Un candidat-vaccin contre la Fièvre de Lassa, porté par l’Institut Pasteur, entre en essai clinique phase 1. Issu de la plateforme MOPEVAC, il cible ce virus Arénavirus mortel, pour mieux protéger les enfants dans les zones à risque.
Fièvre de Lassa : une menace virale persistante en Afrique de l’Ouest
La Fièvre de Lassa, provoquée par un virus de la famille des Arénavirus, est une maladie hémorragique qui sévit principalement en Afrique de l’Ouest. Chaque année, elle entraîne entre 5 000 et 6 000 décès, avec une concentration inquiétante des cas au Nigéria, pays le plus peuplé du continent. Le virus se transmet par les excrétions ou fluides du rat du Natal, un rongeur vivant au contact des populations humaines. Malgré la gravité de cette fièvre, les traitements disponibles restent limités. C’est pourquoi la prévention par la vaccination s’impose comme une solution incontournable. Cette réalité sanitaire impose de mobiliser la recherche pour prévenir la propagation rapide de la Fièvre de Lassa et protéger les enfants, particulièrement vulnérables.
MOPEVAC : une plateforme vaccinale innovante contre le virus Arenavirus
Après plus de 20 ans de recherche sur les Arénavirus, une équipe de l’Institut Pasteur, dirigée par Sylvain Baize, a développé la plateforme MOPEVAC. Cette technologie repose sur un virus inoffensif, le virus Mopeia, modifié pour stimuler l’immunité contre la Fièvre de Lassa. Grâce aux outils de génétique inverse, les chercheurs ont remplacé une partie du matériel génétique de ce virus par celui de la glycoprotéine du virus Lassa. Résultat : un candidat-vaccin capable d’entraîner une réponse immunitaire efficace. Cette stratégie permet de cibler l’entrée du virus dans l’organisme, un point crucial pour la protection. MOPEVAC pourrait changer la donne dans la lutte contre les épidémies avec la Fièvre de Lassa en pleine expansion.
72 volontaires pour tester l’immunogénicité de l’essai clinique phase 1 du candidat-vaccin
L’essai clinique de phase 1a représente une avancée majeure dans le développement du vaccin contre la Fièvre de Lassa. Prévu pour début 2026, il concernera 72 volontaires adultes en bonne santé. L’objectif de cette première phase est de vérifier l’innocuité du vaccin et d’évaluer sa capacité à générer une réponse immunitaire sur le long terme. Le vaccin est actuellement produit par un laboratoire industriel, selon un procédé déjà optimisé. Les tests seront menés en collaboration avec le Centre d’investigation clinique Cochin-Pasteur. Ces études permettront de franchir une étape décisive vers la mise à disposition d’un vaccin sûr et efficace, alors que la Fièvre de Lassa continue de se propager en toute discrétion.
Une protection adaptée aux enfants et aux personnes vivants dans de zones reculées
Pour les pays où les structures sanitaires sont limitées, notamment en Afrique subsaharienne, il est essentiel de disposer d’un vaccin simple à administrer et stable à température ambiante. C’est l’un des objectifs de la stratégie menée par l’Institut Pasteur, qui mise sur un vecteur vaccinal vivant atténué. Ce type de vaccin pourrait être efficace dès la première injection, comme pour la fièvre jaune. Ce point est crucial pour atteindre les enfants vivant dans des zones reculées, souvent les plus exposés à la Fièvre de Lassa. L’espoir est de proposer une solution durable, accessible, et adaptée à ces contextes sanitaires complexes. Ce type de vaccin offre aussi des perspectives prometteuses face à d’autres fièvres hémorragiques.
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Source: https://www.pasteur.fr/fr/espace-presse/documents-presse/candidat-vaccin-mopevaclas-contre-fievre-lassa-entre-essai-clinique publié le 31 mars 2025.
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