Performances mathématiques : comprendre les inégalités entre filles et garçons à l’entrée au CP

Une fillette assise à son bureau en train de lire avec un jeune garçon assis à ses côtés.

Les performances mathématiques des élèves à leur entrée au CP montrent clairement qu’en dépit d’acquis similaires, un écart se creuse rapidement entre les filles et les garçons. Ces inégalités se marquent dès les premiers mois d’évaluations et révèle l’importance d’ajuster les mécanismes d’apprentissage à l’école élémentaire.

Performances mathématiques à l’école élémentaire : un tournant décisif pour les élèves

Une vaste étude coordonnée par Stanislas Dehaene et le Dr Pauline Martinot, publiée dans Nature, analyse les performances mathématiques de près de 3 millions d’enfants scolarisés entre 2018 et 2022. Les résultats confirment que filles et garçons commencent le CP avec des compétences équivalentes en mathématiques. Toutefois, dès les premières semaines d’enseignement formel, un écart significatif en faveur des garçons apparaît. Cette disparité, constatée dans tous types d’écoles et milieux sociaux, pose la question des mécanismes d’apprentissage et des pratiques pédagogiques à l’école élémentaire.

Entrée au CP : les filles avantagées en langage et les garçons en maths

L’étude révèle que les filles disposent souvent d’une avance en langage à l’entrée au CP, mais cela ne compense pas les écarts en performances mathématiques qui apparaissent rapidement. Même lorsque garçons et filles ont des résultats équivalents en langage, les inégalités en maths émergent après seulement quatre mois d’école. Ce phénomène est indépendant de l’âge ou de la maturation neurologique, et souligne le rôle de l’environnement scolaire structuré. Ces inégalités sont un signal fort de l’importance de comprendre comment les enfants, filles ou garçons, s’approprient les apprentissages en maths dès le début de l’école élémentaire.

Les évaluations nationales : des outils clés pour détecter et réduire les écarts

Les évaluations nationales menées par la DEPP entre 2018 et 2021 évaluent les acquis des enfants en début et milieu de CP, puis en début de CE1. Ces données, issues de toutes les écoles françaises, permettent aux enseignants de suivre les progrès des élèves et d’adapter leur pédagogie. Notamment, la réduction temporaire des écarts pendant la fermeture des écoles liée à la pandémie Covid-19 souligne l’influence directe de l’environnement scolaire sur les performances mathématiques. Ce constat invite à renforcer les dispositifs d’accompagnement scolaire et à sensibiliser aux inégalités filles-garçons dans cette discipline.

Anticiper les inégalités en matière de capacités scolaires dès la classe préparatoire

Face à ces écarts précoces, il est essentiel d’intervenir rapidement en ciblant l’enseignement des maths dès le CP. Cette étape scolaire est un levier stratégique pour réduire durablement les inégalités entre filles et garçons. L’étude met en avant la nécessité d’adopter des pratiques pédagogiques inclusives, de former les enseignants à la détection des inégalités et de promouvoir une meilleure appropriation des maths par tous les enfants. Ces initiatives aideront à instaurer une école plus juste et à renforcer la confiance des élèves, notamment des filles, en leurs performances mathématiques.

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Source : https://presse.inserm.fr/lentree-a-lecole-elementaire-le-debut-des-inegalites-en-mathematiques-entre-filles-et-garcons/70651/ publié le 12 juin 2025.