France : de plus en plus de parents adhèrent aux vacances sans enfant 

Une maman assise au bord de la mer, profitant de ses vacances sans enfant.

En France, les vacances sans enfant gagnent à se faire connaître. Le concept a clairement conquis les parents Français souhaitant passer un séjour en toute tranquillité. Et cela, certains d’établissements l’ont compris, proposant ainsi une offre « adults only » et ignorant les accusations d’appel à discrimination. 

Vacances sans enfant pour profiter d’une véritable détente 

En France, les vacances sans enfant sont aujourd’hui la norme pour ceux qui recherchent un séjour de détente. Très en vogue à l’étranger, elles gagnent clairement du terrain auprès des Français. Bien que cela puisse déplaire à certains, nombreux sont à adhérer.  

Selon des professionnels du secteur, cette tendance « adults only » (adultes seulement) est loin d’être une vague déferlante, mais elle tend à se faire connaître.  

Actuellement, environ 3 % des établissements français proposent ce type de formule. Pour beaucoup, ces séjours représentent une opportunité de profiter pleinement de la tranquillité et de l’ambiance détendue sans les interruptions ou les bruits souvent associés aux enfants. Cependant, cette exclusivité peut aussi susciter des débats sur l’inclusion et l’accessibilité pour tous dans le secteur du tourisme. Donc, prudence est de mise… 

Séjour sans enfants bruyants et insupportables : une tendance qui plait 

Le concept des vacances sans enfant ou « adults only » intéresse tant des personnes non-parents en quête de divertissement et de tranquillité, ainsi que des parents désireux de se reposer sans devoir s’accommoder de la présence des enfants des autres.  

Valérie Boned est présidente du syndicat Entreprises du voyage. Elle explique que cette tendance répond à un besoin croissant. C’est l’occasion de profiter complètement de leur séjour sans être dérangés par les bruits et les activités des plus jeunes, permettant ainsi un repos véritablement sans souci.  

Offre « Adults only » : de plus en plus d’établissements touristiques concernés 

Stuart Coe est propriétaire d’un camping interdit aux enfants dans le département de Lot. Il justifie cette orientation en louangeant la quiétude et la tranquillité des vacances sans enfant. Son établissement, n’ayant rien à envier aux Resorts très populaires et animés en Espagne, en Italie ou en Grèce, attire une clientèle en quête de calme.  

Gérant ce camping depuis 1993, il a adopté l’offre « adults only » en 2009. Pour ce septuagénaire, cette décision est motivée par le souhait d’éviter les désagréments causés par les enfants non surveillés par leurs parents.  

Cette approche permet ainsi aux vacanciers de profiter allègrement de leur séjour dans un environnement paisible, sans les bruits et les distractions souvent associés aux familles avec enfants.  

Hôtels et hébergements : bannir la pollution sonore pour offrir plus de tranquillité 

Pour certains propriétaires d’établissements touristiques, la notion de « pollution sonore » est devenue un enjeu majeur. Vincent Clerjoux-Rhodes, à la tête du Domaine des Ormeaux en Dordogne, affirme vouloir offrir le maximum de tranquillité à ses hôtes en limitant l’accès à ses gites aux plus de 16 ans. D’après lui, la présence d’enfants perturbe l’ambiance calme qu’il souhaite instaurer.  

Pour Jean-Didier Urbain, anthropologue spécialiste du tourisme, la société d’aujourd’hui cherche de plus en plus à éviter toutes formes de perturbations. Et les enfants peuvent être perçus comme une forme de « pollution sonore ».  

Ainsi, les offres et les vacances sans enfant répondent à une demande croissante de quiétude et de non-nuisance. Alors que des personnes se plaignent des coqs qui coquelinent et des sons de cloches, ces offres « adults only » émergent comme le salut de ceux en quête de silence et de détente. 

Un concept peu conventionnel que les couples non-parents apprécient beaucoup 

Sabrina et son conjoint Jonathan apprécient le changement de stratégie commerciale des établissements touristiques vers un concept « adults only ». Et ils ne sont pas les seuls. Ils ont notamment passé des vacances sans enfant dans un établissement et l’expérience leur a beaucoup plu. 

Pour Sabrina, une infirmière de 44 ans, l’atmosphère était plus calme autour de la piscine et les conversations, différentes. Bien que la tranquillité ne soit pas son critère principal de choix d’hébergement, elle pense désormais privilégier cette formule.  

Même les pères et mères adoptent cette formule d’adultes seulement 

Amandine est éducatrice spécialisée de 26 ans. Elle est tombée sur le concept « adults only » par pur hasard, en quête d’un établissement hôtelier peu orthodoxe. C’est ainsi qu’elle est tombée sur l’Ecrin d’Auvergne, dans le Cantal, un écolodge haut de gamme réservé aux adultes.  

Le temps d’une nuit, elle a laissé sa fille d’un an à ses grands-parents afin de pouvoir profiter avec son mari du calme des vacances sans enfant. Ainsi, ces jeunes parents ont pu se retrouver tranquilles, loin des soucis du quotidien et de la pression de devoir tout gérer. Pour cette jeune mère, cela a de quoi mettre de bonne humeur.  

Pierre-Éric Chabaud, propriétaire de l’établissement, partage cet avis. Pour lui, c’est clair : il est impossible de déconnecter et de se détendre avec des enfants dans les pattes et aux alentours. 

Reposant, oui… mais en matière de discrimination, qu’en dit-on ?  

Bien que les vacances sans enfant puissent offrir son lit de bienfaits aux adultes, interdire des enfants dans des établissements touristiques soulève des questions légales et éthiques.  

Pour la sénatrice PS Laurence Rossignol, c’est inacceptable. Elle affirme que les offres d’adultes uniquement représentent une banalisation de l’intolérance envers les enfants, revêtant des airs de discrimination. Elle considère cela comme une mauvaise orientation pour la société. C’est en ce sens qu’elle s’est permis de proposer une loi reconnaissant la minorité comme un facteur discriminatoire.  

Malgré ces propos, l’avocat Me Jonathan Bellaiche soutient toutefois que cette approche exclusive reste tout à fait légale, arguant que c’est une question de liberté commerciale. Selon lui, cela répond aux besoins de l’activité commerciale sans constituer une discrimination.  

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Avec ETX Daily Up 

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