Une étude récente explore l’impact du cortisol, hormone du stress, sur le comportement parental des nouvelles mères face aux pleurs de leur bébé. Elle révèle comment les niveaux de stress modifient les réactions du cerveau maternel, influencent la sensibilité parentale et les émotions, et perturbent le soin des nourrissons.
Pleurs de bébés : un défi pour les nouvelles mères
D’après une étude, les pleurs de bébés constituent une stimulation sensorielle forte, en particulier pour les nouvelles mères. Notamment, leurs réponses cérébrales et comportementales sont influencées par les niveaux de cortisol.
Ces recherches, publiées dans Psychoneuroendocrinology, affirment que des niveaux élevés de cette hormone, souvent associée au stress, sont corrélés à une réaction cérébrale modifiée chez les nouvelles mères. Or, cela entraîne des comportements parentaux plus intrusifs. Ces attitudes surviennent lorsqu’elles sont sous l’effet du stress et tendent à contrôler davantage l’interaction mère-enfant, au détriment de la réponse naturelle et spontanée aux signaux du petit. Entre autres, ces observations mettent en lumière le lien entre le cortisol et l’adaptation au rôle parental.
Cortisol et sensibilité : un impact direct sur le comportement parental
Le cortisol est une hormone produite par l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HHS). On la connait bien pour son rôle dans la gestion du stress et des émotions.
Selon l’étude menée, ces nouvelles mères stressées, ayant des niveaux élevés de cortisol, ont montré un comportement parental plus intrusif et moins sensible. Celles-ci ont souvent plus de difficulté à se montrer réceptives aux besoins de leur nourrisson, adoptant une attitude plus contrôlante.
Cette perte de sensibilité, mesurée lors d’interactions mère-enfant, souligne le poids du stress dans la transition vers la parentalité. Elle démontre aussi la manière dont il peut perturber l’harmonie des premiers échanges entre le parent et le nouveau-né.
Quand la réaction du cerveau est altérée face aux larmes des nourrissons
L’étude a également révélé comment le cortisol impacte directement l’activité cérébrale. Lors de séances d’IRM fonctionnelles, les chercheurs ont observé que des niveaux élevés de cortisol réduisaient l’activation de certaines zones du cerveau maternel. Notamment, le gyrus temporal supérieur qui est lié au traitement auditif et le précuneus qui est impliqué dans les émotions.
Cette diminution de la réaction du cerveau empêche les mères de réagir pleinement aux pleurs de bébés. Cela altère alors leur capacité à fournir une réponse émotionnelle adaptée.
Ces résultats montrent que le stress influence directement le traitement des sons de détresse, fragilisant ainsi le lien émotionnel essentiel dans le comportement parental.
Transition post-partum : quand l’environnement influe sur les émotions des parents
La période post-partum est une phase de forte transition pour les nouvelles mères. Les changements hormonaux, combinés aux facteurs environnementaux, jouent un rôle clé dans le développement de la parentalité.
Andrew Erhart, l’auteur principal de l’étude, précise que le cadre post-partum influence l’activation de l’axe HHS. Cela rend le cerveau maternel particulièrement réceptif aux niveaux de cortisol et aux stress quotidiens. Comprendre cette sensibilité biologique et les interactions environnementales permettrait d’élaborer des stratégies pour soutenir les mères, en réduisant les effets du stress sur leurs émotions parentales.
Étude et perspectives : vers un soutien adapté aux mamans sous stress
Si cette étude offre des perspectives nouvelles sur la façon dont le cortisol affecte les comportements parentaux, elle présente quelques limites, notamment sa conception transversale. Cela empêche les chercheurs de déterminer si le cortisol est une cause directe des changements cérébraux observés ou si d’autres facteurs contribuent à ces modifications.
De futures recherches pourront explorer ces pistes pour mieux comprendre les liens entre les réactions au stress et les comportements parentaux. Ces avancées pourraient mener au développement de programmes de soutien ciblés. Ces derniers seraient destinés aux mères vivant un stress intense, afin de préserver la qualité de l’interaction mère-enfant.
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Source : actualité https://www.psypost.org/cortisol-levels-in-new-mothers-tied-to-parenting-behavior-and-brain-response-to-babys-cry/ publiée le 22 octobre 2024.
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