Sis à Séoul, Kidzania est un parc d’attractions qui divertit les enfants d’une part et inspire les jeunes chômeurs d’autre part. Il représente l’échappatoire d’une jeune génération qui ne parvient pas à trouver sa place dans une Corée du Sud économiquement dynamique, pourtant en pénurie de main-d’œuvre.
KidZania : un temple des métiers où tu peux t’amuser à devenir qui tu veux
En Corée du Sud, un parc d’attractions pour enfants s’est donné pour mission de lutter contre le chômage des jeunes. En considérant ces jeunes sans travail, il cherche à apporter sa brique dans un pays en manque de main-d’œuvre, mais présentant un taux de chômage double à la population générale. Il s’agit notamment de Kidzania Séoul, un centre de loisirs dédié aux métiers du monde.
Filiale d’une chaîne internationale d’origine mexicaine, ce parc a pour concept principal de permettre aux enfants de se glisser dans la peau de divers professionnels. Cependant, il a innové en proposant des évènements dédiés à des jeunes adultes en quête de leur identité professionnelle.
Baptisées « Kids-ania » (signifiant « sans enfants » en coréen), ces rencontres les offrent l’opportunité d’explorer différentes vocations dans un cadre ludique.
« Kids-ania », un événement pour aider les jeunes chômeurs de trouver leur vocation
Pour Kang Jae-hyung, président de KidZania Corée du Sud, les évènements « Kids-ania » offrent aux jeunes chômeurs la possibilité de faire et d’essayer ce qui les inspire en toute spontanéité. Dans ce parc d’attractions, nul besoin d’avoir peur d’exprimer qui on est ou d’être gêné de chercher sa voie. Instigateur des rencontres dédiées aux jeunes adultes sans emploi, Kang Jae-hyung veut les aider à surmonter leurs appréhensions via ces rencontres spéciales.
Dans des espaces méticuleusement aménagés, les participants, vêtus en policiers, juges de la Cour suprême ou encore médecins, s’immergent dans des jeux de rôle captivants. Cette expérience immersive leur permet de tester divers métiers. De quoi leur fournir un aperçu concret des professions qu’ils pourraient faire plus tard.
Un parc d’attractions pour remettre ces « âmes perdues » sur leurs rails
Park Woo-joo, 23 ans, participe à ces séances avec l’espoir de trouver sa « voie ». Il espère y avoir LA révélation qui éclairerait son avenir professionnel. Jeune diplômé d’une école de commerce, il considère que ces événements du parc d’attractions KidZania représentent une opportunité inespérée pour les chômeurs de concilier divertissement et apprentissage, confie-t-il à l’AFP.
Après avoir terminé ses études, il a rapidement réalisé la dure réalité du marché du travail en Corée du Sud. Incapable de tirer son épingle du jeu, il finit par rejoindre les rangs des 500 participants au « Kids-ania ».
Attiré par l’idée de combiner plaisir et exploration professionnelle, il voyait dans cette initiative une chance unique de découvrir de nouvelles perspectives, de développer des compétences transversales et peut-être même de redéfinir ses ambitions professionnelles dans un cadre moins conventionnel.
Un centre de loisirs pour les enfants d’aujourd’hui et ceux d’il y a une décennie
Malgré le scepticisme de ses collègues, M. Kang a imaginé ce projet en pensant à ces jeunes adultes qui avaient empli KidZania lors de son ouverture à Séoul en 2010. Ces enfants de 7 ans qui venaient au parc ont maintenant 21 ans, confie-t-il à l’AFP.
Via ces événements, il veut que ces jeunes puissent se reconnecter à leurs rêves d’enfance, ces aspirations souvent mises de côté en grandissant. De son point de vie, il est crucial de préserver cette part d’innocence et de pureté.
Dans la file d’attente pour tester le métier de DJ dans un studio de radio, Lee Soo-min, 20 ans et étudiante, revit avec émotion sa découverte de KidZania d’il y a des années. Mais cette fois, elle aborde ces jeux de rôle avec sérieux, les voyant comme un outil dans sa quête professionnelle.
Pays du matin calme : une faible natalité présageant un irrésoluble manque de main-d’œuvre
Avec le taux de natalité le plus faible au monde, la Corée du Sud se prépare à une baisse de l’effectif de sa population active dès 2028, selon les projections officielles.
Malgré ces estimations, de nombreux secteurs de l’économie connaissent déjà une pénurie généralisée de main-d’œuvre, aggravée par une immigration strictement limitée.
Pourtant, en dépit de cette sombre réalité, le taux de chômage des jeunes en Corée du Sud s’élève à 6,2 %. Cela équivaut au double du taux de chômage global, qui n’est que de 2,9 %, d’après les statistiques officielles.
Ce contraste met en lumière les difficultés auxquelles la jeunesse coréenne est confrontée pour intégrer un marché du travail. Un univers où, malgré une apparente abondance d’opportunités, l’accès à l’emploi reste une épreuve complexe.
Corée du Sud : une politique élitiste accentuant le chômage au pays
D’après certains experts, de nombreux jeunes sud-coréens préfèrent rester inactifs plutôt que d’accepter un emploi jugé inférieur à leurs qualifications. Cette tendance se reflète dans le nombre croissant de jeunes dits « au repos », c’est-à-dire ni employés, ni en recherche active d’emploi. Leur effectif a atteint les 426 000 au mois de juin 2024.
Or, il s’agit du second chiffre le plus élevé depuis le début des relevés en 2003, juste derrière le pic observé pendant la pandémie.
Ce qu’il faut donc comprendre, c’est que près de la moitié des jeunes en Corée du Sud hésitent à rejoindre les petites et moyennes entreprises (PME). Pourtant, ces dernières constituent environ 98 % de l’économie nationale, contre seulement 2 % pour les grands conglomérats comme Samsung. Cela exacerbe le déséquilibre sur le marché du travail que KidZania veut renverser.
Restez avec Badabim pour d’autres actualités sur les loisirs pour enfants. Suivez-nous sur Instagram.
Avec ETX Daily Up
Laisser un commentaire