Pour préserver la santé des enfants protégés et vulnérables, l’État français a mis en place une multitude de dispositifs d’aides et de prise en charge. Souvent victimes de négligences, de traumatismes ou de violences, ils peuvent bénéficier de divers parcours de soin et s’en remettre à l’UAPED.
Enfants protégés : une population vulnérable aux besoins spécifiques
Actuellement, l’État français se mobilise pour offrir un parcours de soins coordonné aux enfants protégés. Son but est de généraliser un dispositif de soins intégrés d’ici 2025, où chaque étape du parcours de santé est harmonisée et adaptée aux besoins uniques de ces jeunes.
Cette décision est motivée par la vulnérabilité accrue de cette population, composée d’enfants et d’adolescents placés sous la protection de l’enfance, en matière de santé. En effet, il présente des besoins médicaux et psychologiques spécifiques. Des besoins qui sont exacerbés par les négligences, violences et expériences traumatiques vécues durant leur enfance.
Le but est de leur offrir une prise en charge globale, préventive et réactive. On pourra ainsi atténuer les séquelles de leurs expériences passées et favoriser leur bien-être durable.
Un état de santé souvent plus dégradé que les autres mineurs
D’après certaines recherches, l’état de santé des enfants protégés s’avère souvent déplorable que celle de leurs pairs.
Cette disparité se manifeste à travers plusieurs aspects. D’abord, le déficit d’informations sur les antécédents familiaux expose ces mineurs à des risques de santé accrus, tels que la prématurité et les retards de croissance néonatale. Ensuite, on observe une prévalence notable d’insuffisances pondérales ou de surpoids. Leur parcours s’avère fréquemment jalonné de pathologies chroniques, de traumatismes et d’hospitalisations répétées. Enfin, leur état requiert souvent un accompagnement psychologique approfondi afin de traiter les séquelles émotionnelles et psychiques issues de leur vécu difficile et traumatique.
Mise en place d’un parcours de soins coordonnés pour un meilleur suivi médical
L’instauration d’un parcours de soins coordonnés pour les enfants protégés en France vise à leur fournir un suivi médical régulier et un accès aux soins psychiques. La mise en place de ce dispositif s’appuie sur deux expérimentations en cours, « Santé protégée » et « Pégase » (2019-2024).
« Santé protégée » consiste en un parcours de soins entièrement couvert par la Sécurité sociale. Effectif dans quatre départements, il consiste en la création d’un forfait annuel par jeune qui financera la structuration de leur suivi par des médecins généralistes et pédiatres formés, ainsi que des soins psychiques précoces.
Quant à « Pégase », cette initiative se veut d’améliorer le suivi des enfants protégés jusqu’à 7 ans. Comment ? Par le biais de bilans renforcés sur la santé physique et psychologique, et via un dossier médical informatisé. À partir de 2025, on généralisera ce parcours de soins coordonnés en fonction des résultats de ces deux expérimentations.
Les initiatives améliorant la prise en charge des jeunes sans tutelle
Pour venir en soutien aux enfants protégés non accompagnés, la France a mis en place des actions spécifiques visant à optimiser la prise en charge sanitaire.
Parmi ses actions, on dénote une évaluation initiale de leurs besoins en santé obligatoire. C’est devenu une condition sine qua non pour le versement complet de la contribution forfaitaire de l’État aux départements. Cette mesure vise à identifier et à orienter rapidement les besoins médicaux de ces mineurs.
De plus, un guide de bonnes pratiques a été élaboré avec les acteurs concernés afin de faciliter la première évaluation de leurs besoins en santé durant la phase d’accueil provisoire d’urgence. Ce guide garantit une prise en charge appropriée dès l’arrivée des jeunes non accompagnés en centre de soins.
UAEPD ou unités d’accueil pédiatriques enfance en danger
Créée avec l’association La Voix de l’Enfant, l’UAPED assure une prise en charge globale du cas des enfants protégés. Cela inclut les aspects sanitaire, judiciaire et médico-légal. Elle veille aussi à l’organisation d’un parcours de soins complet pour les mineurs victimes ou présumés victimes.
Souvent située dans des centres hospitaliers, elle offre un soutien dans le repérage, le conseil, les premiers soins somatiques et psychiques. De plus, elle oriente ces professionnels vers des soins ultérieurs pratiqués par d’autres professionnels de la santé. L’UAPED aide également à l’élaboration des informations alarmantes et à leurs signalements.
Opérant en lien étroit avec les institutions de protection de l’enfance, comme le médecin référent du conseil départemental et la cellule Crip, elle facilite le recueil de la parole des jeunes victimes.
Un centre disposant de ressources soignantes spécialisées pour enfant victime de violence
Ce qui caractérise une UAPED : elle dispose de ressources spécialisées en pédiatrie et d’une salle d’audition adaptée pour les mineurs victimes de violence, y compris maltraitances et négligences. Elle offre un parcours de soins pédiatriques personnalisé aux enfants protégés concernés.
Cette unité soutient notamment les professionnels de santé du territoire dans le repérage et le diagnostic des violences, hors procédures judiciaires. Elle fournit des conseils et un appui en collaboration avec l’équipe régionale « enfant en danger ».
Pour assurer une continuité des soins, il faudra qu’un professionnel de santé sollicite l’UAPED. En cas de suspicion d’infraction, le professionnel devra le signaler immédiatement aux autorités judiciaires. En procédure judiciaire, l’unité facilitera l’audition du mineur dans des conditions adaptées et centralisera les examens médico-légaux pour éviter d’autres traumatismes.
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Site du gouvernement : https://solidarites.gouv.fr/la-sante-des-enfants-proteges-et-vulnerables publié le 10 juin 2024.
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