Chez les Français, l’inflation s’invite jusque dans les assiettes ! 

Une illustration montrant l’écrasant poids de l’inflation sur le choix d’aliments que peuvent se permettre les Français.

Dernièrement, les repas des Français ont un gout amer d’inflation. À cause de la hausse des prix, ils ont de moins en moins de choix d’aliments à se mettre dans leurs assiettes. Le prix des produits alimentaires a atteint de tels sommets que certains doivent réduire le contenu de leurs menus.   

Choix d’aliments : les Français doivent désormais restreindre leurs envies

Depuis le début de l’inflation, 15 % de la population française en est réduit à sauter des repas pour boucler le mois sans accroc. Les Français sont contraints de réajuster leurs choix d’aliments compte tenu de la situation économique actuelle et s’ils veulent garder le contrôle sur leur budget de ménage. 

Au vu de l’indice des prix à la consommation de l’INSEE, les foyers ont raison de s’inquiéter. Selon une étude de NielseniQ, le contexte inflationniste préoccupe 45 % des familles françaises, avec ou sans enfants.  

En juin 2023, les couts des produits alimentaires auraient grimpé de 13,7 % en un an. Les prix ont rapidement atteint des sommets : +19,8 % pour le lait, le fromage, les œufs, +17 % pour les légumes frais, +9 % pour les fruits frais (+9 %), +16,3 % pour le sucre, la confiture, le miel, le chocolat et les confiseries ainsi que +14,1 % pour le pain et les céréales. 

La viande, une grande victime de l’inflation au grand dam de tous ! 

Selon NielseniQ, 33 % des Français restreignent leurs dépenses en produits essentiels à cause de l’inflation, influençant ainsi leurs choix d’aliments. Ils adoptent la politique du moins pour « tenir ». 

La flambée des prix s’est particulièrement fait sentir dans les rayons carnés. Par rapport à 2022, le cout de la viande a augmenté 30% en avril 2023, et ce, sans distinction de types.  

Le porc, étant la viande la plus consommée en France, a vu ses prix bondir de +13,6 % entre janvier et mai 2023, à comparer avec l’année 2022. C’est une augmentation phénoménale par rapport au bœuf ayant enregistré une recrudescence de prix +8,2 %. Malgré cela, les achats de viande de porc fraiche n’ont seulement régressé que de 3,6 %. Cependant, les Français se tournent davantage vers des alternatives plus abordables, comme les lardons et le bacon (+2,5 %) ou les saucisses à pâte fine (+7,1 %). Celles-ci s’avèrent moins chères que d’autres options carnées. 

Les produits tripiers comme alternative au bœuf et au porc 

Bien que le steak et les côtes de porc ne soient pas complètement exclus des menus, les foyers français ont tout de même réorienté leurs choix d’aliments et de viandes vers d’autres morceaux carnés. Cela renvoie aux produits tripiers, tels que le cœur, la langue et les rognons.  

Pour cause, ceux-ci font preuve d’une certaine résilience face à l’inflation. Longtemps rechignés, ces articles bouchers ont connu une augmentation de 2,9 % de leurs ventes au cours des 5 premiers mois de l’année 2023. À comparer, ils se sont démarqués tandis que la viande classique a subi une baisse de ses ventes de 3,8 % sur la même période.  

Et même si le prix de ces produits enregistre une hausse d’environ 6 %, ils restent abordables. Il se situe à 10,36 euros le kilogramme contre 13 euros pour la viande fraiche. Les abats de bœuf (+10,7 %) avec les rognons, la langue et le cœur de porc (+16 %) sont rentrés dans les bonnes grâces des consommateurs. 

Les pâtes : un incontournable des caddys en dépit de leur cherté 

Contrairement aux idées reçues, les ajustements budgétaires ne se traduisent pas forcément par une suppression de certaines catégories alimentaires dans nos menus. Selon un rapport de FranceAgriMer pour 2022, face à la hausse des prix, deux types d’arbitrages peuvent prendre place : soit une réduction des quantités achetées pour les produits devenus hors de prix, soit le choix d’aliments moins chers par le biais de promotions ou de produits de bas gamme.  

Dès lors, les Français sont devenus moins adeptes de viandes hachées fraiches et surgelées, de poissons fumés, de produits aquatiques surgelés et de beurre. En revanche, malgré l’augmentation de prix des produits essentiels (surtout le riz et les pâtes), ceux-ci trouvent inextricablement leur place dans les caddys. Selon FranceAgriMer, c’est parce que ce sont des produits de précaution.  

Les produits de la mer demeurent dans les menus malgré la hausse des prix 

En matière de fruits de mer, les Français affectionnent plus particulièrement le saumon, le cabillaud et le lieu noir. Bien que l’inflation se soit généralisée dans l’alimentation, son impact sur cette catégorie a été moins examiné. En 2022, le prix du poisson frais connaissait une hausse remarquable de 18,3 %, surpassant largement ceux de la viande et de la volaille. Cependant, depuis juin 2023, celui-ci connait une progression de +3,4 %.  

Malgré cette inexorable hausse, les familles françaises n’ont pourtant pas eu à renoncer à ce choix d’aliments dans leur menu grâce aux conserves et aux produits surgelés. Selon FranceAgriMer, l’augmentation des prix de ces alternatives n’a jamais dépassé 9 % en 2022 si l’on se réfère à 2021. 

Fruits et légumes : les rescapés de la récession envers et contre tout 

Contrairement aux autres denrées alimentaires, les fruits et légumes ont vraisemblablement échappé aux réajustements des budgets des familles. D’après le baromètre annuel de FranceAgriMer et Interfel réalisé par CSA Research, 96 % des Français continuent d’en acheter et d’en consommer. 

Pourtant, la règle des 5 fruits et légumes frais par jour représente souvent un énorme effort financier pour les ménages à faibles revenus. C’est ce qu’a pu observer l’association Familles Rurales. Une famille avec deux enfants doit débourser entre 134 et 241 euros par mois pour savourer pomme et banane ou pour cuisiner courgettes, poivrons et autres légumes estivaux. 

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Avec ETX Daily Up 

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