A chaque rentrée, des milliers d’élèves, enfants et adolescents, souffrent de phobie scolaire. Ils voient leur stress grimper en flèche. Ce mal les pousse souvent à déserter l’école, en raison d’une peur excessive et incontrôlable.
La phobie scolaire touche de plus en plus d’ados et enfants
De plus en plus d’adolescents ne sont pas retournés pas au collège pour la rentrée. Pour être sereins, certains d’entre eux ont pris la décision de suivre les cours du Cned depuis chez eux, visant l’obtention de leur brevet. Pour eux, les rentrées sont toujours marquées par une phobie scolaire intense : maux de tête et de ventre, perte d’appétit, stress intense paralysant… Les rentrées étaient synonymes de blocages et de découragement, avec une angoisse profonde et la conviction de ne pas réussir.
Un trouble qui survient à la rentrée
Environ 1 % à 5 % des élèves souffrent de phobie scolaire, aussi appelée refus scolaire anxieux, selon les études disponibles. Ce trouble anxieux se manifeste par une crainte irrationnelle d’aller à l’école, dès la rentrée, souvent accompagnée de symptômes d’anxiété intenses. La pédopsychiatre Laelia Benoit, chercheuse à l’Inserm, explique que le stress lié à ce phénomène atteint généralement un pic au moment de la rentrée, en septembre, période de grands bouleversements pour les enfants et ados. Ce changement brutal amplifie les peurs et empêche parfois les enfants et adolescents concernés de retourner en classe. Sans un recensement précis, le nombre exact de jeunes affectés reste difficile à évaluer, mais le problème est bien réel.
La scolarisation à domicile : la solution contre le stress lié aux rentrées
Les phobiques scolaires ne sont pas toujours repérés dès la rentrée de septembre. La co-présidente de l’association Phobie scolaire, composée de parents d’élèves, souligne que de nombreux enfants cachent leur stress pendant un certain temps. Ils parviennent à tenir, à compenser, mais finissent par s’effondrer lorsqu’ils n’ont plus de ressources. Ce basculement mène souvent au décrochage et évitementde l’école. La scolarisation à domicile peut alors être une solution temporaire, mais depuis 2021, les conditions se sont durcies, obligeant les parents à obtenir une autorisation préalable avec certificat médical. Selon Christelle Schnitzler, il est de plus en plus fréquent que cette autorisation soit refusée dans certains départements, rendant la situation plus complexe.
Quid de la rescolarisation des élèves souffrant de cette angoisse intense ?
Le retour en classe des élèves souffrant de phobie scolaire est un processus long et progressif, nécessitant entre 18 mois et 2 ans, selon Christine Baveux, directrice des études à la Maison de Solenn. Cette structure accueille des enfants et adolescents avec des troubles psychologiques, et propose des ateliers de « rescolarisation. » Elle recommande un retour à l’école en mi-temps pour ces jeunes, afin de faciliter la transition. Comme pour tout élève ayant des problèmes de santé, des adaptations sont possibles, notamment une réduction des heures de cours, dans le cadre d’un « projet d’accompagnement individualisé. » Un dialogue étroit entre la famille et l’école est essentiel pour assurer un suivi adapté à chaque enfant atteint de phobie scolaire.
Les micro-lycées, une option potentielle pour les écoliers
Pour certains enfants, un retour dans une classe traditionnelle reste trop difficile à envisager. Des structures plus flexibles, comme les micro-lycées, prennent en charge chaque rentrée des élèves décrocheurs souffrant de phobie scolaire. Ces établissements, gérés par l’Éducation nationale, offrent un cadre adapté aux jeunes en difficulté. Au micro-lycée de Paris, environ un tiers des 55 élèves en première et terminale sont concernés par cette phobie spécifique, selon Karine Halajko, enseignante d’histoire-géographie. Ces dispositifs permettent de réintégrer progressivement ces jeunes dans le système tout en tenant compte de leurs besoins psychologiques et académiques particuliers.
De bons résultats pour certains adolescents
Dans les micro-lycées, les enfants et adolescents souffrant de phobie scolaire bénéficient d’un suivi personnalisé et d’un encadrement allégé. Avec des effectifs réduits et un accompagnement psychologique, l’équipe pédagogique tente de réintégrer ces jeunes individus souffrant de phobie scolaire dans le système jusqu’au baccalauréat.
« La méthode est très empirique », explique Karine Halajko, soulignant l’importance d’adapter constamment le suivi aux pics d’angoisse de chaque élève phobique. Si les résultats varient, certains parviennent à mener une scolarité quasi normale. Pour certains anciens lycéens, ce dispositif a contribué à améliorer leur relation avec l’école, leur permettant de poursuivre des études supérieures avec une anxiété désormais mieux gérée.
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Avec ETX / DailyUp
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