Partage photos enfants en ligne : comment minimiser les risques ? 

Une maman à la plage en train de prendre des clichés de sa fille avec un polaroid, rejetant le partage photo enfants sur réseaux sociaux.

Le « sharenting », vous connaissez ? Contraction de « share » et parenting », le terme renvoie au partage photos enfants ou données sur les réseaux sociaux. Or, cette pratique comporte des risques, dont un détournement à des fins malveillantes. Pour éviter le pire, les parents doivent prendre des précautions.  

Loi sur le partage photos enfants : l’Assemblée nationale valide enfin 

Le verdict est tombé : l’Assemblée nationale a adopté définitivement une loi protégeant le droit à l’image des jeunes en ligne. En d’autres termes, fini le partage photos enfants sans mesure !  

Votée le 10 octobre 2023, cette proposition de loi sur le sharenting, présentée par Bruno Studer, visait à offrir un respect de la vie privée pour les mineurs. Elle se veut de répondre aux préoccupations croissantes concernant l’exposition des jeunes sur les réseaux sociaux, soulignant l’importance de protéger leur image contre les abus potentiels. 

Enfin validée, la nouvelle loi oblige désormais les parents à consulter l’avis de leur enfant avant de publier du contenu en ligne. Elle impose aussi la nécessité du double consentement des deux parents avant publication. Le post est interdit sans autorisation mutuelle. En cas de non-respect de cette loi, les parents risquent de perdre leur autorité parentale numérique.  

Publier leurs moments en famille sur les réseaux sociaux : le « dada » des parents 

De fait, les réseaux sociaux représentent pour les parents un moyen rapide, accessible et facile de partager des moments de bonheur familial avec leurs proches et leur communauté, que ce soit via WhatsApp, Snapchat ou Instagram.  

Cependant, ce partage photos enfants expose à des risques. Les élus, soutenant la proposition de loi, soulignent que plus de 300 millions d’images sont partagées quotidiennement et que plus d’un internaute sur deux prennent des clichés principalement dans le but de les diffuser en ligne.  

Compte tenu de ces chiffres, il est plus qu’impératif de légiférer pour protéger le droit à l’image des jeunes mineurs. Cette législation vise à sensibiliser les parents sur les risques encourus et à établir des règles claires pour garantir la sécurité et la vie privée des plus jeunes dans le monde numérique. 

Un détournement des images à des fins pédopornographiques comme conséquence 

Le partage photos enfants en ligne est une pratique loin d’être anodine et sans danger. En effet, nombreux sont les forums pédopornographiques qui exploitent des images de mineurs « volées » sur Internet. Cela renvoie à un détournement malveillant de contenus innocents. Une étude de 2020 révèle que la moitié des images sur ces forums venaient de publications parentales.  

De ce fait, le « sharenting » a de quoi inquiéter avec des parents exposant leur progéniture sur les réseaux sociaux. Dès lors, il est crucial de sensibiliser les parents au fait que ces images peuvent être exploitées une fois en ligne. Même si l’interdiction de partage photos enfants n’est pas la solution, il est vital de comprendre que sur la toile, ces posts perdent leur contrôle et peuvent être utilisés de manière nuisible par quiconque. 

Diffusion d’images en ligne : plusieurs risques pour l’enfant 

Partager la vie de son enfant en ligne expose à divers risques et peut avoir des conséquences graves. De nos jours, un enfant de 13 ans a déjà en moyenne 1 300 publications de lui sur Internet, bien qu’on ne lui autorise pas l’accès aux réseaux sociaux. Ce nombre augmente notamment à 70 000 à l’âge adulte.  

Pourtant, ces contenus forment son identité numérique. Les poster ainsi en ligne lui ôte le contrôle sur son image et peut l’exposer à du cyberharcèlement. De plus, les parents qui divulguent les informations personnelles de leur enfant comme le vrai nom ou les centres d’intérêts compromettent sa sécurité.  

Enfin, cette exposition précoce peut conduire l’enfant à rechercher en permanence l’approbation des autres, le rendant vulnérable aux changements et à la pression sociale. 

Plusieurs précautions applicables pour protéger ses petits des dangers d’Internet 

La clé pour protéger la vie privée des mineurs en ligne est de paramétrer judicieusement ses comptes réseaux sociaux afin de limiter l’accès de ses contenus images à des personnes de confiance.  

Comme autres précautions, il est recommandé de ne pas rendre public un compte contenant des images et de restreindre les contacts aux personnes connues dans la vie réelle. Cela réduit alors les risques de fuite. Les parents doivent sensibiliser leurs contacts pour éviter tout partage photos enfants non autorisés.  

En cas de publication à un large public, il suffit de flouter le visage de ses petits ou de le cacher derrière un émoji. De plus, on évitera de divulguer des informations personnelles dans les légendes, notamment l’identité et la localisation de l’enfant. 

Sharenting : gardons à l’esprit que nos jeunes mineurs on des droits ! 

Les droits numériques de l’enfant sont protégés par la loi. Ils incluent le droit à l’image, conforme à l’article 9 du Code civil garantissant le respect de la vie privée.  

À un certain âge, les parents adeptes de sharenting devront consulter leur enfant avant de publier leur photo en ligne. Ils doivent également obtenir leur autorisation avant de publier des images d’eux ensemble.  

Sensibiliser les jeunes aux réseaux sociaux dès leur enfance est crucial pour les préparer à y naviguer consciencieusement plus tard. Dès lors, les parents doivent leur enseigner que leur image et leur identité leur appartiennent. Comment ? En leur introduisant le concept de consentement et en les informant des risques liés à la publication d’images en ligne.  

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Avec ETX Daily Up 

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