D’un tout nouveau genre, les crèches intergénérationnelles ont actuellement le vent en poupe. C’est une tendance qui prend de l’ampleur en France. Sis dans ou près d’une maison de retraite, ils favorisent les interactions entre séniors et enfants. Une connexion bénéfique au bien-être des deux parties !
Crèches intergénérationnelles, une extension aux maisons de retraite
Privées ou publiques, les crèches intergénérationnelles sont en plein essor. Elles sont établies à l’intérieur ou à proximité des maisons de retraite. Leur concept est simple : mettre dans le même bain les aînés et les tout-petits pour créer des interactions bénéfiques à tout un chacun.
À Laval, à Mayenne, la micro-crèche « Tom & Josette » propose ce service depuis un an. C’est ainsi qu’aujourd’hui, 12 enfants peuvent échanger de précieux moments avec les séniors de la résidence Le Logis dans un espace intergénérationnel baptisé « Saint-Julien ».
Julie Peslier, directrice de cette micro-crèche, emploie quatre salariées et une stagiaire. Elle souligne que les interactions sont constantes dans ce lieu d’accueil. Les résidents se déplacent fréquemment dans l’espace dédié pour être au plus près de ces enfants. Certains ont même choisi expressément une chambre au-dessus de cet espace rien que pour entendre les petits.
Une tendance émergente en France
Innovantes en tout point, ces crèches intergénérationnelles demeurent néanmoins une tendance qui n’en est qu’à ses balbutiements en France. Selon les observations de la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF), il n’existe pas encore de bases de données solides à ce sujet à l’échelle nationale.
Elsa Hervy, déléguée générale de la fédération française des entreprises de crèches (FFEC), constate toutefois une croissance significative de ces initiatives. Elle remarque que ce concept prend de plus en plus d’ampleur. Associé à des projets pédagogiques, il va bien au-delà de simples relations de voisinage. Ces crèches intergénérationnelles évoluent vers des modèles plus élaborés et structurés.
Bien que leur adoption soit progressive en France, elles marquent un tournant dans la manière dont différentes générations interagissent et partagent des expériences. Elles favorisent ainsi un environnement d’apprentissage et de soutien mutuel.
Tom&Josette : la première startup à développer le concept
Créée en 2019, la startup du réseau de crèches intergénérationnelles Tom&Josette figure parmi les premières entités à faire de ce modèle son principal axe de développement. À l’époque, seulement une vingtaine d’établissements pionniers œuvraient dans le secteur public ou privé,
En 2023, l’entreprise vise les 10 crèches intergénérationnelles, mais ses ambitions ne se limitent pas à cela. Par le biais d’une levée de fonds de 4,3 millions d’euros, elle aspire à porter ce nombre à une centaine d’ici 2026.
Certains parents qui ne bénéficient pas d’aides financées doivent en moyenne débourser un coût moyen de 700 euros par mois pour une place à temps plein dans ces crèches intergénérationnelles. Ce montant est obtenu une fois les subventions liées à l’accueil des enfants déduites.
Réenchanter les métiers de la petite enfance comme principale mission
Certains de ces établissements peu orthodoxes ont fusé sous les critiques pour ne viser que la rentabilité financière. Mais, chez Tom&Josette, on adopte une approche différente, explique Pauline Faivre, sa co-fondatrice.
Au-delà de l’appât du gain, l’entreprise cherche à redonner vie aux métiers de la petite enfance. Elle souhaite aider le personnel à se focaliser davantage sur les interactions et l’aspect éducatif de leur travail. Les responsabilités financières incomberont uniquement à un « camp de base » à Paris.
Julie Peslier, qui travaille au sein de la crèche Tom&Josette à Laval, partage son expérience. Elle explique que ces dernières années, son métier semblait ne plus avoir de sens. En venant dans cet établissement, elle eut l’heureuse surprise de ne plus devoir courir après le maximum d’effectif d’enfants.
Un lieu d’interactions avant toute chose
Des ateliers sont régulièrement organisés deux fois par semaine chez Tom&Josette. Dans l’espace des petits, les séances reposent sur des activités ludiques partagées (jeux de construction, poupées…), ainsi que des sessions de médiation animale et d’éveil musical.
Autour d’une intervenante munie d’une guitare, d’un accordéon et d’une boîte d’instruments, les enfants et les résidents âgés entonnent des ritournelles intemporelles comme la chanson du « Savez-vous planter les choux » ou « Sur le pont d’Avignon ».
Pour Raymonde Leroux, âgée de 91 ans, ces ateliers sont de réelles cures de jouvence. Ce genre d’expérience intergénérationnelle crée des liens spéciaux et revitalisants pour les résidents de maison de retraite. Ils offrent aux enfants de précieuses opportunités d’apprentissage et d’interaction sociale.
Une façon de veiller au bien-être des séniors et des enfants en même temps
Selon le psychologue clinicien parisien Jean-Luc Noël, spécialisé en gérontologie, ces rencontres en crèches intergénérationnelles ne sont en aucun cas anodines, pourvu qu’elles se déroulent de manière régulière.
Il explique que ces interactions offrent aux séniors l’opportunité de renouer avec le tissu social, là où le poids de l’âge tend à altérer les relations. De plus, elles travaillent leurs facultés d’attention et de concentration, ce qui peut entraîner une amélioration du bien-être physique.
Pour les enfants, la professeure de psychologie clinique à l’université Paris Cité, Jacqueline Wenland, note également des bénéfices significatifs. Les tout-petits développent une plus grande confiance en eux, une meilleure estime de soi, une patience accrue et davantage de compassion. Ils y apprennent le respect et l’empathie.
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Avec ETX Daily Up
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