Belgique : reconnecter les enfants à la nature avec l’école du dehors 

Des élèves belges suivant des cours adoptant le mode d’apprentissage de l’école du dehors.

C’est en Belgique qu’est né le concept de l’« école du dehors ». Depuis le confinement du Covid, le pays applique cette méthode de pédagogie au grand air dans ses établissements. Suivre Ces cours renforce non seulement la connexion avec la nature, mais améliore aussi l’attention chez les enfants.  

Une école du dehors pour un apprentissage immersif… loin des bancs traditionnels

Au cœur de la nature, à l’orée d’une forêt, 25 écoliers du village Vezin en Belgique s’accroupissent sur l’herbe tendre. Aujourd’hui, ils ont une session d’école du dehors. Comment cela se passe-t-il ? C’est un cours pratique en pleine nature.  

Ce matin, par exemple, ils ont une leçon de géométrie. Ces élèves façonnent des formes géométriques avec les brindilles fraîchement récoltées. Sous un ciel clair, le rectangle, le pentagone et l’hexagone prennent vie entre leurs doigts agiles.  

Leur matinée d’apprentissage se déroule dans un vaste espace vert, à seulement dix minutes de marche de leur école.  

Belgique : des écoles en plein air calquées sur un ancien modèle allemand 

L’émergence de l’école du dehors en Belgique ne date pas d’hier. Notamment, la Wallonie adopte cette pratique pédagogique depuis 2020, depuis la crise du Covid. Cette approche éducative novatrice fut notamment appuyée par un réseau associatif formant les enseignants à cette méthode.  

Le pays la calque au modèle allemand du XIXe siècle, d’abord destiné aux enfants tuberculeux, puis promu par Fröbel et Pestalozzi. Cela dit, la Belgique n’est pas le seul État à s’être approprié cette approche.  

Aux États-Unis, la Forest School favorise l’apprentissage pratique en lien avec la nature et les arbres. Les pays nordiques, en symbiose avec leur mode de vie extérieur, adoptent massivement ce concept, avec 20% des écoles maternelles danoises en pleine nature. En France, les influences françaises, allemandes et américaines convergent vers des méthodes alternatives, grâce à Freinet et Decroly.  

Une classe alliant la théorie à la pratique dans un cadre verdoyant 

Sous la direction de leur institutrice, la classe belge du village de Vezin se rassemble dans une prairie. C’est l’heure de l’école du dehors. Celle-ci regroupe principalement des élèves de 5e et 6e primaire (âgés de 11 à 12 ans), accompagnés d’un animateur-éducateur dépêché par une association partenaire. 

Le facilitateur place les enfants en cercle pour faciliter les présentations et soutenir une discussion sur leurs émotions. Dans la foulée, il rappelle les règles de base pour cette activité en plein air, notamment le respect de la nature et l’interdiction de cueillir les plantes.  

La session dure environ une heure et demie, durant laquelle les élèves travaillent sur des concepts mathématiques adaptés à cet environnement inhabituel. Ces derniers soumettent leurs constructions géométriques ou leurs problèmes de fractions pour approbation de leur enseignante. 

Une pédagogie différente et bénéfique aux élèves 

L’enseignante belge Julie Hubeaux n’a pas manqué de mettre en avant l’impact positif de l’école du dehors. De son constat personnel, elle affirme que cette nouvelle pédagogie permet d’aborder les matières de manière différente. Dès lors, celle-ci convient aux enfants ayant passé beaucoup de temps devant des écrans pendant la crise sanitaire et ayant besoin de changer de perspectives.  

De son point de vue, cette approche représente également une solution aux difficultés de concentration en classe, où les élèves doivent rester assis durant de longues heures.  

Les enfants eux-mêmes expriment avec enthousiasme les bienfaits de cette expérience. Timéo évoque le plaisir de prendre l’air et de se défouler, tandis qu’Anaïs souligne le sentiment de liberté et d’amusement qu’ils ressentent à l’extérieur. 

Le confinement du Covid comme catalyseur aux classes en extérieur 

Les autorités belges reconnaissent que le confinement du Covid et les restrictions sanitaires entre 2020 et 2022 ont favorisé peu ou prou les pédagogies en plein air. Ces méthodes sont expérimentées depuis deux ans par environ 500 écoles wallonnes, principalement maternelles et primaires. Elles ont notamment été stimulées par ce contexte.  

La ministre wallonne de l’Environnement, Céline Tellier, souligne que la demande d’école du dehors a connu un pic sans précédent après les confinements. En revanche, elle remarque qu’il y avait un manque de personnel formé à cette pédagogie. C’est pourquoi des efforts ont été déployés pour renforcer ce maillon spécifique et répondre à la demande croissante des établissements scolaires. 

L’importance de la connexion avec la nature dans l’apprentissage scolaire 

Sandrine Damsin, directrice de l’établissement communal de Vezin, exprime un vif enthousiasme envers les approches pédagogiques en plein air. Elle a chaleureusement accueilli l’association namuroise Empreintes qui y a apporté un poignant discours sur l’importance de la connexion avec la nature pour le bien-être et l’apaisement. Ce sont des principes majeurs aux pédagogies alternatives telles que Steiner-Waldorf et Montessori.  

Selon la directrice, l’école du dehors permet aux enfants d’engager tous leurs sens. Cela favorise une attention accrue et une mémorisation plus efficace des apprentissages scolaires. En explorant, touchant, voyant, entendant et sentant leur environnement alentour, les élèves vivent pleinement les leçons.  

Apprendre dans les prés et jardins : de multiples bienfaits pour les enfants 

L’école du dehors présente indubitablement de nombreux bienfaits pour les enfants. Et cela va au-delà de la simple santé physique et mentale. En l’occurrence, elle facilite l’acquisition de connaissances en confrontant les élèves au réel, considérant l’environnement comme un objet d’apprentissage.  

Selon une étude de SEER, cette approche améliore les résultats scolaires et réduit les inégalités. Bien que critiquée par certains comme un obstacle à l’apprentissage, Sara Wauquiez souligne l’importance d’un équilibre entre exploration en extérieur et approfondissement en classe.  

En outre, cette méthode sensibilise les élèves aux questions environnementales. Elle favorise aussi la concentration et développe des compétences transversales telles que l’autonomie, la coopération et la motivation. 

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Avec ETX Daily Up 

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