Même pas peur ! Un hôpital des nounours pour rassurer les enfants 

Une peluche licorne assise sur une table à l’hôpital des nounours, entourée de jeunes enfants en pleine découverte médicale

À Strasbourg, un hôpital des nounours accueille toutes les semaines des enfants de l’école maternelle afin de soigner leurs doudous cassés. Il s’agit d’une mise en situation pour leur apprendre à vaincre leur peur des docteurs et pour leur montrer qu’il existe bel et bien une médecine rassurante.  

Une belle mise en situation à l’hôpital des nounours de Strasbourg 

À Strasbourg, on soigne des doudous d’enfants à l’hôpital des nounours. En réalité, il ne s’agit nullement d’une réfection de peluches ou d’un centre de recyclage de jouets. C’est plutôt une mise en scène à la faculté de médecine où des étudiants accueillent une trentaine d’enfants de l’école maternelle Schongauer souhaitant faire soigner à leurs doudous. Certains jouets ont la patte cassée, d’autres présentent des coupures. Il y en a même qui se plaignent de maux de ventre et de migraine. À écouter ces petits « parents », la liste des « bobos » est longue.  

Dans un côté, une étudiante se présente en tant que nounoursologue à Youssouf, 5 ans, qui vient pour faire ausculter la patte de Boug. C’est sa vache en peluche. Le petit a amené le carnet de santé de son doudou où l’on retrouve le dessin du jouet, son âge et sa taille. Pour voir l’état de la patte, le petit groupe se dirige à l’IRM où le jeune garçon a pu voir en noir et blanc la fracture de sa vache. D’une voix prévenante, l’étudiante lui propose de mettre un masque pour endormir son doudou vu que celui-ci doit passer au bloc opératoire.  

Une médecine rassurante pour minimiser les appréhensions des petits 

Youssouf enfile une blouse chirurgicale et endort sa peluche. Il lui bande ensuite la patte et après on passe aux vaccins et à la prise de sang. Le jeune garçon en profite pour bomber le torse et préciser qu’il a déjà lui-même fait une prise de sang. Dès lors, il reproduit le geste sur Boug. Il semble content et soulagé que l’opération se soit bien passée. Et c’est le but. Dans cet hôpital des nounours, on met en œuvre une médecine rassurante. Comme l’explique Lola Ruff, étudiante en troisième année de médecine, on souhaite montrer aux enfants comment fonctionne un centre de soin et qu’ils soient sans crainte quand ils sont nez à nez pour la première fois avec des blouses blanches.  

Une sortie pédagogique pour l’école maternelle 

Environ une quarantaine d’étudiants issus de différentes disciplines accueillent ces petits de l’école maternelle. Certains se spécialisent en médecine, d’autres en pharmacie, dentaire et ostéopathie. On retrouve même des élèves infirmiers en paramédical.  

Chaque semaine, ils consacrent quatre matinées à leur expliquer leur spécialité dans cet hôpital des nounours. Ils en profitent pour leur dispenser de quelques notions d’anatomie, toujours en utilisant des doudous pelucheux comme base d’étude.  

Il eut par exemple un ours géant avec le ventre ouvert, laissant échapper un long boudin de peluche. Avec étonnement, Youssouf a demandé s’il s’agissait d’un serpent que l’ours aurait avalé. Elsa, étudiante en médecine, corrige le petit avec bienveillance en affirmant que c’est son intestin.  

Une occasion pour réapprendre aux enfants les règles d’hygiène 

Cette sortie découverte au sein de cet hôpital des nounours représente une occasion de rappeler à ces jeunes élèves l’importance de certains gestes du quotidien. On dénote par exemple l’enjeu du lavage des mains et du brossage de dents.  

Du point de vue de Roselyne Saettler, une enseignante à l’école Schongauer, il s’agit de rappels très utiles. Les petits enfants ont tendance à négliger les règles d’hygiène de base.  

Dans le cadre de cette sortie pédagogique, elle avait demandé à ses petits en grande section d’amener une peluche et d’imaginer qu’ils sont malades. Pour cause, il est plus aisé pour une enfant de jouer le rôle du parent, car cela le rassure et les aide à avoir le contrôle de ses émotions.  

Un subterfuge pour les aider à vaincre leurs peurs et à mieux s’exprimer 

Pour les étudiants en charge de cet hôpital des nounours, ces visites constituent une sorte d’entrainement. Pour Lola Ruff, approcher une enfant est loin d’être aussi facile qu’avec un patient adulte. Il n’est pas possible de s’adresser à celui-ci comme avec un adulte et obtenir des réponses claires. L’usage d’un vocabulaire adapté est requis. 

Par exemple, pour la petite Safiya, cette mise en situation lui a permis de délier les langues après une vaccination chez le médecin. Elle se souvient d’avoir eu une peur bleue bien que cela ne lui ait pas fait mal.  

Les étudiants ne sont donc pas contentés de leur montrer les procédures médicales. Ils se sont aussi entrainés à les dérider, à les faire sortir du silence pour qu’ils puissent exprimer sans crainte leurs appréhensions. Il faut dire que plus d’un enfant tremble sur place dès qu’une blouse blanche vient dans sa direction.  

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Avec ETX Daily Up 

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