L’ocytocine comme hormone de l’amour : une affirmation mise en doute

Une mère tenant son bébé, un nouveau-né qui contribuera à l’augmentation population française.

L’ocytocine est souvent désignée par le terme de « hormone de l’amour ». Elle est considérée comme un levier essentiel dans les mécanismes naturels de mise en couple et de soins maternels. Cependant, une nouvelle étude sur des campagnols a permis de mettre en lumière des rôles contrastés.

Une recherche étudiant le mécanisme de l’ocytocine

Une récente étude s’est penchée sur le bienfondé de la théorie selon laquelle l’ocytocine est l’hormone de l’amour ainsi qu’un levier pour la mise en couple et l’instinct maternel. Elle a notamment pris pour base d’observation des campagnols des prairies, connus pour être monogames.

En abord, les scientifiques ont neutralisé les récepteurs liés à cette hormone spécifique chez ce petit rongeur. Grande fut leur surprise quand l’animal fut capable de se mettre et de rester en couple. Qui plus est, les femelles purent procréer et prendre soin de leur portée sans problème.

La théorie de l’« hormone de l’amour » remise en question ?

L’étude menée par le psychiatre Devanand Manoli et le neurobiologiste Nirao Shah a considéré une approche différente. En l’occurrence, ils ont créé des campagnols génétiquement modifiés dépourvus de récepteurs pour l’ocytocine. 

Les résultats ont une fois de plus étonné. Les rongeurs mutants ont réussi à se mettre en couple sans mal avec des spécimens nonmodifiés. Les femelles mutantes réussirent aussi à administrer des soins maternels à leurs petits avec facilité.

On peut ainsi présumer que la soi-disant « hormone de l’amour » est de loin l’unique levier permettant de construire une relation de couple et de manifester un instinct maternel.

Mise en couple et soins maternels rendus possibles, mais pas sans conséquences

Cette étude publiée le vendredi 27 janvier 2023 n’a pas uniquement réussi à remettre en question le réel rôle de l’ocytocine. Elle a aussi montré que l’absence de récepteurs pour cette hormone avait mis en lumière d’autres détails non négligeables.

Des femelles campagnols mutantes ayant pu procréer, certaines d’entre elles avaient une portée moins importante. Les petits pesaient également moins lourds. Cela laisse penser que leurs mères étaient finalement incapables de leur dispenser correctement des soins maternels.

Un rôle contrasté dans différents contextes ?

L’expérience sur ces campagnols suppose alors que l’ocytocine assure un rôle contrasté dans des comportements différents et complexes.

Les spécimens ayant grandi sans récepteur hormonal ont peut-être développé naturellement des moyens compensatoires. Selon M. Shah, ces derniers les auraient aidés à se mettre en couple et à assister leurs petits. Cette étude admet aussi qu’il y a de fortes chances que l’ocytocine soit seulement un des facteurs influençant le comportement d’un individu dans le domaine social de l’amour.

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Avec ETX Daily Up

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