Poupée Barbie : dictat de beauté ou émancipation pour la femme ? 

Une exposition dédiée à la poupée Barbie, dont une habillée d’une tenue traditionnelle mexicaine.

La poupée Barbie est bien plus qu’un simple jouet de petites filles. Compte tenu de ses multiples facettes, elle représente un symbole d’émancipation. Cependant, sa plastique parfaite en fait aussi un dictat de beauté. Dès lors, que penser ? Et Ken dans tout cela, que véhicule-t-il à son tour ? 

La poupée Barbie crée-t-elle des clichés pour les femmes ou les déconstruit-elle ?  

Depuis le 21 juillet 2023, le film de la poupée Barbie de Greta Gerwig est disponible dans les salles obscures. Celui-ci se dépeint comme une production malignement divertissante. Au-delà de son histoire à la fois excessive et authentique, il ravive l’éternel débat sur ce que symbolise ce jouet star de Mattel. Au petit écran, la poupée Barbie se veut clairement féministe.  

Pour la sociologue Christine Castelain Meunier du CNRS et de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, la liberté à laquelle elle prétend dans le monde réel a ses limites. Tantôt, elle représente l’émancipation de la femme tantôt, elle véhicule une image très stéréotypée de la gent féminine.  

Certes, ce nouveau long-métrage contribue à moderniser et à déconstruire cette perception, l’ambivalence persiste. Ce jouet incarne la beauté féminine et son indépendance, mais également son aliénation par les normes esthétiques.  

Un symbole d’émancipation des femmes dans le milieu du travail 

Dans une société toujours aussi patriarcale et non égalitaire, la poupée Barbie est un symbole d’indépendance. Elle incarne une femme qui travaille pour subvenir aux besoins d’une famille. Son émancipation l’oblige à suer eau et sang pour alimenter et dépendre d’un régime sociétal basé sur la consommation. Dans la foulée, cela la réduit au rôle de salariée et la contraint à subir l’éternelle inégalité professionnelle où les hommes sont souvent mieux rémunérés.  

Pour déconstruire ces aliénations, le film de Greta avance des pistes d’évolution pour la poupée Barbie. Il met en avant une représentation plus diversifiée du personnage de Mattel sur le plan physique et plus moderne, évitant qu’il ne paraisse ringard ou dépassé. Celui-ci doit évoluer donc pour s’adapter à un monde en perpétuel changement. 

Quand le jouet devient une source d’injonctions pour les petites filles ! 

Les injonctions de beauté véhiculées par la poupée Barbie ont sans conteste un impact significatif sur les petites filles.  

En les exposant dès leur plus jeune âge à des normes esthétiques idéalisées, ce jouet contribue à façonner leur perception de la beauté et de la féminité. Les proportions irréalistes de cette figure plasmique peuvent engendrer une pression psychologique et une quête incessante de perfection physique. Or cela peut affecter l’estime de soi et la confiance des fillettes de manière négative.  

Elles peuvent développer des idées préconçues sur leur apparence et celle des autres, renforçant ainsi les stéréotypes de beauté. Il est crucial de promouvoir une vision plus diversifiée de la beauté pour encourager l’acceptation de soi chez les jeunes filles, comme le fait brillamment le récent film de la poupée Barbie. 

Ken, une figure également aliénante pour les petits garçons ? 

Au vu de ses caractéristiques et ses normes esthétiques de virilité, le personnage de Ken peut également engendrer des complexes chez les petits garçons comme le fait la poupée Barbie le fait sur les jeunes filles. Cependant, ces dictats demeurent moins aliénants chez la gent masculine. Pour cause, les garçons ne se résument pas uniquement aux normes esthétiques. De plus, ils sont moins exposés aux commentaires centrés sur l’apparence physique, contrairement aux filles qui reçoivent souvent des compliments sur leur beauté et leur tenue.  

Dans le film, présenter d’autres profils masculins démontrant sensibilité, émotion et empathie est vraiment vivifiant. Cependant, il est important d’établir un juste équilibre entre virilité et sensibilité, afin d’éviter que ces personnages « Ken » ne soient rejetés par les garçons. 

Le film de Greta Gerwig : une farce critique et féministe pour petits et grands 

Réalisé par Greta Gerwig et scénarisé par Noah Baumbach, ce blockbuster présente une poupée Barbie stéréotypée (interprétée par Margot Robbie) vivant dans l’idyllique Barbieland. Lorsqu’elle découvre des dysfonctionnements chez elle, elle fait face à de nombreux drames, remettant en question son image parfaite. Elle décide alors de se rendre dans le monde réel avec Ken (joué par Ryan Gosling) pour restaurer son quotidien parfait. Cependant, ils sont confrontés à des critiques et à un changement de paradigme une fois arrivés dans la réalité.  

Le film propose une fable féministe et critique, abordant à la fois les aspects positifs et aliénants de la poupée Barbie. Il cherche clairement à plaire aux fans du jouet tout en fonctionnant comme une satire et un film de marque (Mattel). 

Pour en savoir plus sur l’univers des jeux et jouets pour enfants, suivez-nous nos actualités. Pour cela, vous pouvez vous abonner notre page Facebook et recevoir nos notifications. 

Avec ETX Daily Up 

Auteur

Laisser un commentaire