Natalité en Chine : un défi pour son objectif de neutralité carbone 

Une famille chinoise en train de partager repas.

La relance de natalité en Chine pourrait compromettre l’atteinte de la neutralité carbone d’ici à 2060. Entre enjeux environnementaux et politique familiale, la transition énergétique du pays pourrait être menacée par l’augmentation des naissances. Qui dit plus de bébés dit nécessairement plus de pollution ! 

Une toute nouvelle politique familiale pour relancer la natalité en Chine 

Ces dernières années, plusieurs réformes ont été mises en place pour stimuler la natalité en Chine. En effet, en 2015, sa fameuse politique de l’enfant unique, en vigueur depuis plus de trente ans, a été abolie. Le but ? Permettre aux familles chinoises d’avoir deux enfants. Puis, en 2021, Pékin est allé plus loin en autorisant les couples à avoir jusqu’à trois enfants.  

Ces mesures visaient à freiner la baisse des naissances dans un pays qui fait face à une crise démographique croissante, avec un rapide vieillissement de sa population. Toutefois, ces nouvelles mesures en matière de politique familiale posent des questions sur leur impact à long terme, notamment en ce qui concerne l’objectif de neutralité carbone fixé par l’Empire du Milieu pour 2060. 

Une relance des naissances qui menace l’objectif de neutralité carbone du pays 

Premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, l’Empire du Milieu a promis d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2060. Cependant, cet objectif pourrait bien être mis en péril avec les récentes mesures de relance de la natalité en Chine.  

Une étude sino-britannique publiée dans Nature Climate Change alerte sur les conséquences de cette démarche. L’empreinte carbone du pays pourrait augmenter significativement avec une population plus jeune et plus nombreuse. Selon cette étude, les politiques familiales destinées à encourager les naissances risquent de compromettre les efforts du pays en matière de transition énergétique et d’engagement écologique.  

Une population chinoise croissante entraînerait inévitablement une hausse des émissions de CO2. Cela vouerait à l’échec les récents progrès en matière de réduction de ses gaz à effet de serre. 

Les jeunes Chinois, de grands consommateurs d’énergie et source de pollution 

Au pays, les jeunes générations consomment plus d’énergie et de ressources que leurs aînés. Cela se traduit par des émissions de carbone plus élevées par habitant chez les jeunes que chez les personnes âgées. À l’heure actuelle, l’Empire du milieu est responsable de 30 % des émissions mondiales de CO2. Cela fait d’elle le premier pollueur de la planète.  

Une croissance démographique, alimentée par la relance de la natalité en Chine, pourrait donc inverser les récents progrès réalisés dans sa lutte contre la pollution. Malgré des émissions par habitant inférieures à celles des États-Unis ou du Royaume-Uni, une augmentation de sa population pourrait en faire un acteur encore plus prépondérant dans les émissions mondiales de gaz à effet de serre. 

Un dilemme entre besoin urgent de « bébés » et transition énergétique 

Les autorités chinoises sont face à un dilemme : relancer la natalité en Chine pour éviter un vieillissement excessif de la population ou maintenir leurs objectifs environnementaux. Si la crise démographique qui frappe le pays est réelle, l’augmentation du nombre de bébés nés pourrait aggraver la pollution et nuire à la transition énergétique de la Chine.  

Le professeur Zhifu Mi, coauteur de l’étude, appelle les dirigeants à prendre en compte l’impact de leurs politiques familiales sur l’environnement. Il les encourage un mode de vie plus écoresponsable.  

Cependant, il reste à voir si ces recommandations seront suivies, alors que le pays s’empresse de répondre aux défis démographiques pour soutenir son économie et son système de retraites. 

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Avec ETX Daily Up 

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