Natation : pourquoi les enfants ne passent plus l’ASSN à l’école

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A la fin de l’été, un bilan sombre vient ternir les souvenirs de vacances : noyades, noyades sèches et accidents en piscine et à la mer sont encore trop nombreux. Beaucoup d’enfants ne savent même pas flotter et il semble difficile pour les écoles de pallier ce problème national au cours des quelques heures dédiées à l’éducation physique et sportive dans le programme. Comment les Pays-Bas, connus pour leurs très nombreux canaux, gèrent-ils cette problématique ? Pourquoi en France estime-t-on que la moitié des élèves en fin de 6ème ne savent toujours pas nager ? Nous revenons avec vous sur les causes de ce fléau national et les moyens possibles pour y remédier.  

Les jeunes français et la natation : des résultats inquiétants 

En avril dernier, la Ministre des Sports affirmait qu’une enquête menée par l’Education nationale avait prouvé que la moitié des collégiens n’avaient jamais eu de cours de natation, des chiffres inquiétants, quand on connait le nombre de noyades accidentelles, en particulier durant la période estivale. C’était l’occasion pour cette dernière de défendre son projet de familiarisation avec l’eau dès la maternelle. Cette initiative est accompagnée d’heures exclusivement réservées aux familles et d’activités en lien avec la natation financées par la ville de Paris. L’Education Nationale, pour sa part, assure que 89% des élèves entrant en 6ème savent nager car c’est le pourcentage d’établissements qui devraient théoriquement inclure au moins une session de natation dans leur cycle d’éducation physique. Dans les faits cependant, ces pourcentages sont inférieurs car il est difficile pour les groupes scolaires de conclure des accords avec des piscines. Autre raison expliquant cette catastrophique situation : ces sorties demandent beaucoup d’organisation de la part des enseignants. Ainsi, certains n’ont que rarement accès à un bassin et par conséquent, à leur entrée en 6ème, ils ne sont pas du tout familiers avec l’eau. En l’absence d’un diplôme obligatoire et organisé, ils passent au travers des mailles du filet et finissent par ne jamais apprendre la natation. Dans certains départements, les moins favorisés, c’est le cas de la moitié des jeunes !  

Des chiffres qui en disent long sur le besoin de généraliser la mise en place de l’ASSN 

Pourtant, un diplôme existe : l’ASSN aussi connu sous le nom d’Attestation Scolaire du Savoir Nager. Cette dernière devrait, en théorie, être passée entre le CM1 et la 6ème, mais beaucoup ne l’ont pas effectué. Il s’agit pourtant d’une évaluation complète au cours de laquelle les nageurs en herbe doivent prouver qu’ils peuvent se déplacer respectivement sur le ventre et sur le dos sur 15 mètres. Au cours de ce test, ils doivent également franchir des obstacles mis sur leur route en s’immergeant complètement, après être entré dans la piscine par le biais d’une chute arrière et avoir fait deux arrêts en flottant. Ce diplôme teste donc plusieurs compétences – dont celle d’être capable d’aller jusqu’à un endroit sûr en cas de chute dans l’eau inopinée. Il est en général évalué par un maître-nageur sauveteur en plus de l’enseignant. Mais alors pourquoi cette pratique n’est-elle pas généralisée et obligatoire ? Une étude a été menée plus spécifiquement à Marseille, où la situation est jugée préoccupante avec 90% de petits entrants en collège ne savant pas se débrouiller en milieu aquatique. En cause : des infrastructures vieillissantes et trop peu nombreuses pour accueillir tous les écoliers. Résultat : une discipline de moins en moins enseignée à l’école… 

Les Pays Bas, un modèle en matière de natation, d’apprentissage et de sécurité 

Aux Pays-Bas, où les canaux et les étendues d’eau sont omniprésents, la nécessité pour la population d’être à l’aise dans l’eau s’est présentée très tôt. Un programme, baptisé Zwem ABC, permet aux jeunes néerlandais d’apprendre à survivre en cas de chute dans les canaux. Ils sont financés par la municipalité et obligatoires pour les 7 ans et plus. Dans les faits, la plupart s’embarquent dans cette aventure dès 5 ans. Il a un tel succès que des listes d’attente ont été mises en place et il est même conseillé de les inscrire dès leur 4ème anniversaire pour espérer commencer l’année suivante. Pour le niveau A, qui est le premier et le plus basique, les enfants doivent flotter sur le dos, se retourner et sortir d’un bassin sans aide. A la fin de la série, ils doivent prouver qu’ils sont capables de réaliser plusieurs nages, tout habillé, chaussures comprises ! Il est d’ailleurs interdit d’entrer dans une piscine sans brassards en l’absence de ces diplômes. Comment alors profiter pleinement des activités aquatiques bientôt ouvertes aux jeunes Européens ? Grâce à un programme obligatoire, bien pensé et financé par le gouvernement, les Pays-Bas limitent les noyades accidentelles en leur apprenant à se débrouiller. Cette nation est bien la preuve qu’en faisant de l’apprentissage de la natation une priorité nationale, c’est possible !  

Auteur

Marie Leuliet

Forte de nombreuses années dans l’enseignement secondaire et supérieur, et ayant toujours eu à cœur d’ouvrir ses élèves sur le monde, Marie s’est reconvertie en rédactrice web et journaliste Badabim au moment où elle a eu la joie de devenir maman. Avec la naissance de sa fille fin 2016, elle a décidé de quitter l’univers de l’art américain pour se pencher sur celui des tout petits. En effet, se tenir au courant des dernières méthodes éducatives ainsi que des jeux et jouets utiles à sa fille pour ensuite en partager certains avec d’autres mamans, était devenu une priorité. Grâce à des recherches ciblées, Marie tient à vous faire découvrir de belles trouvailles, elle vous invite à visiter des lieux intéressants pour les plus jeunes en avant-première, à tester des produits et des jeux à peine sortis sur le marché et vous informe sur des sujets de santé qui nous concernent toutes en tant que jeunes mamans. Une formation de plusieurs années dans le marketing et la publicité aux Etats-Unis, ainsi que les quelques mois passés à s’occuper de sa fille à temps plein lui permettent aujourd’hui d’avoir un œil averti sur les produits de puériculture et d’éveil proposés sur le marché. Voyageuse passionnée et curieuse par nature, elle tient à vous faire découvrir ces différents univers. Sa testeuse en herbe de deux ans et demi est intransigeante et elle lui permet de vérifier la qualité des produits et des méthodes proposées sur le blog de l’application. Venez, on vous dit tout !

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