Neurotechnologie et enfants : quelles en sont les perspectives ?  

La neurotechnologie serait plus ou moins bénéfique aux enfants.

Savez-vous qu’on peut utiliser la neurotechnologie chez les enfants ? Elle apporte son lot d’avantages dans le domaine de la médecine, de l’éducation et du divertissement. Cela dit, il y a des risques à son usage, associés à la vulnérabilité du développement cognitif infantile et nécessitant certaines précautions. 

Neurotechnologie : à quoi renvoie le terme ?  

Qu’est-ce que la neurotechnologie ? Il s’agit d’un domaine interdisciplinaire fusionnant les neurosciences et les technologies. Elle englobe diverses techniques servant à mesurer, examiner et moduler l’activité cérébrale, essentielles à la cognition et à la santé humaine.  

Notamment, elle regroupe la neuroimagerie (EEG et IRMf) et la neurostimulation (invasive et non-invasive). Ces dernières servent de base de diagnostics, de thérapies et d’amélioration cognitive. S’ajoute à cela le neurofeedback qui équilibre les modèles d’ondes cérébrales pour traiter divers troubles. 

Des cadres de gouvernance robustes sont essentiels pour une utilisation éthique et un accès équitable aux neurotechnologies, surtout pour protéger les enfants. Dans son rapport, l’UNICEF Innocenti en parle et informe les décideurs sur ses potentiels et ses risques chez les jeunes. 

Un rapport d’UNICEF pour identifier son impact sur le développement cognitif des enfants 

Grosso modo, le rapport d’UNICEF évalue le recours croissant de la neurotechnologie chez les enfants afin d’en dégager les avantages diagnostiques et thérapeutiques dans les troubles neurologiques. 

Le document met notamment en lumière ses vulnérabilités uniques du développement cognitif infantile et l’importance d’une recherche prudente sur ses impacts. En effet, la prudence est de rigueur vu le manque d’études à long terme et de surveillance éthique à ce sujet.  

Pour protéger les enfants, des essais cliniques complets, une supervision éthique et des régulations adaptées sont essentiels. En ce sens, les Nations unies et l’UNESCO sollicitent des cadres de gouvernance afin d’en maximiser les avantages et de minimiser les risques mondiaux.  

Ce rapport, fruit de la collaboration UNICEF-Finlande, guide les politiques pour un développement responsable des neurotechnologies de sorte à préserver la santé et les droits des enfants. 

Les applications actuelles des neurotechnologies chez les plus jeunes 

Chez les enfants, la neurotechnologie est utilisée en milieu médical pour traiter les besoins critiques en neurologie pédiatrique et en troubles du développement. Des méthodes telles que l’EEG et l’IRMf offrent des possibilités novatrices de diagnostic et de traitement non-invasifs. Celles-ci promettent d’améliorer les capacités diagnostiques, même dans un environnement à ressources limitées.  

Malgré des essais cliniques prometteurs, leur caractère expérimental suscite des inquiétudes quant à la sécurité à long terme et à l’efficacité. Des défis persistent, notamment l’adaptation aux stades de développement et aux handicaps, la collecte fiable de données et la gestion des effets secondaires possibles (maux de tête et crises d’épilepsie) dans les techniques de stimulation non-invasives.  

Parallèlement, sur le marché grand public, des dispositifs neurotechnologiques non validés scientifiquement émergent : montres et les bandeaux. Ceux-ci se targuent de divers avantages comme l’amélioration cognitive et la facilité d’utilisation dans les jeux vidéo. 

Des avantages notables dans l’éducation, la médecine et les loisirs interactifs 

Dans les cinq à dix prochaines années, la neurotechnologie transformera profondément la vie des enfants dans les domaines médical, éducatif et récréatif grâce à ses multiples avantages.  

En médecine, ces avancées permettent des diagnostics plus précis et des traitements personnalisés pour les troubles neurologiques. Comment ? Par le biais d’une surveillance en temps réel et des interventions préventives, bénéfiques surtout pour les enfants avec des handicaps moteurs.  

Dans l’éducation, cette science révolutionne les méthodes d’enseignement en adaptant les approches pédagogiques à travers un suivi cérébral en temps réel. Ce qui aura pour effet d’optimiser l’apprentissage et la créativité des élèves.  

Parallèlement, dans les loisirs et les jeux, l’intégration des dispositifs d’interface cerveau-ordinateur (BCI) pourrait améliorer l’expérience utilisateur et rendre leur utilisation courante chez les enfants. 

Des risques qui font tache sur les belles perspectives de cette science 

En dépit de ces avantages, la neurotechnologie présente des risques, surtout pour les enfants dont le cerveau est encore en développement.  

Sans contrôle, elle pourrait déduire des informations sur l’état mental des jeunes et influencer leurs comportements. Ces technologies soulèvent des défis éthiques et sociétaux, notamment en matière de protection des données, d’accès équitable et d’implications diverses.  

En médecine, leur éventuelle imprécision peut réduire les enfants à leurs processus neuronaux, nuisant à leur autonomie. En éducation, la surveillance cérébrale en temps risque de simplifier à l’excès les processus d’apprentissage. Cela pourrait aussi mettre au second plan les facteurs socioculturels. Dans les loisirs, l’utilisation des interfaces cerveau-ordinateur (ICU) soulève des préoccupations concernant la confidentialité des données.  

De l’importance de prendre des précautions pour protéger la jeune génération 

Certaines précautions et une réglementation rigoureuse sont nécessaires pour protéger nos enfants et leur donner les moyens d’agir face à la neurotechnologie. Actuellement, il manque des politiques et des recherches globales pour les encadrer. D’où l’importance d’équilibrer le potentiel de transformation de ces technologies avec les responsabilités éthiques afin d’orienter leur impact sur les générations futures.  

Pour cela, des groupes interdisciplinaires (experts, éthiciens, défenseurs des droits de l’enfant et décideurs) doivent collaborer avec les enfants pour établir une neuroéthique centrée sur eux. Puis, il faudra combler les lacunes légales en adaptant les lois existantes pour protéger leurs données neurales et leurs droits. Ensuite, on les intégrera dans la conception des politiques encadrant ces technologies et on anticipera leur développement futur par des pratiques prospectives. Cela aidera à mieux axer les approches préventives. De même, cela protégera les droits des enfants et maximisera les bénéfices de cette science.  

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Communiqué de presse : https://www.unicef.org/innocenti/reports/neurotechnology-and-children publié en juin 2024. 

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