Quand les déménagements fréquents augmentent le risque de dépression 

Une famille en train d’emménager dans leur nouvelle demeure, adepte des déménagements fréquents.

De fait, les déménagements fréquents peuvent perturber l’équilibre psychique et émotionnel des enfants. Selon une récente étude danoise et britannique, changer constamment d’environnement durant l’enfance les expose à un risque de dépression plus important une fois qu’ils auront atteint l’âge adulte. 

Déménagements fréquents : cela peut nuire à la santé mentale des jeunes à long terme 

Publiée dans la revue « JAMA Psychiatry », une toute récente étude rapporte que les déménagements fréquents pendant l’enfance sont corrélés à des risques de dépression plus importants une fois à l’âge adulte.  

Ce constat démontre l’importance des cadres sociaux et affectifs dans lesquels les enfants évoluent et leur influence durable sur la santé mentale. Les changements constants d’environnement peuvent perturber le sentiment de stabilité et de sécurité chez l’enfant. Cela rend plus difficile l’établissement de liens sociaux solides et favorise un sentiment de déracinement.  

Dès lors, cette étude cherche à mettre en avant la nécessité de prendre en compte ces facteurs dans la prévention des troubles psychologiques à long terme.  

Un risque de dépression accrue pour qui ont eu une enfance « nomade » 

Des chercheurs danois et britanniques sont à l’origine de cette étude. Pour évaluer l’impact des déménagements fréquents durant l’enfance à long terme, ils ont analysé les données de près de 1,1 million de personnes nées entre 1982 et 2003, ayant vécu au Danemark pendant au moins 15 ans.  

Parmi ces individus, 35 098 ont été diagnostiqués avec une dépression. Ce constat révèle une prévalence notablement plus élevée chez les femmes, qui représentent 67,6 % des cas.  

L’ampleur de l’échantillon confère à cette étude une grande robustesse statistique, permettant de dégager des tendances significatives.

Une étude qui analyse l’état psychologique des enfants jusqu’à leur âge adulte 

En étudiant ce large échantillon jusqu’à l’âge adulte, les chercheurs ont remarqué une inquiétante corrélation entre les déménagements fréquents à l’adolescence et le développement de la dépression.  

Les enfants ayant changé d’adresse une seule fois entre 10 et 15 ans voient leur risque de dépression augmenter de 41 % par rapport à ceux qui n’ont jamais changé de domicile. Ce pourcentage grimpe à 61 % pour ceux ayant déménagé deux fois ou plus au cours de ces années cruciales.  

Les scientifiques soulignent que ces changements d’environnement ont un impact beaucoup plus néfaste sur la santé mentale que le fait de grandir dans un quartier défavorisé. Leurs résultats mettent en avant l’importance de la stabilité résidentielle à un âge où les jeunes sont particulièrement sensibles aux bouleversements sociaux et émotionnels. 

Grandir dans un cadre de vie inchangé, plus sain pour nos petits ? 

Une autre étude met en lumière l’importance d’un environnement social stable durant l’enfance. Les enfants ayant peu ou pas déménagé montrent un risque réduit de développer une dépression à l’âge adulte.  

Bien que de nombreux facteurs contribuent aux maladies mentales, l’étude danoise et britannique fournit la première preuve que les déménagements fréquents durant l’enfance représentent un facteur de risque majeur. De plus, les chercheurs soulignent que les chiffres observés pourraient ne représenter qu’une fraction d’un problème bien plus vaste.  

Ainsi, la stabilité résidentielle apparaît comme un élément crucial pour le bien-être psychologique des jeunes. Elle influence leur développement émotionnel et leur résilience face aux défis de la vie. 

S’adapter à un nouvel environnement peut être très perturbant 

Durant notre enfance, nous établissons nos réseaux sociaux principalement à travers l’école, les activités sportives et autres engagements communautaires. Or, des déménagements fréquents peuvent nous contraindre à nous réadapter à un nouvel environnement. Cela peut s’avérer perturbant, voire déstabilisant. Cette nécessité répétée de s’intégrer dans de nouveaux cadres sociaux peut fragiliser le sentiment d’appartenance et la sécurité émotionnelle.  

Clive Sabel, professeur et auteur principal de l’étude, souligne l’importance de reconnaître ces défis. S’ajoure à cela la nécessité d’explorer de nouvelles stratégies pour soutenir les jeunes confrontés à ces transitions. Il suggère que des interventions ciblées peuvent être requises pour atténuer les impacts négatifs de ce changement de décor sur la santé mentale des enfants. Ce qui renforcerait leur résilience et leur bien-être psychologique. 

Minimiser l’impact du déménagement : comment éviter le traumatisme ?  

Selon une étude, un lieu de résidence inchangé est associé à une famille stable et à un fort capital social. Cela offre des avantages significatifs comme un sentiment d’appartenance.  

Si l’on devait changer ce cadre, les experts recommandent de préparer les enfants à la transition. Il faudra les apprendre à accepter et à valider la douleur liée à la perte. Les inclure dans le processus de déménagementpeut aider à atténuer leur anxiété. Pour cela, il suffit de leur expliquer les raisons de ce changemennt et de les impliquer dans les préparatifs. De plus, on peut leur expliquer que les nouvelles technologies peuvent les aider à garder le contact avec leurs anciens amis.  

Enfin, conserver certaines routines facilitent également l’adaptation des enfants à leur nouvel environnement. Idem quand il faut reconnaître les aspects positifs de cette étape, comme la résilience et l’adaptabilité qu’il peut favoriser.

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Avec ETX Daily Up 

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