- Une étude récente révèle que près d’un tiers des jeunes Français de 11 à 24 ans montrent des signes d’anxiété ou de dépression.
- Les filles, les jeunes issus de milieux modestes et ceux passant un temps excessif devant les écrans sont les plus vulnérables à cette détresse psychologique.
- Le passage au lycée est identifié comme une période charnière où les troubles de santé mentale augmentent de près de 50 %.
- Face à ce constat, des solutions émergent, comme des applications de coaching, pour offrir écoute et repères aux adolescents et jeunes adultes.
La santé mentale des jeunes Français est préoccupante. Entre anxiété et dépression, une récente étude met en lumière une génération en souffrance. Cet article décrypte les causes de ce mal-être et explore les solutions pour accompagner nos adolescents vers un meilleur équilibre.
Jeunes Français et étude sur la santé mentale
Le constat est sans appel et a l’effet d’une douche froide pour de nombreux parents. Une vaste étude nationale, nommée Mentalo et menée par l’Inserm, révèle une réalité inquiétante : la santé mentale de nos adolescents et jeunes adultes est fragile. Près d’un jeune Français sur trois, âgé de 11 à 24 ans, présenterait des symptômes modérés à sévères d’anxiété ou de dépression. Ce chiffre, loin d’être une simple statistique, est le reflet d’un mal-être profond qui s’installe durablement depuis la crise sanitaire.

Le dialogue bienveillant est la première étape pour briser l’isolement et offrir son soutien
Santé mentale et l’anxiété chez les jeunes
L’anxiété n’est plus un tabou, mais sa prévalence chez les jeunes Français est alarmante. L’étude Mentalo souligne que les filles sont particulièrement touchées : 47 % d’entre elles montrent des signes de détresse psychologique, contre 27 % des garçons. Le passage au lycée semble être un véritable point de bascule, une période de transition où la pression scolaire, les changements corporels et les nouvelles dynamiques sociales peuvent faire exploser les fragilités. L’augmentation de près de 50 % des troubles à ce moment clé de l’adolescence doit nous alerter.
Les facteurs de risque identifiés
Cette vulnérabilité n’est pas uniforme. L’étude met en évidence des lignes de fracture sociales et numériques très nettes.
| Facteur de risque | Impact sur la santé mentale des jeunes |
| Précarité financière | 7 jeunes sur 10 issus de familles en grande difficulté financière présentent des signes de détresse, contre 3 sur 10 en milieu aisé. |
| Temps d’écran excessif (>7 h/jour) | 60 % des jeunes concernés présentent des symptômes anxieux ou dépressifs. |
| Usage passif des écrans | Le « scrolling » sans but ou le suivi d’influenceurs est corrélé à un plus grand mal-être que l’usage actif (s’informer, culture). |
Comprendre les racines de la dépression adolescente
La dépression chez les jeunes Français ne sort pas de nulle part. Elle est le symptôme d’une accumulation de pressions :
- L’isolement post-pandémie : La crise du Covid-19 a laissé des traces, rompant les liens sociaux et banalisant la solitude.
- La pression scolaire et l’éco-anxiété : La peur de l’avenir, qu’il soit professionnel ou climatique, génère un sentiment d’impuissance et de pessimisme.
- Le sentiment d’incompréhension : Beaucoup de jeunes se sentent déconnectés des générations précédentes, persuadés que leur souffrance n’est ni entendue ni comprise à sa juste valeur.

L’activité physique est un puissant régulateur d’humeur et un allié contre l’anxiété
Le rôle ambivalent des écrans
Il serait trop simple de diaboliser les écrans. L’étude montre une réalité plus nuancée.
| Usage des écrans | Effet sur le bien-être | Exemples d’activités |
| Usage Actif/Qualitatif | Positif ou neutre : Peut être une source d’information, de lien social et de culture. | S’informer sur l’actualité, écouter de la musique, suivre des cours en ligne, échanger avec des amis. |
| Usage Passif/Quantitatif | Négatif : Associé à une augmentation de l’anxiété et de la dépression. | « Scroller » sans fin sur les réseaux sociaux, consommation passive de contenus d’influenceurs, comparaison sociale. |
Il ne s’agit donc pas tant d’interdire que d’éduquer à un usage plus conscient et maîtrisé du numérique.
Comment accompagner nos jeunes vers un mieux-être ?
Face à l’ampleur du phénomène, l’inaction n’est pas une option. En tant que parents, éducateurs et société, plusieurs leviers peuvent être activés.
- Ouvrir le dialogue : Créer un espace de parole sécurisant à la maison où l’enfant ou l’adolescent sait qu’il peut exprimer ses peurs et ses doutes sans être jugé.
- Savoir reconnaître les signes : Un changement de comportement brutal, un repli sur soi, une perte d’appétit, des troubles du sommeil ou une chute des résultats scolaires doivent alerter.
- Consulter sans attendre : Faire appel à un professionnel (médecin traitant, psychologue, psychiatre, infirmière scolaire) n’est pas un aveu d’échec, mais une preuve de soin et d’amour.
- Encourager les activités « refuges » : Le sport, les activités artistiques, le bénévolat… Tout ce qui permet de se reconnecter au corps, à la créativité et aux autres est bénéfique.
Un enjeu de santé publique majeur
L’étude Mentalo ne fait que confirmer ce que beaucoup pressentaient : la santé mentale de nos jeunes Français est le grand défi de notre époque. L’augmentation de l’anxiété et de la dépression n’est pas une fatalité, mais un appel à l’action collective. Des initiatives comme l’application Mental+, qui vise à aider les jeunes à mieux se comprendre, sont prometteuses. Elles soulignent l’importance des technologies innovantes pour créer des outils adaptés à une génération en quête de repères et, surtout, d’écoute.
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Section FAQ — Santé mentale
Quels sont les signes d’anxiété ou de dépression à surveiller chez un jeune ?
Soyez attentif à un isolement social, une irritabilité accrue, une perte d’intérêt pour des activités autrefois aimées, des changements dans le sommeil ou l’appétit, et une baisse de l’estime de soi. Ces signes, s’ils persistent, justifient de demander un avis professionnel pour évaluer sa santé mentale.
Comment aborder le sujet de la santé mentale avec mon adolescent ?
Choisissez un moment calme, sans distraction. Utilisez des « messages-je » (« Je m’inquiète pour toi », « J’ai remarqué que… ») plutôt que des accusations. Vous pouvez vous appuyer sur cette étude pour ouvrir la discussion de manière moins personnelle au début.
Les écrans sont-ils la cause principale du mal-être des jeunes Français ?
Ils sont un facteur aggravant, mais rarement la cause unique. L’étude montre que c’est surtout l’usage passif et excessif qui est corrélé à l’anxiété. Le mal-être est multifactoriel, lié aussi à la pression scolaire, au contexte social et aux angoisses existentielles.
Vers qui se tourner si je suis inquiet pour la santé mentale de mon enfant ?
Le médecin traitant est une excellente première porte d’entrée. Il pourra vous orienter. L’infirmière scolaire, le psychologue de l’établissement, ou les Maisons des Adolescents (MDA) sont aussi des ressources précieuses, gratuites et spécialisées pour les jeunes Français.
