % la considèrent sûre.  

Or, cette problématique est loin d’être nouvelle. Au printemps 2023, le baromètre annuel de l’Agence Bio, en partenariat avec l’ObSoCo, démontrait que le véritable obstacle à la démocratisation bio résidait dans leur prix hors budget pour les familles. Mais surtout, le manque de transparence dans les labels laisse les consommateurs dubitatifs. En effet, 57 % des Français ont des réserves quant à l’authenticité des produits revendiqués comme bio. 

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Avec ETX Daily Up 

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