Le réalisateur Claude Barras est un homme d’animation qui se distingue pour son talent et sa créativité. Des qualités qui lui ont permis de concevoir « Ma vie de courgette » et de remporter le prix Kids Award. Aujourd’hui, il revient en force avec une nouvelle œuvre : « Sauvages », un conte pour enfants écologique.
Claude Barras : une belle victoire au Kids Award la Mobiliare avec son premier long-métrage
On le connait pour le film d’animation « Ma vie de Courgette », primé au prestigieux Kids Award la Mobiliare au Festival de Locarno. Claude Barras est un réalisateur au talent exceptionnel. Cependant, son savoir-faire ne se limite pas à ce chef-d’œuvre. Véritable maître de l’animation, il possède la rare capacité de toucher le jeune public par ses œuvres sensibles et poétiques.
Il a eu un beau parcours derrière lui et a encore d’autres longs-métrages à produire, dont le plus récent est « Sauvages ! ». Présenté en avant-première à Cannes, ce dernier fut projeté sur la célèbre Piazza Grande.
Après un passage remarqué au Festival de Cannes et d’Annecy, le cinéaste suisse a poursuivi sa tournée des festivals dans son pays natal. Ce double honneur, projection en plein air et récompense pour son travail éducatif, l’inscrit parmi les grands noms du cinéma d’animation international.
Un maître de l’animation : de la passion à la vocation
Claude Barras a découvert sa vocation artistique durant son enfance à Sierre, en Valais. Le réalisateur suisse fut influencé par son père viticulteur et peintre amateur. Entre autres, ce dernier l’avait initié au dessin tout en le poussant à viser un métier concret.
Dès lors, il dut alors suivre diverses études et formations : dessinateur en génie civil, illustration et infographie à l’École Émile Cohl de Lyon, anthropologie et image numérique à l’Université de Lyon. S’ajoute à ce palmarès académique un passage à l’ECAL, où il choisit de se consacrer entièrement à l’art et à l’animation.
Dans les années 90, il réalise ses premiers courts métrages, dont « Mélanie ». Cependant, sa carrière ne prit son envol que lorsqu’il rencontra les bonnes personnes, notamment avec les animateurs suisses Georges Schwizgebel, Nag Ansorge et son collaborateur Cédric Louis.
« Ma vie de Courgette » : un chef-d’œuvre coréalisé avec Cédric Louis
En 2002, Claude Barras et Cédric Louis fondent Helium Films. Dans ce petit studio, ils ont produit « Banquise » (2005), un court métrage sur une petite fille obèse rêvant de vivre parmi les pingouins. Ce conte social, sans pathos, fut sélectionné à Cannes et a inspiré le duo à viser plus grand.
C’est alors que Cédric Louis a proposé à son compère l’« Autobiographie d’une courgette », le roman de Gilles Paris. Séduit par cette histoire d’un orphelin de 9 ans, le réalisateur s’est décarcassé pour en obtenir les droits pour commencer l’écriture aussitôt après avec Louis. Puis, il a continué seul, avant l’intervention décisive de Céline Sciamma, qui a transformé le scénario pour devenir « Ma vie de Courgette ».
Malgré de nombreux obstacles financiers, le projet a abouti grâce à des investisseurs inopinés. Le projet est passé de 5,3 à 6,4 millions d’euros de budget.
Des marionnettes en stop motion : la marque de fabrique du réalisateur suisse
Dans son premier long métrage, Claude Barras parvient à imposer ce qui deviendra sa signature artistique. Certes, les producteurs de « Ma vie de Courgette » ont émis des réserves au départ. En effet, ses marionnettes, avec leurs têtes disproportionnées et leurs grands yeux ronds, ont suscité des doutes. Ses personnages en dessin ressortaient bien à l’écran. Néanmoins, son producteur craignait que leur morphologie ne rende pas en stop motion en raison d’un déséquilibre apparent entre têtes et corps.
Pour dissiper ces inquiétudes, il créa une marionnette et la soumet à un test inspiré des Quatre Cents Coups et d’un court-métrage de Nick Park. Le résultat est éloquent : les émotions transparaissent, les contraintes techniques sont inexistantes et le feu vert est donné. Depuis, le réalisateur peaufine constamment sa technique, visant perpétuellement la simplicité et l’expressivité.
Un conte pour enfants écologique comme seconde œuvre
En 2016, « Ma vie de Courgette » fut présentée à la Quinzaine des Réalisateurs. Il y rencontra un succès sans appel et un public retentissant. Notamment, cette œuvre a récolté de nombreux prix, dont deux César et une nomination aux Oscars.
Malgré ce triomphe, Claude Barras fait face à des difficultés pour financer son deuxième film, « Sauvages ». Pour cause, certains investisseurs se montraient réticents à soutenir ce projet ambitieux. Cependant, grâce à un producteur suisse confiant et à des partenaires solides, il a pu entamer la réalisation de ce conte pour enfants écologique. Coécrit par Catherine Paillé, ce dernier parle de l’histoire d’une petite fille luttant contre la destruction d’une forêt à Bornéo.
Inspiré par son intérêt pour les grands singes et la déforestation, le cinéaste souhaitait sensibiliser les enfants à ces problématiques.
« Sauvages », une production attendue pour le 16 octobre 2024
Claude Barras est déterminé à poursuivre son élan créatif. En attendant la sortie de « Sauvages » le 16 octobre 2024, il s’immerge d’ores et déjà dans trois projets captivants.
En détail, il travaille sur l’adaptation d’une bande dessinée, s’efforçant de traduire son essence visuelle en animation. Parallèlement, il collabore avec Catherine Paillé sur un film explorant la relation complexe entre l’homme et la nature. Une thématique qui, rappelons-le, lui est chère. Enfin, il est engagé dans la création d’une série pour enfants, en partenariat avec un collectif d’auteurs. Celle-ci met en lumière les enjeux de la biodiversité.
Pour cet homme, ces projets constituent une belle manière de célébrer en 2025 le trentième anniversaire de son premier court-métrage.
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Site du gouvernement : https://www.cnc.fr/cinema/actualites/claude-barras-un-homme-anime_2235871 publié le 05 août 2024.
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